mercredi 30 décembre 2009

DWIGHT HOWARD, SEUL CONTRE TOUS



Cette saison un peu plus que la précédente, je n’ai jamais pu regarder un match du Magic sans m’agacer devant l’utilisation de Dwight Howard. Le titanesque potentiel offensif qui est le sien reste encore à ce jour une vague perspective qui ne semble pas être la priorité de Stan Van Gundy. Mais c’est en me penchant davantage sur le rôle du pivot floridien que je me suis posé cette question : et si Dwight Howard était en fait un pivot défensif ?

J’ai été comme beaucoup opposé au choix de décerner le titre de Defensive Player of the Year à Howard l’an dernier. J’estime que comme le titre de MVP, ce trophée ne doit pas récompenser une simple débauche de statistiques, et fort de ses 9,6 rebonds défensifs et 2,9 contres, le pivot du Magic avait reçu ce titre devant des joueurs qui sont avant tout d’excellents défenseurs, le trophée précédent ayant été plus que logiquement donné à Kevin Garnett, qui au-delà de son rendement individuel avait révolutionné la défense des Celtics.

Howard, toujours présenté comme le nouveau O’Neal, est un monstre physique capable de dominer des deux côtés du terrain. Sa mission n’étant donc pas toujours la défense, il paraîssait ambigu de lui donner un tel titre. Malgré son manque de moves universellement reconnu, il tournait ces dernières saisons au-dessus des 20 points de moyenne, ce qui portait à croire qu’il pourrait un jour être un pivot ultra-dominant comme le Shaq, et non un Joakim Noah en plus balèze. Le souci, c’est que Howard n’a jamais laissé entrevoir de progrès dans sa palette offensive, et que son apport au scoring est encore moindre cette année.

Mais en fait, ce « faible » apport offensif est largement compensé par son activité défensive. Un peu en-dedans au rebond en début de saison, Howard tourne ces 10 derniers matches à 16 prises de moyenne, soit l’équivalent d’un Rodman à Chicago. Ajoutez à cela 4 contres de moyennes sur la même période, et on a là des stats plus qu’impressionnantes. Pourtant, ce ne sont pas les chiffres qui m’impressionnent le plus, mais bien l’aura de Dwight Howard dans sa défense, ce qui constitue pour moi la chose la plus importante pour ce type de joueur.

Quand un joueur attaque le cercle et voit la carcasse colossale de Dwight devant lui, il tente de ressortir la plupart du temps. Quand une équipe joue contre Orlando, la distance moyenne de ses tirs augmente considérablement. Quand Howard ne contre pas un tir, il le gêne toujours. Contrairement à Garnett que j’ai vu bon nombre de fois se faire enrhumer dans la raquette par des arrières désireux de monter au cercle –dont un somptueux cross de Daniel Gibson en ouverture de la saison- Howard mord très rarement dans les feintes des petits, et reste les pieds au sol prêt à sortir la bâche.

Les résultats d’Orlando n’ont jamais été aussi bons que quand Howard a donné sa pleine mesure défensivement. Sa présence sous le panneau permet à ses coéquipiers de se concentrer sur les déplacements adverses car ils savent que leur géant est devant le panier en cas d’erreur. L’importance en attaque de Howard est moindre que celle d’autres intérieurs, mais son importance en défense est sans égale dans la ligue. A l’instar des autres pivots défensifs, comme Okafor ou Chandler, il se contente de prendre des tirs quand on le lui permet et ne cherche que très rarement à se les créer. Dwight est un défenseur dans l’âme, la façon dont il a annihilé les intérieurs de Cleveland en playoffs l’an dernier en est la meilleure illustration, et je m'étais bien trompé en dénigrant son titre de meilleur défenseur. A défaut d’être le meilleur pivot de la ligue, il en est de loin le meilleur pivot défensif.

Et c’est là que D12 doit franchir un cap. En défense, il se sert de toutes ses qualités individuelles pour dominer, mais en attaque seules ses capacités physiques sont exploitées. Cette saison, il ne prend en moyenne que 9 tirs par match, soit la 15e moyenne chez les pivots! Ses 3,8 rebonds offensifs de moyenne lui permettant de prendre environ 1/3 de la quantité totale de ses shoots, il est évident que le pivot floridien peut faire bien mieux. Le souci, c’est que d’une part il ne semble pas progresser techniquement, un simple hook-shot de qualité pouvant lui permettre de devenir un joueur de post-up correct, étant donné la faiblesse globale des pivots actuels –on parle quand même de Joakim Noah au all-star-game ! Deuxièmement, étant donné son niveau technique actuel, il ne dispose même pas du playmaker capable de lui offrir des shoots que sa simple domination physique lui permettrait de rentrer.

Comme je le laissais entrevoir avant le coup d’envoi de la saison, le Magic ne dispose d’aucun créateur de jeu à l’exception du limité Jason Williams. Et il le payera tôt ou tard. A part Reddick, aucun arrière n’émerge à plus de 45% aux tirs, ce qui témoigne de l’incapacité à créer des shoots faciles pour une équipe qui pointe au 22e rang du ratio assist/field goal. Le bilan actuel n’est dû qu’aux qualités individuelles du roster, bourré de shooteurs adroits, et à l’abattage défensif de Dwight.

Quoiqu’on puisse en dire, ni Nelson ni Carter ne sont capable de créer du jeu pour leurs coéquipiers. Carter, s’il parvient contrairement aux autres à provoquer des prises à deux, shoote actuellement à son plus bas pourcentage en carrière, et de loin. Sa sélection de shoots plus que douteuse en est la principale cause, et le problème profond du Magic, au-delà de l’absence d’un playmaker causée par le départ de Turkoglu, est le manque d’un joueur capable de jouer le pick’n’roll.

Jamais dans un système Van Gundy n’est utilisée cette combinaison pourtant basique, mis à part un écran de départ pour la forme, puisqu’étant suivi d’un drive suicidaire la quasi-totalité du temps. C’est tout simplement parce qu’aucun joueur n’est capable de mettre en place un pick’n’roll, ce qui pourrait pourtant être ravageur avec un pivot rapide comme Howard. Tant que le Magic ne disposera pas d’un tel joueur, il sera condamné à rester une équipe reposant essentiellement sur le shoot extérieur. A ce sujet, Fabrice Auclert rappelle judicieusement qu’Orlando est parvenu en finale avec Alston à la mène.

Si l’on peut avec humour émettre des réserves quand au talent de l’ancien streetballer pour maîtriser le pick’n’roll, il est certain qu’en la matière il surpasse tous les joueurs d’Orlando. En fait, si Orlando veut espérer être champion, il lui faudra trouver un meneur capable d’organiser une équipe et d’impliquer Dwight Howard. Le Magic disposant de nombreuses monnaies d’échanges, il serait judicieux d’aller lorgner de l’autre côté de la frontière, puisque José Calderon est en train de se faire passer devant par Jarett Jack, et que ce playmaker hors pair est également un très bon shooteur extérieur, ce qui devrait suffire à mettre Jameer Nelson sur le banc. Ses lacunes défensives n'étant pas un souci majeur avec le super pivot défensif dont disposent les Floridiens.

