jeudi 28 janvier 2010

BACK IN THE BUSINESS




Ça y’est ! C’est fait ! Les Bulls ont à nouveau un bilan équilibré (22-22) ! Après un début de saison plus que poussif, Chicago revient en force en ce mois de janvier, et a fait un bon pas vers les playoffs, créant une rupture en fond de Conférence Est avec déjà 3 victoires d’avance sur des Bucks à la dérive. Le jeu alléchant que la preseason nous avait laissé miroiter est enfin arrivé, et curieuse coïncidence, le vrai niveau de Derrick Rose aussi.

En fin de saison dernière, on avait quitté les Bulls après une série de playoff d’anthologie face aux Celtics alors champions en titre. Chicago avait poussé Boston dans ses retranchements, perdant le match 7 de peu après un total de 371 minutes au cours desquelles la bande à Paul Pierce avait pu sentir à Windy City le vent de l’élimination souffler sur sa nuque. Avec un Derrick Rose à un niveau qu’on avait jamais vu et un Ben Gordon clutch comme jamais en fers de lance, les Bulls avaient convaincu, et on pouvait espérer un futur radieux du côté du United Center.

Sauf que Ben Gordon s’en va une semaine après la draft pour quelques dollars de plus, et laisse la garde de l’équipe à Rose. Draft d’ailleurs plutôt réussie pour Chicago, avec la sélection de deux powers doués en attaque, James Johnson et Taj Gibson. Si Gibson a les préférences de Vinny Del Negro pour le moment grâce à son investissement au rebond, Johnson montre de belles choses de façon intermittente après une preseason tonitruante. Ces deux ailiers forts résolument offensifs s’inscrivent en complément d’un Noah qui fait le boulot pour deux voire trois en défense. Le roster se montrait donc parfaitement cohérent, avec des joueurs à fort potentiel et une rotation sérieuse.

Les Bulls enregistraient en plus le retour de Luol Deng, et semblaient partis pour une saison dans la continuité de leur premier tour de playoffs. Mais l’absence de Ben Gordon se fait sentir plus que Jerry Reinsdorf ne s’y attendait. Ses 20,7 points de moyenne font cruellement défaut à des Bulls qui, s’ils excellent en défense, manquent cruellement d’inspiration et de solutions en attaque. Salmons semble avoir oublié que c’est dans le cercle qu’il doit mettre ses shoots, les Bulls sont dans le bas-ventre de la Conférence Est et Del Negro sur la sellette. Tyrus Thomas revient, et même si on le voit davantage dans les rumeurs de trade que sur le parquet, Chicago va se relever.

Et c’est le réveil d’un homme qui va relever toute une équipe : Derrick Rose. Pas à l’aise dans les pompes de franchise player trop grandes pour lui que Gordon lui a laissées, Derrick se bat avec son shoot qu’il a pourtant passé l’été à bosser, et se montre beaucoup moins tranchant dans ses pénétrations. Pourtant, un jour, il se lève et se dit « maintenant je vais tout déchirer ». Du moins c’est ce que les apparences laissent supposer. Du jour au lendemain, Robin Hood devient plus rapide, plus précis, plus lucide.

Tout d’abord, un shoot retrouvé : d’un faible pourcentage avoisinant les 40% pendant les deux premiers mois, Derrick passe à un 51% du plus bel effet en janvier. Son engagement et l’intensité qu’il met en sont les principaux facteurs : la majorité des jump-shoots que prend le meneur de Chicago arrivent après un cross sur son matchup. Plus Derrick met de vitesse dans l’exécution de son dribble, plus son défenseur est lâché, plus son shoot est facile à rentrer. Et ce mois-ci, Rose met énormément d’intensité. Qui dit plus d’intensité dit plus de rapidité. Un D-Rose plus rapide réussit davantage de pénétrations, et d’attaques de cercle; défendre sur un meneur d’1 mètre 91 aussi athlétique que celui des Bulls n’est pas une mince affaire quand il fonce vers le panier, étant donné son arsenal de moves dans la peinture, une variété de tirs à une main et de lay-ups dont Ricky Rubio rêve tous les soirs dans son lit barcelonais.

Encore faut-il qu’il joue à fond. Jusqu’en décembre, on avait un Rose en demi-teinte qui semblait douter sur le terrain. Maintenant, il est en confiance, et Ben Gordon n’est plus qu’un vieux souvenir. Derrick a mis un moment à enfiler le costume du patron que l’ancien 6e homme lui avait laissé, mais maintenant, il lui va parfaitement, et Derrick joue son jeu sans se poser de questions. Il distribue, il dirige, il shoote, il drive, mais surtout il marque quand son équipe en a besoin. A présent, plus de doutes en fin de match. La balle est pour Rose, les shoots décisifs sont pour Rose.

