mercredi 21 octobre 2009

POURQUOI MICHAEL BEASLEY VA EXPLOSER CETTE SAISON



Le Heat est bien mal barré. Oh oui, ils feront les playoffs, un petit tour, peut-être plus, qui sait. Mais cette équipe sera destinée à faire de la figuration tant qu’elle reposera sur un seul homme, Dwyane Wade. L’an dernier, Flash a mené à lui seul son équipe à la 5e place à l’Est. Tout seul parce que l’effectif était pauvre, voire misérable. Mais Wade est un génie, et un leader. Il mènera encore cette équipe en playoffs.

Il le fera même si O’Neal sera nul, même si il n’a aucun banc, même si Miami n’a même pas réussi à conserver Jamario Moon. La franchise lui dira merci et il s’en ira parce qu’il vaut définitivement mieux qu’un premier tour de playoffs.

Mais un homme me laisse espérer que le Heat peut tirer son épingle du jeu dans cette conférence Est très relevée, et peut-être convaincre Flash de rester pour reconstruire le Heat : Michael Beasley.
Injustement nommé dans la all-rookie first team, Beasley a complètement foiré sa saison rookie. Mais n’était-ce pas prévisible ?

Rappel des faits : Michael Beasley est une bête en NCAA, une machine à double-doubles, et annonce qu’il ne peut être que numéro 1 ou 2 de la draft à venir. Miami est nul, Wade blessé, Shaq parti. Le titre acquis seulement 2 ans plus tôt n’est déjà qu’un vieux souvenir. Le Heat compte sur la draft pour se reconstruire. Il n’a plus de meneur et bientôt plus de pivot. Par contre les Floridiens comptent dans leurs rangs l’utile Haslem en poste 4, et l’ancien all-star Shawn Marion à l’aile.
Sauf que, manque de pot, le Heat ne chope que le second pick. Les Bulls se marrent et sélectionnent le talentueux et très mature meneur de Memphis Derrick Rose. Miami est dos au mur. Le meilleur meneur est déjà pris, et cette draft est très pauvre en pivots. La hype de Beasley parle pour lui, et les dirigeants floridiens sélectionnent le prodige de Kansas State.
Sauf que B-Easy ne pourra jamais trouver sa place dans un effectif qui n’a pas besoin de lui, étant donné qu’il compte déjà un joueur de profil similaire en la personne de Shawn Marion. En effet, Beasley ne peut plus espérer jouer ailier-fort, étant donné son manque de kilos sur la balance. Il va donc se retrouver au poste 3, où il pourra néanmoins profiter de son physique au rebond. Comme Marion, tiens.
Miami a peur de se taper la honte en avouant avoir fait un bide avec l’ancien de Phoenix qui ne s’est toujours pas intégré dans les systèmes, et continue à le faire jouer titulaire, condamnant l’ami Beasley au banc, d’où il sortira néanmoins pour une moyenne de 13 points.

42 matches joués, Marion n’a toujours pas trouvé sa place, Bad Zo prend sa retraite. Un trade devient donc inévitable pour retrouver un pivot et se séparer de cet ailier hors de prix pour ses 12 points par match. Coup de bol, Toronto cherche à se séparer du fantôme de Jermaine O’Neal, et Miami gratte même Jamario Moon dans le lot.

A partir de ce moment, Beasley devient une évidence au poste 3, gros rebondeur et nettement meilleur techniquement que Marion, surtout offensivement. Pas pour Spoelstra apparemment, qui ne lui aura fait débuter que 19 matches au total sur toute la saison régulière, et pas un seul en playoffs.

Mais la fin de saison n’aura fait que confirmer l’énorme potentiel de l’ancien de Kansas State : en à peine plus de temps de jeu, il marque plus, en tirant à plus de 50% contre un médiocre 45% avant le départ de Marion. Il s’affirme davantage au rebond (7,3 en playoffs)
et laisse entrevoir sa large palette offensive, notamment au rookie game, où il mène les premières années en marquant 29 points à 50%.

Cette année, il devrait être titulaire en 3, après le départ de Moon. Enfin. Ses matches de preseason sont bons, car même si Beasley arrose un peu (43%), il prend plus de shoots, s’impose au rebond, et rassure après s’être fait choper avec de la coke. C’est tout ce que j’attendais de lui : Beasley n’est pas un joueur défensif comme Marion ou Moon, mais bel et bien un scoreur, ultra-technique, avec deux bonnes mains, et un gabarit assez imposant pour un 3. Meilleur moyenne de points par minute parmi les rookies, pour les sceptiques.

C’est pourquoi je pense que Beasley va s’imposer cette année. Marion était un défenseur, faible techniquement qui n’a jamais pu scorer à Miami, ce que peut faire Beasley.
Haslem est un joueur utile, mais pas transcendant, O’Neal ne retrouvera jamais son niveau Pacers, et aucun des deux n’a la capacité de prendre une dizaine de rebonds à chaque match, ce que peut faire Beasley.
Aucun des joueurs floridiens n’a réussi à offrir une alternative à Wade, ce que peut faire Beasley. Ce qu’est en train de démontrer Beasley.