Les destinées d’Howard et du Magic sont donc liées. Lui est le meilleur pivot défensif mais pourrait devenir le meilleur pivot tout court et écraser la concurrence. L’équipe est parmi les cadors mais ne peut pas rêver à un titre tant qu’elle développera un jeu aussi limité. Si Orlando donne les moyens à Howard de devenir plus que l’exceptionnel défenseur qu’il est déjà, ce qui à mon avis ne peut passer que par un trade ou une mutation plus qu’inattendue de Nelson, le Magic est le favori pour le titre et Dwight pour le MVP. Pour le moment, on a choisi de jouer petit bras, et c’est injure au potentiel démentiel de Howard et à la qualité du roster. Le résultat de cette politique ? Un titre de Defensive Player of the Year, au mieux…

jeudi 17 décembre 2009

ET SI LES BLANCS SAVAIENT SAUTER?





J’ai récemment eu l’occasion de découvrir sur BasketUSA un reportage d'Outside The Lines, document plutôt intéressant mais qui a malheureusement disparu de la toile, qui s’interrogeait sur le faible nombre d’Américains blancs en NBA. Ils représentent ainsi moins de 10% des joueurs actifs, et même le grand Jerry West se trouve bien incapable de donner le meilleur d’entre eux actuellement quand un journaliste le lui demande. Fatalement, l’interrogation arrive d’elle-même : pourquoi les Blancs américains sont-ils si peu représentés en NBA ?

Beaucoup répondent à cette question à l’aide d’arguments prétendument scientifiques définissant le Noir comme plus athlétique que le Blanc, et se basent sur des études qui n’ont rien à envier aux savants du IIIe Reich. Ces justifications eugéniques ont à mes yeux autant de valeur que le fait de dire que les Juifs ont un gros nez, ou que l’être suprême est aryen. Aussi noir qu’il soit, Eddy Curry ne courra jamais aussi vite que Luke Ridnour, et aussi noir qu’il soit, je doute qu’Al Horford puisse écraser David Lee au rebond. Ces idées faussement savantes me filent autant la gerbe que Marine Le Pen en bikini.

En fait, si les Américains blancs sont si peu nombreux dans la grande ligue, c’est tout simplement parce qu’une grande majorité croit en ces idées plus que limites. Le Blanc est considéré comme moins athlétique que le Black, ce qui lui confère une réputation de mauvais défenseur qui lui colle à la peau. Pourtant, Andreï Kirilenko qui est peut-être le joueur le plus blanc de la ligue, est un des meilleurs défenseurs en activité. Cette idée reçue nuit énormément aux joueurs blancs, qui doivent faire leurs preuves en attaque pour pouvoir espérer être un jour draftés, même si leurs qualités défensives sont réelles.

A cela s’ajoute l’émergence des joueurs non-américains, qui représentent aujourd'hui quasiment 20% du total des joueurs de la ligue, tandis que la proportion d’Américains noirs n’a pas évolué depuis des décennies. L’équation est simple, et son résultat est la diminution du pourcentage de joueurs américains blancs. En plus de traîner le boulet de leur réputation de gringalets qui ne savent pas défendre, ils se trouvent confrontés à une autre idée reçue, qui elle s’applique à tous les jeunes basketteurs américains, peu importe la couleur de leur peau : leur manque de fondamentaux.

Par manque de fondamentaux, on entend souvent shoot défaillant. Et les joueurs européens sont souvent draftés au vu de leur maîtrise technique et de la qualité de leur tir. Il est évident que quand on voit Danilo Gallinari et Rajon Rondo, le fait de penser que les Européens sont de biens meilleurs shooteurs extérieurs que les Américains peut sembler juste. Et il est vrai que les dernières drafts ont plus ou moins confirmé cette tendance, avec des meneurs dont le gros point faible demeure le shoot, comme Rose ou Evans.

Mais en fait, un joueur comme Jennings, dont le shoot était sans cesse dénigré, flirte aujourd’hui avec le 45% à 3 points. Et il n’y a pas de doute que Daniel Gibson mette une raclée à Tony Parker dans un concours de tirs longue distance. En réalité, beaucoup d’Européens arrivent auréolés de cette réputation de joueurs techniques, et le simple fait de dépasser les deux mètres ferait presque d’eux des lottery picks. Prends ça Alexis Ajinca.

Les joueurs américains blancs se retrouvent donc confrontés à des préjugés qui les empêchent d’éclore au plus haut niveau. L’exemple de Kyle MacAlarney proposé dans le reportage en est la meilleure illustration. Un joueur aussi athlétique que n’importe quel Black, et aussi technique que n’importe quel Européen, avec un shoot à 3 points d’une rare qualité, mais qui ne percera jamais, bloqué par ce mur d’idées reçues.

Au-delà des simples préjugés, il faut reconnaître que culturellement le basket-ball est un sport de Black. Quand on est parqué dans un ghetto, le moyen le plus simple et surtout le moins cher de s’évader reste le sport. Forcément, le hockey ou le base-ball nécessitent plus de matériel ou plus de joueurs que le basket. Un ballon, un panier, un contre un, et le tour est joué. Alors on s’inspire des mecs qui ont réussi, qui sont sortis de la rue grâce à la balle orange. Allen Iverson, première star du basket issu de la culture hip-hop en est le meilleur exemple. Aujourd’hui, quand on dit « basketteur », c’est d’abord l’image de The Answer et de ses tatouages qui vient, et non celle de John Stockton et de son short plus court qu’une mini-jupe de Britney Spears.

Là où partout ailleurs dans le monde le foot est le sport le plus populaire dans tous les sens du terme, le basket est LE sport de rue aux states. S’il y a autant de Reunois et de Reubeus en équipe de France de foot, c’est parce qu’au milieu des tours on rêve plus d’être Drogba ou Benzema que Renan Luce. S’il y a autant de basketteurs noirs aux Etats-Unis, c’est parce qu’à Harlem on rêve plus d’être Carmelo Anthony que Phil Collins.

On s’identifie toujours aux gens qui nous font rêver et qui nous donnent envie de réussir. C’est pourquoi je suis dégoûté quand LeBron James refuse de serrer la main à ses adversaires après une défaite : le gamin qui travaille dur tous les jours en se disant que s’il continue ses efforts à l’école et au gymnase, il pourra être comme le King quand il sera grand, quand il voit ça à la télé, il a envie de faire pareil. De la même façon qu’il va avoir envie de bosser ses moves jusqu’à imiter à la perfection ceux de son idole.