Et le jeu s’en ressent, ressemble de plus en plus aux promesses de l’intersaison. La balle circule vite, ce qui permet de l’envoyer rapidement à l’intérieur, où Joakim Noah ferait presque oublier ses lacunes offensives grâce aux décalages créés par la vitesse de son génial meneur et le jeu sans ballon de Luol Deng. L’ailier anglais n’a pas son pareil pour trouver des positions ouvertes à mi-distance, et son shoot à 5 mètres est des plus efficaces, tout comme le shoot longue distance de Kirk Hinrich qui profite du resserrement des défenses sur son collègue du backcourt pour se faire oublier et enfiler les shoots faciles. Cette dynamique offensive insufflée par Robin Hood porte ses fruits : l’attaque de Chicago, 95 points de moyenne sur la saison, tourne à 105 points sur les 10 derniers matches !

Tout ça sans oublier ce qui a permis aux Bulls de se maintenir dans une course aux playoffs peu relevée : leur défense. Le nombre de points encaissés par les Bulls n’a quasiment pas augmenté au cours de ces mêmes 10 derniers matches conclus par cette victoire sur le Thunder après sept autres succès remportés notamment face aux Celtics, Suns, Rockets et Spurs. La présence au rebond de Joakim Noah (2e NBA) et Taj Gibson (2e Rookie) est primordiale, tout comme la puissance du Français qui contient la majorité des pivots adverses. Luol Deng et ses 100 kilos pèsent eux aussi 7,4 rebonds par match, et sont solides en un-contre-un tous les soirs.

Pour en revenir à Derrick Rose, sur ces 10 derniers matches, la meilleure série (encore en cours) des Bulls cette saison, il tourne à 23,1 points à 53%, 4,5 rebonds et 5,9 passes. Soit mieux que lors des derniers playoffs au cours desquels il avait pourtant été excellent. On a en ce moment tout simplement le meilleur Rose qu’il nous a été donné de voir en NBA. Et les meilleurs Bulls de la saison.

Peuvent-ils continuer sur leur lancée, et distancer les autres candidats sérieux aux playoffs –Miami, Toronto et Charlotte- pour la 4e place de l’Est, voire aller titiller les grosses pointures ? Sur le terrain, pas de doute, mais il n’est pas certain que les Bulls puissent se maintenir à un tel niveau, étant donné leur dépendance à leur génial meneur, et leur faiblesse récurrente au poste 2. Kirk Hinrich est un bon joueur, mais serait bien plus utile en sortie de banc étant donné son profil de combo guard shooteur. John Salmons est trop irrégulier pour être vraiment tranchant en attaque, malgré ses grandes qualités défensives.

Les Bulls auraient pu profiter du retour d’Iverson pour se doter de ce scoreur qui leur fait défaut depuis le départ de Gordon. Ils n’ont pas voulu courir le risque d’un échec et ne l’ont pas fait. Les résultats leur donnent pour le moment raison, mais pour pouvoir viser plus haut qu’un bilan équilibré, ce joueur capable de se créer son shoot, avec une petite pointe de clutchness en plus est nécessaire. Malgré ses progrès, Derrick Rose n’est pas encore ce tueur de fin de match, et a encore le temps avant d’avoir à endosser des responsabilités supplémentaires. Tyrus Thomas est une bonne monnaie d’échange, étant donné le crédit dont il jouit auprès de beaucoup de GMs en dépit de ses performances en dent de scie et de son QI basket d’huître. Si un joueur, et il faut impérativement que ce joueur soit un arrière shooteur ou scoreur, doit arriver, ce sera par le biais du trade de Thomas et éventuellement de quelques contrats supplémentaires –Jerome James par exemple. Jason Richardson, qui n’est plus en odeur de sainteté à Phoenix peut être ce joueur, même si son irrégularité me pousse à le déconseiller aux dirigeants chicagoans. Ayant rejeté l’éventualité Iverson, Jerry Reinsdorf ne se risquera probablement pas à prendre Tracy Mc Grady. Mais Kevin Martin ou Rip Hamilton sont des alternatives abordables, ma préférence allant à l’ancien de Connecticut pour sa régularité et son expérience qui seraient des plus indéniables à l’approche des prochains playoffs.

Ainsi, les Bulls reviennent en force portés par le plus grand Derrick Rose qu’on ait pu voir jusqu’à maintenant. Ils restent sur un 8-2, et quatre victoires d’affilées qui ne demandent qu’à être suivies puisqu’ils vont jouer les Hornets, Clippers et Sixers avant de recevoir les Hawks pour leur prochain gros test. Je ne doute pas une seule seconde quand à leur présence en playoffs, la seule question est : à quelle place? Et la 5e n’est pas la plus haute à laquelle le talent de ce groupe peut prétendre.

lundi 25 janvier 2010

AU JAZZ, DERON MENE LA DANSE




Dans 4 jours seront annoncés les noms des remplaçants au all-star game. Encore jamais convié au match des étoiles, Deron Williams pourrait bien voir une fois de plus l’invitation lui passer sous le nez. La concurrence aux places de meneurs est des plus rudes à l’Ouest, et pourrait encore coûter sa première sélection au meneur du Jazz, qui réalise pourtant un de ses débuts de saison les plus aboutis.

