mercredi 21 avril 2010

TRUE COACH OF THE YEAR : JERRY SLOAN





"When's the last time we heard an impassioned crowd chanting, "C-O-Y! C-O-Y!'' as Brooks or Gregg Popovich or Phil Jackson made a pivotal late-game substitution?"


Jerry Sloan après 1190 victoires à la tête des Bulls et surtout du Jazz n’a jamais reçu le trophée du meilleur coach de l’année. Argument qui suffit à beaucoup pour défendre la cause du Hall of Famer dans cette élection, mais bien réducteur quand on regarde de plus près la saison de son équipe, 5e à l’Ouest après avoir longtemps lutté pour la place de dauphin des Lakers. 2009/2010 a été un bon exercice pour le Jazz qui termine avec le 7e bilan toutes conférences confondues.

Plus important que ses excellents résultats, le jeu pratiqué par le Jazz est la raison majeure qui m’a poussé à choisir Sloan pour cet award. Un jeu fluide qui implique la totalité de l’équipe, du meneur au pivot. Caractérisée par une circulation de la balle permanente grâce à des systèmes qui font confiance à chaque joueur présent sur le parquet, l’attaque de Utah est une parmi les plus efficaces de la NBA. Le fait que chaque membre de l’équipe soit impliqué nécessite une concentration permanente des acteurs qui doivent se sentir concernés sur chaque possession. Sloan donne de grandes responsabilités à son effectif, des plus âgés aux rookies. Wesley Matthews, débutant non drafté, a commencé 48 matches et en a disputé la totalité pour une moyenne de 9,4 points aux côtés de Deron Williams. On sent dans le jeu de Matthews une maturité qui n’émane que de peu de rookies, et une sobriété qui tranche avec les caractéristiques classiques du première année fou-fou qui apporte culot et audace. Celui du Jazz joue comme s’il était en NBA depuis des années, ce qui montre bien la capacité de Sloan à responsabiliser ses hommes afin de mettre son jeu en place. Cette implication maximale des joueurs n’est pas sans rappeler le football total batave des 70’s.

On dira alors, facile d’offrir un jeu aussi audacieux quand on dispose d’un bon effectif. Il est vrai qu’avoir LE meneur qui sait le mieux diriger le jeu sans avoir la gonfle collée aux mains aide dans la mise en place d’un tel projet. Deron Williams est le joueur idéal dans l’optique de Sloan, qui mise également beaucoup sur son entente avec Boozer en pick’n’roll. Un axe meneur-power all-star, beaucoup de coachs n’ont pas cette chance. Pourtant, le roster du Jazz n’est pas si impressionnant qu’on veut bien le croire. En manque de liquidités, les dirigeants ont lâché sans contrepartie un des piliers de l’équipe, Ronnie Brewer, qui apportait autant par sa défense que par sa connaissance de systèmes qu’il effectuait depuis 4 ans. Le prometteur Eric Maynor, drafté en 20e position a lui aussi été prié de faire ses valises malgré le sérieux de ses prestations en tant que back-up de Williams et la considération que Sloan avait pour lui. Ajoutons à cela les blessures récurrentes au sein d’une équipe où seuls deux joueurs ont réussi à disputer la totalité des matches cette saison. Kirilenko n’a pris part qu’à 58 matches qui ne lui ont pas permis de retrouver son meilleur niveau même si sa présence a fait un bien fou à l’équipe. A nouveau blessé pour les playoffs, tout comme Mehmet Okur, il s’ajoute à la liste de tuiles à laquelle Jerry Sloan a dû faire face. Malgré tout ça, le Jazz termine sa saison régulière avec une étiquette d’outsider plus que sérieux. Merci qui ? Pour un trophée qui a souvent récompensé le coach de l’équipe surprise de la saison à défaut de d’offrir le MVP à son leader, le stratège du Jazz mérite une candidature plus que sérieuse.

Au-delà du jeu pratiqué et de ce que Sloan arrive à tirer de son effectif, on se doit de souligner la présence du Jazz dans tous les domaines basketballistiques. Non seulement son équipe pratique le jeu le plus collectif de la NBA, comptant la meilleure moyenne de passes décisives par match sans pour autant pratiquer un jeu up-tempo (9e rythme en NBA), ce qui donne un hallucinant 67,8% de paniers résultants d’une passe décisive. Plus de deux tiers, ce qui démontre bien l’efficacité des systèmes Sloan. Qui peut se targuer de shooter à plus de 49% en se basant sur de l’attaque placée ? Personne. L’équilibre entre attaque et défense n’est pas en reste, le Jazz étant la 4e attaque et la 12e défense de la ligue, entraînant la 3e plus haute marge de victoire moyenne. N’en jetez plus. Ce savant mélange d’efficacité offensive et de sérieux défensif permet au Jazz d’atteindre une fois encore les playoffs sous les ordres de son génial entraîneur.

Les chiffres parlent tous en faveur de Jerry Sloan, la qualité du basket qu’il propose aussi. Si l’Energy Solutions Arena est une des salles les plus redoutées de la ligue, ce n’est pas un hasard. Les fans ne s’y trompent pas et savent qu’en venant ils auront le droit à une démonstration de haut niveau de la part d’une équipe drivée par le même coach depuis 21 ans. Si tout cela ne vous a pas convaincu de choisir Jerry Sloan pour le Coach of the Year, j’ajouterais qu’il est Hall of Famer, qu’il a gagné 1190 matches mais qu’il ne l’a jamais eu, bouh, c’est trop pas juste. Non, en fait c’est définitivement vraiment pourri comme argument, si je vous ai pas convaincus, relisez depuis le début autant de fois qu’il le faudra.


TRUE NBA AWARDS :

True Executive of the Year : John Hammond

True Most Improved Player : Russell Westbrook

2 commentaires:

  1. Franchement j'avoue les boys du COY abusent, ça fait plusieurs années que je le réclame (mais, faute de moyens, on dirait que les mecs ne m'ont pas entendu).

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  2. Ce que les mecs ont pas l'air de comprendre, c'est que même si le Jazz fait les playoffs tous les ans, le roster est loin d'être supérieur à celui des équipes parmi lesquelles Utah se bat.
    Entre l'effectif du Thunder (1 MVP potentiel, 2 lieutenants niveau all-star ou presque, 1 super défenseur, une foule de role players) et celui du Jazz (départs, méforme de Kirilenko, Okur sur la pente descendante, blessures), qui a le bilan le plus surprenant?
    A force de voir le Jazz se qualifier, on en oublie que ça fait bien longtemps que Sloan n'a pas eu une équipe aussi solide que celles des autres pointures de l'Ouest.
    M'enfin je doute que l'on m'entende plus que toi...

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