En fait, culturellement et socialement parlant, le basket est aux États-Unis un peu similaire au Rap. Un milieu à priori noir, où il est difficile pour un Blanc de percer, mais où jouer sur le racisme n’est pas toléré. Tous les deux imprégnés de la culture hip-hop, un mouvement à la base noir et rebelle, où l’Amérique a tenté de faire taire le Rap, et où David Stern essaye tant bien que mal de bannir les chaînes et les baggys à travers l'hypocrite et discriminant NBA Dress Code.


En résumé, si les Américains blancs sont si peu représentés, c’est qu’au-delà des critères physiques fallacieux qui ne sont souvent que préjugés, ils se heurtent à leur réputation à la fois de Blanc et d’Américain, gringalets et peu techniques. La raison principale reste quand même le fait que le Basket est aux États–Unis un élément social et culturel, investi par le hip-hop. Cela dit, le talent passera toujours au-dessus de la barrière de la couleur de la peau.

lundi 7 décembre 2009

SHAQ, BIG DADDY SHAQ, QU'EST-CE QU'ON ATTEND?





L’arrivée de Shaquille O’Neal à Cleveland cet été avait provoqué un grand remue-ménage médiatique. Comment aurait-il pu en être autrement ? L’association du MVP et d’un des meilleurs pivots de tous les temps, ça fait saliver, forcément, et le Shaq apparaissait comme la solution à la faiblesse offensive du secteur intérieur des Cavs.

En effet, la finale de conférence face au Magic avait montré au grand jour l’incapacité de Cleveland à scorer poste bas au plus haut niveau. Si Dwight Howard a posé moins de problèmes à Cleveland qu’il ne l’a été souvent dit –les vrais tueurs de cette finale se nommaient Lewis et Turkoglu- il est évident que sa présence défensive a totalement annihilé les intérieurs de l’Ohio. Ces matches et le début de saison poussif de Dwight Howard font réaliser que son titre de Defensive Player of the Year n’était pas si immérité que ça.

Du coup, il paraissait évident que si les Cavs voulaient offrir à LeBron sa première bague, ils devaient remédier à ce problème, D12 étant un obstacle quasi inévitable sur la route du titre. L’arrivée du Shaq, pari à court terme, se justifiait alors pleinement et laissait penser que cette fois-ci pourrait être la bonne pour Cleveland.

Sauf qu’après un mois, le tableau est bien plus noir qu’on ne l’attendait. Passons les rumeurs de clash d’égos avec LeBron James, et concentrons-nous sur le sportif. O’Neal affiche un pénible 10,9 points – 6,6 rebonds, s’est déjà blessé, mais surtout handicape considérablement l’équipe.
Les Cavaliers de Mike Brown étaient habitués à Zydrunas Ilgauskas, pivot capable de s’écarter et de prendre des shoots mi-distance. Le Shaq n’a jamais été capable de jouer loin du panneau, et encore moins de shooter, quelle que soit la distance. Il végète donc sous le cercle, d’ailleurs souvent plus de trois secondes, et attend qu’on daigne lui passer la balle pour un post-up suivi d’un tir compliqué. Son pourcentage aux tirs, bien que correct, n’a jamais été aussi bas, illustration des difficultés du joueurs à provoquer des paniers faciles.

C’est bien simple, avec le Big Diesel sur le parquet, les Cavs jouent statiques, principalement en un-contre-un, et fonctionnent au ticket shoot là ou la présence de Big Z permet un jeu en mouvement et des tirs ouverts évidents.
Son implication dans les systèmes offensifs des Cavs me fait penser à un Rodman ou un Wallace : l’équipe attaque à quatre, et le pivot marque souvent davantage sur un malentendu que dans la continuité du jeu. Sauf que le Shaq n’a pas le rayonnement défensif de ces deux joueurs, et sa présence au rebond n’est même pas supérieure à celle de ses collègues brésilien et lituanien. Seulement 2 pointes à 10 prises, et une moyenne inférieure à celles de Varejao et de James.

Par contre, l’équipe des Cavs que j’ai pu voir jouer sans O’Neal est bien plus conforme aux ambitions d’avant-saison : malgré les carences offensives de Mike Brown, on à sous les yeux un jeu dynamique et rapide, ou James est moins sollicité au scoring qu’il n’a pu l’être, ce qui lui permet de donner sa pleine mesure dans la création. Un Mo Williams retrouvé, qui se débrouille à la mène quand le King est sur le banc et qui plante quand il est sur le terrain, est une arme dont aimeraient disposer bien des coachs. La précision et la longueur de son shoot sont d’autant sublimées que LeBron lui créer des espaces dont il profite à merveille. Je crois peu en Mike Brown, mais je dois avouer que j’ai pu voir à Cleveland un jeu offensif agréable et incisif.

Tout ceci est rendu possible par la présence de 5 joueurs qui jouent ensemble et en même temps. Shaquille O’Neal ne peut être intégré dans un jeu aussi rapide que celui de Cleveland, car il n’est pas assez mobile pour assimiler les déplacements de ses coéquipiers, et empêche à lui seul la création de paniers faciles. Par exemple, JJ Hickson attaque souvent le cercle dès que le pivot adverse s’en est écarté, ce qui n’est pas possible avec un Shaq incapable de s’en éloigner.

L’exemple le plus flagrant du handicap que constitue le Big Daddy est le dernier match en date des Cavaliers, face aux Bucks. Il y a marqué 10 points presque par hasard, n’a pris qu’un rebond, mais le chiffre le plus alarmant est le différentiel de -18 lorsqu’il était sur le parquet, dans une victoire de 15 points. En comparaison, les +31 de Varejao et d’Ilgauskas.
Dans les faits, O’Neal a ralenti l’équipe à chaque fois qu’il est rentré. Il a marqué presque tous ses points en gagnant son un-contre-un en post-up. En défense, même si sa puissance a gêné Bogut, il est apparu comme largué et incapable de se situer. En témoigne son unique rebond et ses 4 fautes.
Avec Varejao (12 rebonds) en 5, c’est toute l’équipe qui a joué plus vite. Avec Ilgauskas (10 tirs tentés) les ailiers ont pu plus facilement attaquer le cercle, et le Lituanien a hérité de beaucoup de shoots faciles, même s’il en raté beaucoup.
C’est le principal défaut du Shaq dans le système Mike Brown. Il n’a aucun shoot facile. Pour preuve, il en tente moins de 9 par match, avec une « pointe » à 13 contre Chicago. Il empêche également ses ailiers d’en avoir. En gros, non seulement il ne sert à rien, mais en plus il pénalise son équipe.