A l’Ouest, derrière les Lakers, 9 équipes se tiennent en 5 victoires, et le Jazz s’en tire avec un bon 25-18 malgré des résultats en dent de scie. Dans cet univers impitoyable dominé pour le moment par Dallas, Utah manque de solidité et de régularité pour vraisemblablement tirer son épingle du jeu. Le casting : des blancs, des noirs pour les seconds rôles, des franges, des coupes au bol, des barbes, bref de quoi rendre jaloux les producteurs de la petite maison dans la prairie.

Jerry Sloan, modèle de régularité, a eu sous ses ordres un des meilleurs meneurs de tous les temps en la personne de John Stockton, c’est dire si les attentes qui reposent sur le dos de D-Will sont grandes. L’effectif du Jazz, assez hétérogène, nécessite le sérieux et le talent du jeune meneur pour ne pas s’écrouler. On a des joueurs d’un bon, voire très bon niveau mais également des role players beaucoup plus limités, et l'ensemble reste fragile, comme en témoigne la difficulté de l'équipe à enchainer les victoires.

Parmi les très bons, Carlos Boozer, qui lui aussi affiche des stats de all-star (19,3 points à 53% et 10,6 rebonds) et demeure l’un des ailiers forts les plus influents dans le jeu offensif. Au-delà de ses qualités propres à son poste, Boozer a un jeu de passes des plus développés pour un power. Sa moyenne de 3,4 passes est la 3e chez les postes 4 (derrière Odom et Diaw) et son influence dans les systèmes Sloan est primordiale car ils imposent une circulation rapide du ballon, un intérieur avec une telle technique à la passe étant un atout majeur dans la réussite de tels schémas.

La circulation du ballon, c’est ce que Deron fait de mieux. Contrairement à d’autres meneurs comme Chris Paul ou Aaron Brooks, Williams n’a pas besoin de porter le ballon à outrance pour diriger le jeu. Trouver ses partenaires démarqués est chose aisée pour lui, ce qui lui évite de garder trop la gonfle avant de créer puis de voir les positions ouvertes. Sa rapidité dans l’exécution de ses passes, et le sérieux des joueurs de l’Utah à appliquer les systèmes lui permettent de mettre en place un jeu d’attaque extrêmement collectif. La présence de joueurs à fort QI basket comme Boozer, Brewer, Okur ou Kirilenko autorisent le meneur du Jazz à se détacher de la balle pour se créer à son tour des positions ouvertes, ce qui nécessite une grande confiance en ses partenaires, qu’on ne trouve que chez peu de meneurs.

Deron dispose d’une des palettes de passes les plus complètes de la ligue avec Nash et Kidd, et est souvent reconnu comme maîtrisant le mieux la no-look pass, mais ce qui me frappe le plus chez lui, c’est sa rapidité d’exécution dans tous les styles de passe. Baron Davis dispose d’une immense variété de mouvements pour donner la balle, mais contrairement à Deron n’a pas cette capacité à donner la balle dès qu’une position intéressante est repérée. Une telle alliance de vitesse et de maîtrise technique est unique chez les meneurs de moins de 35 ans, et cette facilité à créer autant de jeu en portant si peu le ballon est sans égale tous postes confondus.

En plus d’être un passeur hors pair, D-Will possède une capacité à scorer rare chez un pass-first point guard. Sa puissance physique et sa vitesse le rendent redoutable en pénétration car elles l’autorisent non seulement à arriver à toute allure près du panneau, mais surtout à attaquer le cercle avec autorité, un Nash ou un Paul ne pouvant pas dunker aussi facilement que Williams. Très dur à défendre en un-contre-un car possédant un crossover des plus efficaces, Deron pourrait abuser de ces pénétrations, mais une fois de plus sa rigueur dans le jeu le guide vers des solutions plus collectives, une preuve de maturité incroyable pour un meneur de 25 ans.

Avec ce même cross, Deron peut prendre sans souci des shoots mi-distance qu’il rentre régulièrement, mais également en se démarquant sans le ballon. Son shoot est solide, et D-Will approche même des 40% à 3 points cette saison, en plus de tourner à environ 80% aux lancers en carrière. Williams est un joueur intelligent et ne prend pas de shoots qui ne soient pas assurés. En gros, il excelle dans tous les secteurs offensifs où un meneur peut espérer briller, et pourtant ne tire pas la couverture à lui et n’en fait jamais trop. On pourra ajouter à tout ça une défense bonne sans être géniale, avec 1 interception de moyenne par match mais surtout un avantage physique sur de la défense homme-à-homme et une excellente lecture du jeu.