Après une première saison dans une franchise qui ne voulait pas vraiment de lui, gâchée par un coach qui s’est acharné à le faire jouer en sixième homme, Beasley a tous les outils techniques pour s’imposer au sein d’une équipe très faible, et enfin lancer la carrière NBA à la hauteur de son talent. Il va falloir pour cela bosser plus que l’an dernier, et mettre tous les problèmes extra-sportifs de côté. Il peut le faire. C’est pourquoi Michael Beasley va exploser cette année.

mercredi 14 octobre 2009

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES OUTSIDERS : LES SAN ANTONIO SPURS





SAN ANTONIO SPURS – éliminés au premier tour des playoffs par Dallas (4-1)




Les Spurs ont fini la saison dernière avec un résultat minable, un jeu sans inspiration, et un effectif vieillissant. Parker, qui avait permis à l’équipe de garder la tête hors de l’eau l’an dernier pousse une gueulante : il veut un roster digne de l’équipe avec qui il a gagné trois bagues. C’est vrai qu’à part Duncan et la gâchette Roger Mason Jr –plus Manu Ginobili quand il n’est pas à l’infirmerie- on n’a pas vu grand-chose du côté de San Antonio. Autant dire que la tâche des dirigeants texans s’annonçait ardue.

But du jeu : reconstruire en un été une équipe compétitive pour gagner le titre. Il reste déjà le Big Three des années impaires, et une foule de role players. Un moindre mal. Ce qui manque réellement à San Antonio, ce sont des options offensives, le jeu de fin de saison consistant à faire driver Parker pour une passe à l’extérieur, à Duncan, ou un shoot. Un peu maigre. Un joueur capable de se créer ses shoots –et de les rentrer- et un intérieur solide devront être les priorités de la franchise.

Du coup, comme tout le monde, on va aller faire un tour du côté des Bucks voir ce qu’il y a à grappiller.
Premier arrivé, premier servi, les Spurs repartent avec le bon et régulier Richard Jefferson. Un ailier capable de tourner sans souci autour des 20 points de moyenne, et avide de résultats. Un peu normal quand on a vécu la destruction des Nets, et qu’on arrive de Milwaukee.
Jefferson va pouvoir rejouer avec de grands joueurs, et apporter du scoring. Un retour sous les projecteurs après avoir évolué chez d’anonymes Bucks, qui ont pour seul fait d’arme la gloire de posséder le maillot le plus laid de la ligue.
Les Spurs trouvent l’élément qui leur a fait défaut lors des derniers playoffs –en plus c’est un ailier, coup de bol. Jefferson, revanchard, retrouve une bonne équipe. Tout le monde est content.
Ah oui, au passage les Spurs perdent Bruce Bowen, qui prendra sa retraite quelques semaines après, Kurt Thomas et Fabricio Oberto. On l’aurait presque oublié, tiens.

L’autre très bon coup des Spurs, c’est Dejuan Blair. Le 37th pick a puni les GMs frileux qui n’ont pas osé le choisir, à cause de son poids inconstant et d’un vague doute sur l’état de ses genoux, en écrasant tout d’abord les summer leagues, puis actuellement les matches de preseason. Blair gobe rebond sur rebond, et score quand il le faut, beaucoup s’il le faut, pour le plus grand bonheur de la franchise, qui se frotte les mains d’avoir réalisé THE steal de cette draft.

Le rookie ferait presque oublier l’arriver d’un autre ailier-fort dans l’effectif, le vétéran Antonio McDyess, qui pèse toujours ses 10 points-10 rebonds. Joueur utile dans la rotation, le seul Piston à surnager lors des derniers playoffs apporte un peu d’expérience à une équipe qui en a déjà beaucoup, et nul doute qu’avec deux joueurs comme Dice et Duncan à l’entraînement, Dejuan Blair va progresser à vitesse grand V.

Mais un souci persiste. Le seul pivot du roster est Theo Ratliff, qui n’est ni une jeune pousse ni un foudre de guerre sous les panneaux. Euh non, il y aussi... Ian Mahinmi! Coach Pop va donc être forcé de repositionner TD en poste 5, et nul doute que le double MVP assurera comme d’habitude, mais il faut bien constater que ce poste sera le point faible des Spurs l’an prochain.
Pas de pivot de calibre, mais 3 ailiers-forts de bon voire très bon niveau, la raquette est un peu bancale. Cela dit, McDyess-Duncan avec Blair en bonus dans la rotation, ça a quand même de la gueule.

Mission accomplie pour les dirigeants texans, l’équipe a de nouveau un effectif pour revenir dans le gratin de la NBA, et batailler avec les meilleurs. Le titre, objectif logique d’une franchise comme les Spurs, est largement envisageable, et même probable si Ginobili joue à son niveau toute la saison. Les progrès faits par Parker et la régularité au plus haut niveau de Duncan vont aussi peser dans la balance. Tremble, Kobe Bryant! The Spurs are back!