Mais alors, que va-t-il devenir à 37 ans dans une équipe dont il freine les ambitions ? En effet, sa nuisance à un jeu offensif, auquel on peinait à croire du côté de l’Ohio étant donné la faible compétence de Mike Brown en la matière, est plus qu’avérée. Pourtant, son statut lui confère une place de titulaire, et le coach des Cavs ne désespère pas d’arriver un jour à l’intégrer le Big Cactus au collectif qu’il a réussi à trouver.
En fait, même s’il y a peu de chances pour qu’il trouve sa place dans le jeu de Cleveland, son faible temps de jeu va permettre de le conserver dans un certain état physique, et face à des équipes disposant d’un intérieur trop costaud pour Ilgauskas, sa présence au poste bas, même si elle nuira à la circulation de la balle, permettra de varier le jeu en allant scorer dans la peinture. Car si Shaq ne s’intègrera sans doute jamais à un jeu en mouvement comme le proposent les Cavs, il reste une valeur sure en tant que pivot, et le fait de tourner à 52% en faisant uniquement du un-contre-un poste bas est un gage de la qualité offensive toujours intacte du MVP 2000.
Ainsi, quand le jeu de Cleveland ne pourra être mis en place face à une défense trop efficace, LeBron James ne sera pas forcément obligé de planter 50 points et Mo Williams de ne rater aucun shoot. Même seul dans la raquette, O’Neal reste un joueur sur qui il n’est jamais facile de défendre en post-up, que l’on s’appelle Dwight Howard ou Pau Gasol.
Ne serait-il pas alors plus utile en sortie de banc ? Un scoreur qui détruit physiquement le pivot adverse par sa puissance et sa fraîcheur ? Je doute qu’il en soit capable. Le Big Diesel, comme son nom l'indique, a besoin de sentir qu’il domine son vis-à-vis pour donner sa pleine mesure, et cela passe par un temps d’observation et d’intimidation. Au final, seul son talent individuel permet un quelconque espoir de le voir un jour se fondre dans l’équipe.

Mike Brown a mis plusieurs années pour créer un jeu collectif à Cleveland. Le pessimisme est donc de mise quand à l’implication d’O’Neal dans l’animation offensive, malgré ses qualités individuelles toujours intactes. Les 45 points qu’il a planté à Chris Bosh l’an dernier rien qu’en le détruisant physiquement laissent pourtant entrevoir une utilité au monstre qu’est le Shaq.

Reste à prouver qu’elle peut être trouvée, parce que sans lui, les Cavs n’ont perdu qu’une fois, un chiffre digne de leurs ambitions de titre.

mardi 1 décembre 2009

STAIRWAY TO MVP - NOVEMBRE



Un petit air de nostalgie


Comme vous l’avez sans doute remarqué, j’ai choisi de publier un classement MVP par mois, ce qui me semble plus pratique pour juger de l’influence d’un joueur sur son équipe, de façon à éviter de changer mes cinq de tête chaque semaine, étant donné qu’aucune équipe ni aucun joueur ne se sont clairement détachés depuis un mois de matches.

Pour preuve, l’ami Jennings, dont la non-apparition au sein de ce classement est due à la faible série de Milwaukee ces derniers temps, alors que le jeune meneur aurait largement mérité une très bonne place après ses débuts tonitruants qui ont permis aux Bucks de se classer parmi les premiers de la conférence Est.

Je baserai mes classements sur cette définition dont la formulation m’a pris un temps fou !

« Le joueur qui, par ses performances individuelles, élève le niveau de son équipe de façon à la faire gagner. «

En effet, rien qu’en observant nos deux derniers MVPs, LeBron James, bien qu’ayant posé des stats de malade en 2008, n’a pu accéder au trophée qu’après avoir mené son équipe au sommet de la ligue. Kobe Bryant a pour sa part nettement progressé dans sa sélection de shoots durant la saison 2008, ce qui a permis à son équipe de produire un meilleur jeu et de gagner plus, d’où sa nomination finale.

Enfin la saison risque d’être longue, et cette définition ne demande qu’à évoluer !

Mais place au classement !





1 - Steve Nash, Phoenix Suns (14-3)

16,4 points – 12,1 passes – 53,1% aux shoots dont 44,3% à 3 points – 94% aux lancers

Les Suns présentent actuellement le meilleur bilan de la ligue, et Nash est bien évidemment le grand artisan de ce succès. Malgré un Stoudemire toujours bien loin du niveau qui était le sien en deuxième partie de saison 2008, et une défense toujours aussi souvent à la rue, le meneur canadien éclabousse de sa science du jeu les systèmes des Suns. Les joueurs de Phoenix shootent à plus de 50%, dont quasiment 45% à trois points. Tout bonnement hallucinant, et les 12 passes décisives d’Hair Canada n’y sont pas innocentes –le tout en 32 minutes, s’il vous plaît. Quand il joue mal, les Suns perdent. Quand les Suns sont en difficulté, ils gagnent grâce à lui. Le seul joueur capable d’emmener une équipe qui ne défend pas au sommet de la ligue, c’est lui.

2 - Kobe Bryant, Los Angeles Lakers (13-3)

29,5 points – 5,4 rebonds – 4 passes – 2,3 interceptions

Bryant shoote actuellement à 49%, son meilleur pourcentage en carrière, pour une production supérieure à celles de ces deux dernières années. Défensivement et offensivement, il n’a jamais été aussi lucide dans le jeu. Les Lakers, après quelques matches un peu galères, commencent à montrer leur vrai niveau. Le retour de Pau Gasol, additionné à l’éclosion de Bynum, dont la régularité me surprend agréablement, va leur faire encore plus de bien. Mais le leader, c’est Bryant, le clutch player, c’est Bryant, et sans Bryant, les Lakers ne seraient pas ce qu’ils sont actuellement.

3 - LeBron James, Cleveland Cavaliers (12-5)

29,2 points – 6,7 rebonds – 8 passes

Après un départ plus que poussif, les Cavs gagnent à nouveau. Les stats de Lebron sont absolument stratosphériques dans tous les domaines, particulièrement à la passe, signe de sa tentative toujours plus grande d’impliquer ses coéquipiers. Les Cavs en ont bien besoin, car Mike Brown n’arrive toujours pas à utiliser Shaquille O’Neal à fond. Cela dit, le vrai Mo Williams est de retour : de bon augure pour Cleveland, dont le jeu commence à prendre forme, autour de leur génial ailier. Plus que les stats, c’est la facilité que dégage James qui me pousse à le mettre à cette place : à part au Garden, il a toujours cherché à créer du jeu, et pourtant plante 30 points chaque soir sans forcer. Il pourrait même être plus haut, sans cette ridicule défaite face aux Bobcats.

4 Paul Pierce, Boston Celtics (13-4)

19,7 points – 4,8 rebonds – 4 passes – 43,7% à 3 points

On ne sait jamais très bien à quelle hauteur classer Pierce. Ses stats ne font pas rêver –son élégance non plus d’ailleurs- mais les Celtics gagnent, et si il faut détacher un joueur au sein de cette équipe c’est bien lui. Toujours clutch en fin de match, mais surtout toujours capable de gonfler ses stats quand l’équipe en a besoin, et de pallier les absences de ses coéquipiers –Ray Allen n’a jamais aussi mal shooté à 3 points- en bon capitaine. Pierce est un gagnant, et son équipe gagne avec lui.