Deron Williams est à mon sens le meneur le plus complet qui existe aujourd’hui, alliance parfaite entre puissance physique, maîtrise technique et sens du jeu. Un sens du jeu qui a tendance à se perdre chez les meneurs, et un pass-first point guard avec un tel physique est introuvable aujourd’hui ailleurs que chez les Mormons. J’ai beaucoup utilisé le terme « solide » dans cet article, surtout pour montrer que Deron, c'est la régularité au plus haut niveau depuis 4 ans. D-Will est un joueur solide, sérieux, mature. Il n’en fait jamais trop, et il n’en fait jamais pas assez. Il fait toujours le geste juste, le choix juste, et avec une vitesse d'exécution hors du commun.
Avoir la capacité technique de faire le bon geste au bon moment, et le faire, je crois que plus que de la solidité, on appelle ça du talent, du génie. Deron Williams est un joueur génial. Mais ça on le savait depuis longtemps, alors comment peut-on imaginer une seule seconde une nouvelle non-participation au all-star game ? Dallas, ton univers impitoyable…

samedi 16 janvier 2010

LE GANG DE LA WEST COAST



Il était une fois une équipe, la plus talentueuse de tous les Etats-Unis. Elle avait l’effectif le plus riche et un des meilleurs maîtres à jouer de l’histoire. Mais un jour, le seigneur qui les gouvernait décida de s’en aller et de laisser ses 14 garçons livrés à eux-mêmes. C’est alors qu’un ancien archer se proposa pour guider ces talents à la dérive. Malheureusement, les jeunes Suns se rendirent vite compte que l’archer était guidé par la folie, mais il était déjà trop tard. L’archer avait démoli le groupe qu’il prétendait vouloir porter vers les sommets.

Oui, ça commence comme un conte de fées, mais le prince charmant n’est toujours pas au rendez-vous. Steve Kerr a massacré les Suns, et transformé l’équipe la plus bandante de ces dernières années en une franchise anonyme incapable de se qualifier pour les playoffs 2009. On peut à juste titre jeter la pierre à l’ancienne gâchette des Bulls pour l’ensemble de son œuvre, mais il semblerait que pour une fois, Kerr a eu du flair dans son recrutement. Toujours guidé davantage par l’idée de faire des économies que l’envie de remettre Phoenix au rang que la franchise n’aurait jamais du quitter, Kerr a ajouté quelques joueurs sans références à son roster, mais ceux-ci sont en train de redonner des frissons aux fans.

Cet été, Shaquille O’Neal arrive aux Cavaliers en fanfare, et on en oublie que Phoenix reçoit en contrepartie Ben Wallace et Sacha Pavlovic. Normal, les deux sont immédiatement coupés.
Pourtant, le départ du Shaq laisse un trou monstrueux dans la raquette, les Suns ne disposant plus du joueur athlétique et du rebondeur qu’était Marion, ni du défenseur qu’était Diaw pour permettre de faire jouer Stoudemire en pivot sans offrir une journée portes ouvertes à tous les intérieurs de la ligue. Wallace, gros rebondeur, gros contreur, peut être ce joueur qui va pallier les agaçantes absences défensives du Stoude. Les 10 millions de son contrat donnent bien trop de sueurs froides à Steve Kerr qui préfère s’en séparer. La solution du GM : Channing Frye, un pivot qui n’a pas atteint les 10 points de moyenne depuis sa saison rookie, et qui n’a jamais dépassé les 6 prises par match sur une saison.

Du coup, les fans des Suns sentaient se profiler une nouvelle saison pourrie, avec son lot de soirées terminées avec plus de 150 points dans les dents, et de rares coups d’éclats quand la chance permettra de faire du 75% à trois points. Aujourd’hui, ils ont l’agréable surprise de voir leur équipe afficher un 60% de victoires plutôt mignon, à 3 défaites de la deuxième place de l’Ouest. Cela malgré un net relâchement depuis quelques semaines. Les Suns ont battu leurs rivaux, Lakers et Spurs, et ont remporté toutes leurs confrontations face aux Celtics. Meilleure attaque de la ligue sans être la pire défense –bon d’accord, la deuxième- Phoenix présente également un des meilleurs bilans à domicile, et les fans kiffent à nouveau.

Les artisans de ce renouveau ? Tout d’abord, le niveau affiché par les cadres. En premier lieu, Steve Nash, de nouveau prétendant sérieux au MVP, qui affiche des carrer-highs au pourcentage au shoot et aux lancers, aux points et presque aux passes. Le Nash des deux dernières années était à un niveau all-star, mais loin de ses saisons MVP. On retrouve un homme de bientôt 36 ans qui joue avec autant de fougue qu’un rookie, la gestion, le sang-froid et l’expérience en plus.
Ensuite vient Stoudemire. Non, Amar’e n’a pas encore retrouvé son niveau de la deuxième partie de saison 2008, non il n’est toujours pas un joueur de 4e quart-temps, mais son explosivité revient peu à peu. Ses qualités techniques et physiques n’ont elles pas été altérées, et le Stoude est toujours l’intérieur le plus complet offensivement doublé du plus incontrôlable de la ligue. La complicité et la maîtrise du pick’n’roll des deux hommes demeure la principale force de Phoenix.

Ce qui est plus surprenant dans les ingrédients de la réussite des Suns, c’est l’émergence de joueurs à laquelle on n’était pas forcés de s’attendre. C’est vrai qu’un roster dont les éléments-clés sont Frye, Dragic et Dudley pouvait faire peur avant le début de la saison. Mais les joueurs de Steve Kerr affichent un niveau de jeu digne de la place de leur équipe.
En premier lieu, Channing Frye. Bombardé pivot titulaire par Steve Kerr, l’éternel espoir de 26 ans apparaissait comme une autre trouvaille bizarroïde de l’incohérent GM. Chose qui n’avait pas été prise en compte : Nash n’avait jamais eu à sa disposition un pivot capable de shooter à 3 points. Frye explose véritablement sous la houlette de son génial meneur, et la solidarité de l’équipe compense sa faible présence au rebond. Son importance dans le jeu de Phoenix est primordiale, l’ancien 8th pick offrant un danger offensif supplémentaire à une équipe qui en compte par flopées. En plus de cela, sa capacité à s’écarter déblaie encore plus la raquette pour Stoudemire que ne le faisait Shaquille O’Neal.
Parmi les menaces offensives nouvellement découvertes, on est obligé de citer Jared Dudley. Récupéré dans le trade pour Jason Richardson, on savait déjà que l’arrière de 2m01 était un bon shooteur. Dudley est depuis un mois le leader de la ligue concernant le pourcentage à 3 points. La qualité de son shoot est vraiment exceptionnelle, et les gâchettes des Suns quadrillant le terrain, il est souvent laissé seul dans les corners d’où il sanctionne immédiatement les défenseurs qui lui manquent de respect. Dudley apporte également beaucoup en défense, où sa débauche d’énergie fait du bien quand il sort du banc. Il se donne à fond des deux côtés du terrain, et sa vitesse et sa fraîcheur l’ont rendu incontournable dans l’effectif Arizonien.
Aux deux candidats plus que logiques au 3-point shootout du all-star-game, j’ajouterai la surprenante mue de Goran Dragic. D’un boulet qui faisait claquer les dents de l’US Airways Center à chaque fois que Steve Nash regagnait le banc, le meneur slovène est devenu un back-up solide au Canadien. Son pourcentage aux tirs a augmenté de 8 points, témoins de la rigueur nouvelle et des progrès de Dragic. Principal artisan de la victoire du 15 décembre face aux Spurs au cours de laquelle il a inscrit son meilleur total personnel, 18 points, Dragic a franchi un pallier et ajoute une certaine solidité à la rotation des Suns.

Je profite de faire l’énumération de ces bonnes pioches de Steve Kerr pour me permettre une petite parenthèse sur la plus grosse erreur de casting de cette été : Trevor Ariza. Ariza, c’est du recrutement Ligue 1. C’est comme si Lyon avait compensé le départ de Benzema au Real en recrutant Bellion, remplaçant à Bordeaux, lui avait offert la place de n°9 et lui avait proposé le même salaire que l’international français. Ariza était remplaçant chez les Lakers, rôle dans lequel il excellait par son explosivité et ses qualités défensives. Joueur athlétique, son apport se fait par l’énergie qu’il apporte sur le terrain. Il me semble donc incohérent de le faire jouer en tant que starter, et de l’avoir comme première option offensive pendant 39 minutes. Payer 10 millions la saison ses pourcentages de 38% aux tirs et 31% à trois points quand on a déjà Tracy McGrady l’est tout autant. A la décharge des dirigeants des Rockets, l’excellente décision de confier les rênes de l’équipe à Aaron Brooks, très bon meneur de tous points de vue, et malgré sa tendance à porter un peu trop le ballon, ce joueur sera all-star sous peu. Fin de la parenthèse, revenons à nos Suns.