5 – Carmelo Anthony, Denver Nuggets (12-5)

31 points – 6 rebonds – 3,5 passes

Depuis les playoffs de l’an dernier, Melo n’est plus le même joueur. Plus mature, plus efficace, plus agressif. Tous ses cartons offensifs n’en sont que la preuve. Ce qui m’a le plus impressionné chez Anthony cette saison, outre sa prise de pouvoir au classement des marqueurs, c’est sa présence dans la raquette. Je suis d’accord avec Vince Thomas quand il dit qu’il est actuellement le meilleur joueur en post-up avec KB24. Beaucoup de ses passes décisives dont délivrées après avoir attiré les intérieurs adverses sur lui, créant des paniers faciles pour ses big men. Et c’est tous les Nuggets qui jouent mieux avec lui. Seul point négatif au tableau, Denver a perdu contre Minnesota, et ça c’est quand même la honte.

6 – Dirk Nowitzki, Dallas Mavericks (13-5)

27,2 points – 8,5 rebonds – 1,5 contres – 1,5 turnovers

Que dire sur Dirk qui n’ait pas encore été dit ? L’Allemand est pour moi le joueur le plus régulier de la ligue, du moins à un tel niveau. Toujours aussi adroit, élégant, décisif. En plus, les Mavericks se sont mis au diapason de leur leader, et c’est toute l’équipe qui enchaîne les bonnes performances. Je ne croyais pas du tout en Dallas en ce début de saison, mais force est de constater qu’ils s’affirment comme de sérieux outsiders.

7 – Joe Johnson, Atlanta Hawks (12-5)

21 points – 5,2 rebonds – 4,4 passes

Celui dont je faisais un favori dans mon article précédent a en quelques matches chuté tout comme son équipe. Les surprenantes défaites des Hawks ont été en grande partie dues au faible niveau affiché par Joe. Ce qui ne va pas pour autant effacer son excellent début de saison ni celui d’Atlanta. Et aussi justifier mon choix de ne sortir un classement que tous les mois, mais ceci est une autre histoire.

8 – Dwyane Wade, Miami Heat (9-7)

27,1 points – 4,8 rebonds – 5,4 passes – 2,1 interceptions – 1,2 contres

Il en va de même pour D-Wade. Il a porté le Heat vers un premier bilan comptable qui a surpris tout le monde, mais son équipe est depuis rentrée dans le rang. Par contre, elle nagerait surement dans les profondeurs du classement sans son génial arrière. J’attends toujours Michael Beasley, mais Wade répond encore et toujours présent.

9 – Dwight Howard, Orlando Magic (14-4)

18,1 points – 12,4 rebonds – 2 contres – 64,3% aux tirs

D12 s’est finalement décidé à remettre le bleu de chauffe, après un début de saison insipide. Ses récentes grosses performances ont laissé entrevoir ce que peut donner un Orlando au top de sa forme. Défensivement, on a retrouvé le patron des raquettes. Offensivement, moins de dix tirs pris par match pour un franchise player, c’est pas encore ça.

10 – Brandon Roy, Portland Trailblazers (12-7)

19,7 points – 4,4 rebonds – 5,2 passes

Sans sortir des stats exceptionnelles, à l’image de son équipe, Roy fait son bonhomme de chemin, et est toujours aussi agréable à regarder jouer. Une capacité à faire jouer ses coéquipiers intacte, un sang-froid à toute épreuve, ça on connaissait déjà. Le début de saison en demi-teinte des Blazers, on s’y attendait un peu moins. Affaire à suivre, mais si Portland retrouve des résultats à la hauteur des espérances d’avant-saison, nul doute que BR7 remontera dans ce classement.

mercredi 25 novembre 2009

VOL AU-DESSUS D'UN NID DE FAUCONS




Ah la Californie, la Floride… Les Lakers, le Magic… Ca fait rêver pas vrai ?
Et bien tout ça c’est fini ! Pour du show et des victoires, l’endroit du moment, c’est la Géorgie !
Et oui, les Hawks d’Atlanta présentent le meilleur bilan de la ligue, et avec la manière. 5ème attaque de la NBA, 6ème défense, 7-0 à domicile, et toujours plus de spectacle. Victoires contre les Celtics, Nuggets, Blazers, Heat et autres Rockets, excusez du peu.
L’équipe qui était le poil à gratter de la conférence Est ces dernières années mérite aujourd’hui d’être prise avec nettement plus de sérieux.


Un jeu léché, efficace et spectaculaire


Tout d’abord, la différence majeure entre le jeu d’Atlanta et celui de beaucoup d’équipes, c’est que les Hawks jouent ensemble, là où certains –au hasard, les Cavs- jouent les uns après les autres.
Les Rockets sont loués depuis le début de la saison pour leur jeu collectif, leur absence de star, et leur solidarité. Et bien les Hawks c’est encore plus fort. Non seulement le jeu est fluide, et aucun joueur ne cherche à tirer la couverture à lui, mais techniquement parlant, Atlanta est bien supérieur à la majorité des équipes.

Le jeu des Hawks se caractérise par une vitesse d’exécution impressionnante, une recherche perpétuelle du coéquipier démarqué et bien placé, et une utilisation de l’extra-passe judicieuse, ce qui est possible seulement en présence de joueurs assez talentueux pour mettre un tel projet en place. Et dans la ville d’Outkast, les tripoteurs de ballon se comptent par poignées : entre Crawford, Bibby, Smith, Johnson et Horford il y a de quoi faire. Marvin Williams le facteur X, Jeff Teague le Rookie et Joe Smith le vétéran viennent compléter cette escouade.

Ainsi, on peut voir des joueurs arrivés dans la raquette et en position de tir chercher naturellement à faire jouer avant de tirer, mais surtout une flopée de points marqués en transition. Sur Fast Break, la vitesse des Faucons fait quasiment toujours la différence, et permet au marsupilami Josh Smith de squatter les Top 10 avec une régularité effrante.
La qualité des shooteurs extérieurs et l’explosivité du secteur intérieur compense un évident manque de gabarit et de centimètres sous les panneaux.

Défensivement parlant, les Hawks ne sont pas un terrifiant bloc équipe, mais une fois n’est pas coutume, la qualité des joueurs fait la différence. Solides en un-contre-un, les Faucons se contentent de mettre en place les systèmes défensifs, et l’intensité qu’ils imposent fait le reste. L’es adversaires incapables de répondre au combat se font dévorer et les points en contre-attaque leur tombent sur la tête comme des enclumes.

Tels la Redeem Team de Mike Krzyzewski ou le Barça de Pep Guardiola, les Hawks mettent le talent individuel au service du collectif. Et comme pour ces deux équipes, ça marche.


Les 3 J’s


Au cœur de ce roster bourré de talents, j’aimerais détacher 3 joueurs : Joe Johnson, Josh Smith et Jamal Crawford, qui sont les hommes-clés de cette équipe, et tirent le niveau général vers le haut.