L’effectif est désormais complet et cohérent, avec l’inoxydable ailier polyvalent Grant Hill, le Brésilien au shoot de fusil à pompe Leandro Barbosa (un commentateur des Suns disait à son sujet après son retour de blessure : « on ne se rend pas compte qu’il manque quand il n’est pas là, mais quand il est là ») et Jason Richardson, qui peut être innarêtable quand il est chaud. Le roster ne va pas pour autant gommer toutes les carences de la franchise.
On ne pourra pas éviter de critiquer la défense, laissée en chantier par D’Antoni, abandonnée par Porter, et en construction sous Gentry. En fait, le roster des Suns manque cruellement d’un défenseur en un-contre-un et d’un intérieur défensif. Raja Bell et Shawn Marion étaient pour l’un un chien de garde intraitable, pour l’autre un monstre athlétique, et ces deux joueurs permettaient à Phoenix de ne pas se prendre trop de points en muselant ou en freinant les principaux scoreurs adverses. Grant Hill et Richardson sont maintenant les défenseurs en indiv’ attitrés. Insuffisant pour une équipe qui va faire les playoffs, et pénalisant pour le rendement offensif des deux starters. Kurt Thomas et Boris Diaw faisaient le travail ingrat de défendre à l’intérieur, Stoudemire n’étant capable de défendre que par intermittence, et des role players de ce type sont toujours introuvables dans l’Arizona depuis le départ de Babac vers la Caroline du Nord. Même si les Suns n’ont jamais été capables de maîtriser Duncan, éviter de se faire démolir par Anderson Varejao serait le minimum, Frye est trop limité pour pouvoir le faire, Almundson et Lopez trop mauvais malgré leurs efforts.
Autre souci récurrent pour les Suns, garder un niveau de jeu constant durant tout le match et éviter de s’effondrer dans le dernier quart ou de dilapider une avance atteinte trop rapidement. Steve Nash a beau être un gestionnaire de très haut niveau et un joueur clutch au possible, les Suns n’ont jamais su tenir un avantage, ce qui leur a coûté le titre qu’ils auraient mérité sous D’Antoni. Les récentes défaites concédées face au Heat, aux Pacers et aux Hawks, à chaque fois par 4 points ou moins, ne sont que les témoins de cette incapacité à gérer le money time inhérente aux Suns. Cette équipe peut en l’espace de 4 jours se faire botter les fesses par les Warriors puis écraser les Lakers et les Celtics. Elle peut battre n’importe qui, mais ne le fait que par intermittence car son manque de caractère lui a toujours été préjudiciable. Jason Richardson, qui a piétiné les C’s au Garden et qui a été transparent à Los Angeles une semaine après, en est la meilleure illustration : s’il manque ses trois premiers tirs, il ne passera pas la barre des 10 points sur le match ; s’il les rentre, il approchera probablement les 30 points. Si les Suns jouent 48 minutes –ou au moins plus de 36- avec la même intensité, personne ne peut leur résister. Sauf qu’ils sont incapables de le faire tous les soirs, et ce depuis des années.

De l’autre côté, la force des Suns depuis ces mêmes années : le collectif. Au-delà de leur évident jeu d’équipe atomique en attaque, Phoenix est avant tout un groupe qui s’entend bien, et c’est cela qui peut leur permettre de faire plus que de la figuration en playoffs. Alvin Gentry s’est déjà pris quelques techniques pour s’être insurgé de la mise en danger d’un de ses joueurs, signe de la force du lien qui unit le groupe. Quand un joueur marque un trois points, il va directement regarder son coéquipier qui lui a fait la passe. Quand Dragic ou Dudley sont sur une bonne série, c’est toute l’équipe qui vient les féliciter ou les chambrer. Les Suns sont un groupe qui vit bien ensemble, aucun joueur n’ayant posé de problème dans le vestiaire depuis le départ de Shawn Marion. Les road-trips incessants de ce début de saison ont encore davantage soudé le groupe, et les joueurs s’éclatent ensemble dès qu’ils le peuvent, chantant à tue-tête dans le bus ou tournant vidéo sur vidéo.

Jared Dudley, Channing Frye, Goran Dragic n’étaient personne avant les Suns, et ne seraient plus les joueurs qu’ils sont aujourd’hui s’ils les quittaient. Nash, Stoudemire et Barbosa ont porté cette équipe au sommet comme elle les a portés aux sommets. Le groupe entier a subi l’humiliation de la non-présence en postseason l’an dernier, et il a faim de revanche. Cette équipe a une âme et un vécu collectif. C’est ça qui peut lui permettre de réaliser un coup en playoffs. Un coach avec une tronche de maffieux et un gang de gâchettes assoiffées de vengeance, drôle de fin pour un conte de fées, non ?

mercredi 6 janvier 2010

STAIRWAY TO MVP : DECEMBRE




Valuable?


Ce mois-ci, j’ai choisi de vous parler d’un match en particulier qui a bien illustré ce qu’était un MVP. Le 27 décembre, les Mavericks rendaient visite aux Nuggets, soit un match entre deux gros outsiders et aussi entre deux prétendants au MVP, Nowitzki et Anthony. Alors forcément, on s’attend à de grosses perfs des deux forwards, qui brillent souvent dans les grands rendez-vous. Il n’en sera rien, mais on pourra vérifier l’impact de ces joueurs sur leur équipe.