Joe Johnson, la force tranquille :

Joe, c’est le franchise player par excellence. Le mec qui avance petit à petit, sans forcer, et qui finira toujours avec ses 20 points, ses 5 rebonds et ses 5 passes. Il en fera plus si son équipe en à besoin, sinon il fera davantage jouer les autres, se servant des prises à deux sur lui pour créer des shoots à ses partenaires. Bon défenseur, il peut prendre un mec en indiv’ et l’anesthésier, pour mieux relancer l’attaque derrière. Shooteur adroit, puissant en drive, en général techniquement supérieur à son défenseur, Johnson est un poison pour les défenses. Sa vision du jeu et son altruisme font de lui un joueur différent, et plus discret que les noms ronflants qui font vendre des maillots et qui font les jaquettes de jeux vidéos. Joe est un joueur à part dans la NBA, et un candidat plus que sérieux au titre de MVP. Le vrai symbole de cette équipe.

Josh Smith : le marsupilami

Le secteur intérieur des Hawks rendant généralement une bonne portion de centimètres à son homologue chaque soir, Josh et Al Horford ont du faire avec. Si Horford a appris à se servir de sa mobilité, Smith a lui su tirer profit de sa détente hallucinante et de son talent défensif. Présent au rebond offensif –cf sa claquette contre Houston à 0.7 du buzzer- et défensif, meilleure moyenne de contres de la ligue, et des actions spectaculaires à la pelle. C’est bien simple, Josh Smith rebondit sur le parquet, et très haut. Ses contres sont en général au-dessus du cercle ou face à des joueurs beaucoup plus grands que lui, sa présence rassure la défense et effraye l’attaque. Offensivement, sa vitesse et son explosivité font de lui un joueur prédestiné à la contre-attaque, et le partenaire de alley-oop privilégié de Mike Bibby. Nouvelle corde à son arc, Smith délivre beaucoup plus de passes décisives cette année (4,3 contre 2,4 l’an dernier), avec des pointes qui lui font souvent frôler le triple-double.
Ce mec fonctionne à l’énergie, met plus d’intensité que n’importe qui, et tire le meilleur de tous ses coéquipiers en défense. C’est un vrai leader. Et il sera au all-star game cette année, pas de doute là-dessus.

Jamal Crawford : Mr Dynamite

Si les Hawks sont si haut cette saison, ils le doivent en grande partie à Jamal, qui s’avère être le meilleur coup des transferts estivaux. Trop rapide pour beaucoup de défenseurs, trop précis dans ses tirs, sans doute un peu trop perso pour être le patron de l’équipe, Crawford trouve parfaitement sa place en tant que 6th man. Jamais ce joueur n’avait été si bien utilisé : le système d’Atlanta tire le maximum de ses capacités, et il apporte largement sa part au scoring, ce qui permet de faire souffler successivement ses deux compères cités plus tôt. Contrairement à certains joueurs dans ce rôle, Crawford ne monopolise pas (trop) le ballon et permet par sa simple présence de créer des espaces pour ses coéquipiers. Joueur au sang-froid, il sortira toujours de sa boîte dans le money-time pour rentrer quelques shoots assassins.
Le favori pour le 6th Man of the year, sans conteste.


Toujours une équipe poil à gratter ?


Quelques interrogations persistent, et reviennent à chaque fois qu’on se pose devant un match d’Atlanta.

Horford parvient souvent à gommer sa petite taille et son manque de puissance par une mobilité et une vitesse d’éxécution rare pour un pivot, et ses 10 rebonds et 1,8 contres sont très honorables. Mais comment va-t-il s’en sortir face à des mammouths des raquettes style Dwight Howard ou Shaquille O’Neal ?

Les Hawks ont du mal à gérer un match. Cette équipe est joueuse, et parfois nonchalante quand elle domine trop largement. Avec le match en main à 3 minutes de la fin face aux Rockets, Atlanta s’est fait rejoindre trop facilement. Les Faucons gagnent par le jeu et perdent par le jeu.
Malgré cela, quand ils ne sont pas loin devant ou pas favoris, le sérieux est bien présent, et Mike Bibby mène ses troupes en bon vétéran. De bon augure pour les playoffs.

D’ailleurs, quid de la postseason ? Atlanta va-t-il, à l’instar d’Orlando l’an dernier s’écrouler lamentablement face à la pression d’une éventuelle finale (de conférence ou tout court), ou l’expérience acquise ces dernières années, tout d’abord en poussant Boston au match décisif, puis en battant le Heat lors du Game 7, et enfin en prenant une sévère correction face à LeBron James et ses troupes, a-t-elle pourvu les Hawks d’un mental d’acier, d’une capacité à se surpasser, à faire la différence dans les matches qui comptent ?

D’ici à la réponse, Mike Woodson aura peut-être reçu son trophée de Coach of the Year. Pour le moment, il le mériterait.


Car les Faucons sont en train de quitter le nid. Et ils vont rapidement prendre leur envol et se mettre en chasse. On peut déjà surveiller le ciel.

jeudi 19 novembre 2009

LE CHAINON MANQUANT




Aucune équipe n’est invaincue cette saison. Ce qui veut dire qu’il manque un petit quelque chose. Un gros, pour certains.
Et si c’était un joueur ?

Dans ce cas, voilà celui qui manque à chaque équipe.


ATLANTA HAWKS : Dirk Nowitzki

Et oui, les Hawks dominent la ligue. Pourtant on ne parle toujours pas d’eux comme des prétendants au titre. Voici le joueur qui va faire la différence. Ancien MVP, toujours au top, clutch, médiatique. En plus il joue ailier-fort, coup de bol.

BOSTON CELTICS : Yao Ming

Comme ça le 5 majeur est titulaire au all-star game. En plus avec les maillots vendus ça devrait suffire à lui payer son contrat.

CHARLOTTE BOBCATS : Gerald Green

Les fans s’emmerderont toujours autant pendant les matches, mais au moins il y aura quelque chose à voir à l’échauffement.

CHICAGO BULLS : Jason Terry

Ben Gordon manque. On le remplace par un joueur à la valeur plus ou moins similaire, moins perso, et qui acceptera d‘être sixième homme sans aucune discussion.

CLEVELAND CAVALIERS : Lamar Odom

Il manque un 4. Il manque un joueur autre que LeBron capable de créer du jeu. Il manque un scoreur à l’intérieur. Il manque du banc. Et dire que les Cavs auraient pu allonger le chéquier pour le recruter cet été…

DALLAS MAVERICKS : Andrea Bargnani

Un pivot technique et élégant. Ca changera d’Eric Dampier.

DENVER NUGGETS : Pau Gasol

Le seul 7-Footer de l’effectif, c’est Johan Petro. Ca veut tout dire. S’il faut en prendre un, autant qu'il soit régulier, ça changera de Néné et consorts.

DETROIT PISTONS : Allen Iverson

Non, je déconne.