Carmelo se fait éjecter dans le 4e quart après une 6e faute, il aura joué en tout un peu plus de trente minutes, ce qui lui aura permis de laisser ses coéquipiers se démerder seuls pendant quasiment tout le dernier quart d’heure. Pendant sa demi-heure sur le parquet, Melo aura pris 19 shoots et en aura raté 14. Le genre de match à oublier, en gros, malgré ses 12 rebonds. Pourtant, son équipe a un différenciel de +7 quand il a été sur le terrain, soir le meilleur ratio de l’équipe, étonnant, non ?

En fait, au-delà de sa prestation bien en-deçà de ses capacités, Anthony a rendu son équipe meilleure. Il crée des espaces en provoquant des prises à deux, il aide ses intérieurs dans la peinture, et apporte une grosse présence en défense. Le plus impressionnant, c’est son aura sur ses coéquipiers. Quand il a été sur le parquet, les Nuggets n’ont raté quasiment aucun lancer, et ça c’est inexplicable. Melo rend ses coéquipiers meilleurs même quand il est mauvais, voilà tout. Du coup, quand il joue bien, les Nuggets sont les plus sérieux adversaires des Lakers pour l’accession aux Finals. Valuable.


En face de lui, Dirk Nowitzki, MVP en 2007, un des joueurs les plus réguliers au plus haut niveau. Et bien lui aussi va se trouer, terminant le match avec 12 petits points –Carmelo en avait quand même mis 16- et 4 rebonds malgré plus de 38 minutes passées sur le parquet du Pepsi Center. Il ne tentera aucun lancer franc, et manquera 9 de ses 15 shoots. Aucun contre, 5 fautes. Mais lui aussi présente le meilleur +/- de son équipe, à +11.

Dirk a tenté beaucoup de tirs en première mi-temps, avec la faible réussite qu’on sait. Il réagit donc après la pause, en choisissant mieux ses shoots. Il n’en prendra quasiment aucun, et c’est tout juste si on remarquera sa présence. Transparent durant tout le 3e quart temps, on croit retrouver l’Allemand au début du quatrième quand il tente enfin un de ses redoutables turnaround jumpers. Manqué. Il ne tentera qu’un seul autre tir durant le quart-temps. Alors que les Nuggets, sous l’impulsion de Earl « don’t call me JR » Smith, recollent au score après avoir été longtemps menés, Dirk, qui s’est fait complètement oublier tant il semble inoffensif ce soir, prend son seul shoot des dix dernières minutes seul à 3 points, et bien évidemment il le rentre. A ce moment, on sait que Denver ne reviendra jamais. Dirk a marqué un panier dans le money time, et ce panier a fait gagner les Mavs, direct. Valuable.


Tout ça pour dire qu’un MVP n’est pas qu'une bête à stats, et que 40 points d’un joueur valent moins que la victoire d’une équipe. Les joueurs qui ont compris ça sont les meilleurs, et parmi ces joueurs, ceux qui peuvent marquer ces 40 points si leur équipe les nécessite pour remporter un match sont encore meilleurs. Voilà les 10 meilleurs d’entre eux pour le moment.






1 - Kobe Bryant, Los Angeles Lakers (28-6)

29,9 points – 5,6 rebonds – 4,6 passes – 2 interceptions

Rien à dire. Les Lakers gagnent, Kobe pose des stats. Il lui est arrivé d’arroser cette saison, mais à part contre les Cavs où il a été à côté de ses pompes toute la soirée –peu aidé par les arbitres, il est vrai- ça n’a pas directement empêché son équipe de gagner. Mieux encore, il est arrivé aux Lakers de galérer, mais ils ont toujours pu compter sur le joueur le plus incontrôlable du dernier quart –à lire, très bon article de l’inévitable Vince Thomas- qui a déjà rentré trois shoots pour la gagne au buzzer. Qui peut en faire autant avec un doigt en moins? A part Django Reinhardt, personne.


2- LeBron James, Cleveland Cavaliers (27-9)

28,9 points – 7,1 rebonds – 8,1 passes – 50,3% aux shoots - 1,5 interceptions

Qu’est ce que James peut faire de plus ? Toujours irréprochable, toujours aussi altruiste, toujours aussi innarêtable, et toujours cette facilité qui émane du 1st pick de la draft 2003. LeBron sort des feuilles de stats complètement noires tous les soirs, et les Cavs présentent un bilan de 14-3 en décembre, avec des séries de 5 et 7 victoires consécutives, incluant une fessée infligée aux Lakers au Staples Center. Les Cavs reviennent au sommet de la conf’ Est, James est stratosphérique, mais pour le moment, Kobe et son équipe jouent mieux, voilà tout.