GOLDEN STATE WARRIORS : Rasheed Wallace

Quitte à faire n’importe quoi, un pivot qui prend 80% de ses shoots derrière l’arc, ça peut être marrant.

HOUSTON ROCKETS : Marc Gasol

L’équipe tourne super bien sans star, et ce depuis les summer leagues. Cela dit, un bon pivot ne serait pas de trop. Marc Gasol, dans le genre mec qui s’écrase, y’a pas mieux. En plus il tourne à 15 points (59%) 11 rebonds, et un peu moins de 2 contres.

INDIANA PACERS : Gilbert Arenas

On s’intéressera peut-être davantage à cette équipe comme ça.

LOS ANGELES CLIPPERS : Baron Davis

Un effectif riche, qui n’attend plus que le talentueux meneur pour les mener à… attendez. Baron Davis joue déjà aux Clippers. On dirait pas, putain.

LOS ANGELES LAKERS : Mo Williams

Allez, en bonus dans le 5 majeur, un meneur qui ne se plaindra pas de pas avoir le ballon, il a l’habitude. Et il marquera plus que Fisher. En plus, une possibilité d’avoir 5 joueurs au all-star game, la classe non ?

MEMPHIS GRIZZLIES : Steve Nash

Le seul joueur qui peut faire gagner une équipe qui ne défend pas.

MIAMI HEAT : Derrick Rose

…foutue lottery.

MILWAUKEE BUCKS : Ray Allen

Michael Redd en mieux. En plus solide, surtout.

MINESOTTA TIMBERWOLVES : Chris Paul

Flynn, Sessions, vous sortez. C’est une honte de sous-utiliser un secteur intérieur pareil. Qui de mieux pour le faire que CP3 ?

NEW JERSEY NETS : John Wall

Là où le rêve devient réalité : il arrive l’été prochain.

NEW ORLEANS HORNETS :

Si quelqu’un a une idée, merci de bien vouloir l’envoyer à cette adresse :

New Orleans Hornets
1250 Poydras Street, Floor 19
New Orleans, LA 70113

NEW YORK KNICKS : LeBron James

Allez, pour le fun.

OKLAHOMA CITY THUNDER : Tim Duncan

Cette équipe manque d’un intérieur, et d’expérience. Qui prendre d’autre que Timmy ? Un couturier pour changer les maillots, à la rigueur…

ORLANDO MAGIC : Boris Diaw

Le Magic n’arrive pas à trouver son franchise player dans le jeu. Ce ne devrait plus être un problème avec l’apport d’un point forward comme Bobo. Enfin si le Magic arrive à le trouver.

PHILADELPHIA SIXERS : Chauncey Billups

La solution post-Iverson. En plus ça manque sévèrement de leader et d’organisateur dans cette équipe.

PHOENIX SUNS : David Lee

Un intérieur gros rebondeur, qui peut s’exprimer pleinement dans du jeu up-tempo. Ca marche aussi avec Blake Griffin, histoire d’avoir le bon frère pour une fois.

PORTLAND TRAILBLAZERS : Gerald Wallace

Ailier, plutôt bon offensivement, très bon défensivement, présence au rebond. Ce qui donne Miller – Roy – Wallace – Aldridge - Oden. J’ai du mal à imaginer plus complémentaire.

SACRAMENTO KINGS :

Dans le moment, c’est plutôt Kevin Martin qui a l’air d’être de trop…

SAN ANTONIO SPURS : Dwight Howard

Bonner en pivot titulaire, ça refroidit des ambitions de titre. On prend donc un pivot. Allez, vu qu’on a le choix, on se fait plaisir.

TORONTO RAPTORS : Kevin Garnett

Vraiment dommage que cette équipe ne défende pas, parce qu’elle a un potentiel affolant. Avec le Big Ticket, ça devrait aller tout de suite mieux. Et pour le kif, on peut même le refaire jouer en 3.

UTAH JAZZ : Joe Johnson

Arrière complet, talentueux, avec un bon sens du collectif, qui ne se la raconte pas. Avec Deron Williams en backcourt ? J’aime.

WASHINGTON WIZARDS : Paul Pierce

Un gagnant, et un mec clutch. Parce que jouer les outsiders dans les pronostics et perdre 6 matches d’affilée ça le fait vraiment pas.

samedi 7 novembre 2009

BRANDON JENNINGS : BACK TO ROOTS




Brandon Jennings est aujourd’hui en tête des traditionnels Rookie Rankings de nba.com.
Pas d’erreur possible, le meneur des Bucks est bien le prodige que beaucoup avaient déjà enterré. Au sein d’une des franchises les moins glamour de la ligue, Jennings s’est déjà imposé comme un patron.

La confirmation de son talent me fait du bien. A vrai dire j’attendais avec impatience le retour d’un meneur de jeu avec une telle capacité de création. Ces dernières années ont tellement été marquées par la montée en puissance des meneurs scoreurs que je me demandais si je pourrais revoir un jour un vrai meneur de jeu dans une draft.

Les grosses cylindrées de la ligue elles-mêmes ne s’intéressent plus aux meneurs qui créent du jeu, préférant souvent en laisser la charge à leur franchise player (Kobe, LeBron).
Ainsi, les dernières franchises titrées l’ont souvent été sans apport important du meneur.
Fisher, Rondo, Jason Williams et Gary Payton n’étaient que des seconds couteaux dans la lutte pour le titre. Parker rentre largement plus de shoots qu’il n’en offre à ses partenaires. D’ailleurs, son rôle au sein des Spurs de l’an dernier était bien plus proche de celui d’un Allen Iverson que d’un Steve Nash.

De la même façon, si l’on s’intéresse aux meneurs de jeu des favoris de cette saison, on peut voir le shooteur Mo Williams aux Cavs, qui ne sera jamais un organisateur, et dont la sélection de shoots en playoffs et en ce début de saison est plus que douteuse, ce qui en ferait presque un boulet pour les Cavs. La non-implication du Shaq dans les systèmes des Cavs relève presque autant du niveau affiché par l’élégant meneur all-star que du très limité Mike Brown.

A Orlando, le meneur attitré est Jameer Nelson. Depuis le départ de Turkoglu, il n’y a plus de playmaker au Magic. Nelson est un excellent shooteur à 3 points, comme beaucoup de joueurs d’Orlando, mais on peut lui imputer le faible nombre de tirs pris par Dwight Howard. Le pivot floridien pourrait aisément tourner à 30 points de moyenne si Nelson parvenait à le trouver davantage.

Fisher, c’est 3 passes de moyenne en carrière. Son sang froid, son shoot à 3 points et le manque d’un meneur de qualité à Los Angeles lui permet de rester aux manettes des Lakers, même si Kobe Bryant est le dépositaire du jeu. Il est pour moi l’exemple type de la faible implication du meneur dans une grande équipe.