3 – Paul Pierce, Boston Celtics (24-8)

18,2 points – 4,8 rebonds – 3,7 passes - 47,3% à 3 points

A vrai dire, je ne pensais pas mettre Pierce aussi haut, mais ces derniers temps il a vraiment brillé par son absence. Sans The Truth, les C’s ont perdu contre les Warriors. Contre les Warriors. Son rendement statistique n’est pas parmi les plus sexys, mais Pierce réussit à toujours garder son équipe au sommet malgré un Garnett sur une jambe, un Ray Allen qui louche, un Sheed qui tente de battre son record de techniques, et Kendrick Perkins. Les Celtics sont un collectif avant tout, mais sans Pierce ils ne valent pas leur première place à l’Est.


4 – Steve Nash, Phoenix Suns (22-13)

18,7 points – 11,2 passes – 53,8% aux shoots dont 43,3% à 3 points – 94,1% aux lancers

Quand on voit Nash jouer, on se demande s’il a bien 35 ans. Il est plus rapide que bon nombre de meneurs de la ligue, et c’est toujours aussi agréable de le voir balader les défenses en traversant la raquette comme un chien fou. Le plus impressionnant, c’est qu’il progresse encore. On le voit bosser avec insistance sur des gestes particuliers aux échauffements, tel ce fadeway rainbow shoot qu’il commence à maîtriser à la perfection. J’ai même eu la surprise de remarquer qu’il avait progressé en défense : il est toujours aussi mauvais en un-contre-un, mais l’air de rien, il provoque en moyenne 2 passages en force par match. Un grand professionnel, doublé d'un mec rigolo.


5 – Dirk Nowitzki, Dallas Mavericks (24-11)

24,9 points – 8,1 rebonds – 1,3 contres

Je ne vais pas m’étendre sur Dirk, je l’ai déjà fait en introduction, mais il m’impressionne toujours autant. Par sa capacité à toujours être dans le match, à être capable de rentrer un shoot de dingue par-dessus son défenseur après en avoir manqué 6 d’affilée, et à le faire à chaque match. Rappel : les Mavs sont solidement accrochés à la deuxième place à l’Ouest.


6 – Carmelo Anthony, Denver Nuggets (22-13)

30 points – 6,4 rebonds – 3,3 passes

Anthony est actuellement blessé, et cela vient clore une série de matches où il a été assez décevant. Beaucoup moins adroit aux shoots, moins altruiste, et les résultats des Nuggets en décembre sont le reflet de sa baisse de régime. Un maigre 8-7 qui rappelle que Denver n’est jamais aussi bon que quand Melo et Billups jouent ensemble.


7 – Brandon Roy, Portland Trailblazers (22-15)

22,7 points – 4,7 rebonds – 5,1 passes

Roy a vu ses statistiques sensiblement augmenter au rythme du remplissage de l’infirmerie. Un mal pour Portland ? A mon avis non. Les joueurs reviendront un par un et seront au top pour les playoffs qui permettront d’utiliser à merveille le formidable effectif dont dispose Nate McMillan. Surtout, Roy retrouve une importance et des responsabilités dans le jeu qu’il n’avait plus eu besoin de démontrer. Roy est en train de passer du rôle d’un Pierce à celui d’un Kobe en plus altruiste, et ce costume lui va à merveille.


8 – Kevin Durant, Oklahoma City Thunder (19-15)

28,4 points – 6,9 rebonds – 1,5 interceptions

Tout comme les Blazers, le Thunder est une équipe jeune et bourrée de talents. La différence est que leur effectif est moins fourni que celui de ceux dont ils étaient autrefois les voisins. Ce qui ne les empêche pas de se battre pour un strapontin en playoffs, portés par celui qui s’impose comme un des tous meilleurs joueurs de la ligue aux yeux de ceux qui en doutaient. Talentueux, adroit, altruiste, Kevin est en plus élégant. La classe des grands.


9 – Joe Johnson, Atlanta Hawks (21-12)

21,5 points – 5,2rebonds – 4,9 passes

Les Hawks jouent toujours aussi bien, mais n’arrivent pas à se maintenir parmi les géants de l’Est. Ils sont une équipe intermédiaire, entre ceux qui jouent le titre et ceux qui jouent un premier tour de playoffs. De la même façon, Joe ne sera jamais un Kobe ou un Nowitzki, mais il sera toujours un joueur à part dans la cours au MVP. La force tranquille, on avait dit.


10 – Zach Randolph, Memphis Grizzlies (17-16)

20,4 points – 11,5 rebonds – 51,3% aux tirs

J’ai longtemps hésité avec Deron Williams, mais le Jazz n’arrive pas à confirmer tandis que les Grizzlies montrent plus chaque jour. Z-Bo se joue de ses détracteurs et écrase les intérieurs de toute l’Amérique avec son collègue Marc Gasol. Offensivement il est actuellement le meilleur intérieur de la ligue, rien que ça. 24-58 l’an dernier pour les Grizzs, et déjà 17 victoires depuis deux mois qu’il est arrivé. Valuable.