Rondo à Boston, c’est un peu différent. Discret par le passé, le meneur des C’s a fait des playoffs tonitruants l’an dernier, tournant presque en triple-double de moyenne, mais prenant souvent de mauvaises décisions dans les moments-clés. Rondo est un vrai meneur pass first- shoot second. Mais à mon avis c’est davantage du à son piètre shoot qu’à une volonté de faire jouer. Et puis avec des shooteurs aussi efficaces que Pierce ou Allen, c’est plus simple de faire des stats. Cela dit, les 55 millions sur 5 ans que lui à offert Danny Ainge sont loin d’êtres immérités.

Vous l’aurez compris, les franchises qui réussissent ne se basent plus sur un meneur dépositaire du jeu. Alors les jeunes meneurs s’inspirent d’Allen Iverson, dernier meneur avant Derrick Rose à être drafté en première position. Mais Iverson sera surtout utilisé en 2 durant sa carrière, car trop porté sur le scoring.
La majorité des meneurs que nous ont proposé ces dernières drafts sont donc soit des scoreurs (Rose, Bayless, Evans), soit des combo guards (Mayo, Westbrook, Curry). Très peu de pass-first point guards de qualité (Sessions).

C’est pour ça que l’arrivée de Jennings me fait plaisir. C’est tout d’abord un joueur qui va d’abord chercher à donner le ballon avant de tenter de le rentrer dans le cercle, en somme, un vrai meneur. C’est aussi un joueur ultra rapide, comme Iverson, le côté perso en moins. Et il est bourré de talent.

On a pu voir pendant les dernières Summer Leagues que Brandon Jennings était un playmaker de qualité et un joueur altruiste. Meilleur passeur du tournoi, et de loin, et une griffe imposée sur le jeu de son équipe. Jennings porte beaucoup le ballon, mais sait le lâcher quand il le faut, et a une sélection de shoots assez judicieuse, malgré une réussite assez faible –ce qui n’est pas le cas en ce début de saison.
Etant personnellement un grand fan de Steve Nash, et de tous les meneurs qui pensent d’abord à une passe, inutile de dire que je suis ravi de voir un nouveau meneur de cette mentalité avec une telle vision du jeu fouler les parquets de la NBA. Steve Nash est un super shooteur, mais qui n’abuse pas de son tir chirurgical car il a une telle vision du jeu que dans la plupart des cas donner la balle à un coéquipier assure un tir encore plus sur que le sien. Jennings est tout à fait ce type de joueur, même si son tir reste un problème qu’il aura tout le temps de régler.

Hollywood n’aura sans doute jamais le tir de Nash, mais il sera sans doute un meilleur défenseur –difficile de faire pire, en effet- grâce à sa vitesse et son talent en un-contre-un. Quasiment 4 interceptions par match de summer league, ça en dit long sur la rapidité du bonhomme. Il a même reçu un vote dans le sondage des GMs pour savoir qui était le joueur le plus rapide de la ligue balle en main. Je rappelle que Brandon Jennings n’avait encore jamais joué en NBA.
Sa vitesse additionnée à son dribble qui s’est encore amélioré, notamment sur son départ de drive, en font un slasher redoutable. Reconnu depuis toujours comme une terreur en un-contre-un, Jennings va être un poison pour les défenses de NBA.

On a souvent comparé Jennings et Rubio. Le meneur espagnol est lui aussi bourré de talent, incontrôlable balle en main, altruiste, et coïncidence assez amusante, le shoot est également son gros point faible.
On tente souvent alors de dire lequel des deux est le meilleur. Je ne m’y risquerai pas, car je suis simplement content de voir deux joueurs aussi talentueux émerger au milieu de meneurs plus persos. L’arrivée de ces deux prodiges aussi généreux que doués et rapides est une bonne nouvelle pour tous les fans comme moi des meneurs élégants qui savent impliquer leurs coéquipiers.

S’il faudra attendre avant de voir Rubio, Jennings s’est lui déjà imposé, en quelques matches comme le leader offensif d’un équipe amputée de Michael Redd, aka l’homme de verre. Point négatif au tableau, le meneur Buck doit en conséquence prendre plus de responsabilités au scoring et délaisse parfois l’implication de ses coéquipiers.

Toujours est-il qu’avec 22 points, 5 passes, 4 rebonds, 2 interceptions à 48% au tir dont 50% à 3 points, Jennings fait une entrée fracassante dans la ligue. Depuis 1974, aucun rookie n’avait été le leader de son équipe en points, rebonds et passes après 3 matches.
Drafté en 10ème position, et alors que certains le voyaient encore plus bas, le meneur de Milwaukee doit foutre la rage à quelques GMs.

Jennings marque le retour d’un meneur de jeu génial en NBA, alors qu’on a eu tendance à oublier ce qu’était un meneur, à minimiser les titres de MVP de Nash, à se faire à l’idée qu’un meneur n’est peut-être qu’un deuxiéme arrière. On avait failli oublier les racines de ce poste.

Welcome Brandon. Pass first, shoot second. Back to roots.

mercredi 21 octobre 2009

POURQUOI MICHAEL BEASLEY VA EXPLOSER CETTE SAISON



Le Heat est bien mal barré. Oh oui, ils feront les playoffs, un petit tour, peut-être plus, qui sait. Mais cette équipe sera destinée à faire de la figuration tant qu’elle reposera sur un seul homme, Dwyane Wade. L’an dernier, Flash a mené à lui seul son équipe à la 5e place à l’Est. Tout seul parce que l’effectif était pauvre, voire misérable. Mais Wade est un génie, et un leader. Il mènera encore cette équipe en playoffs.

Il le fera même si O’Neal sera nul, même si il n’a aucun banc, même si Miami n’a même pas réussi à conserver Jamario Moon. La franchise lui dira merci et il s’en ira parce qu’il vaut définitivement mieux qu’un premier tour de playoffs.

Mais un homme me laisse espérer que le Heat peut tirer son épingle du jeu dans cette conférence Est très relevée, et peut-être convaincre Flash de rester pour reconstruire le Heat : Michael Beasley.
Injustement nommé dans la all-rookie first team, Beasley a complètement foiré sa saison rookie. Mais n’était-ce pas prévisible ?

Rappel des faits : Michael Beasley est une bête en NCAA, une machine à double-doubles, et annonce qu’il ne peut être que numéro 1 ou 2 de la draft à venir. Miami est nul, Wade blessé, Shaq parti. Le titre acquis seulement 2 ans plus tôt n’est déjà qu’un vieux souvenir. Le Heat compte sur la draft pour se reconstruire. Il n’a plus de meneur et bientôt plus de pivot. Par contre les Floridiens comptent dans leurs rangs l’utile Haslem en poste 4, et l’ancien all-star Shawn Marion à l’aile.
Sauf que, manque de pot, le Heat ne chope que le second pick. Les Bulls se marrent et sélectionnent le talentueux et très mature meneur de Memphis Derrick Rose. Miami est dos au mur. Le meilleur meneur est déjà pris, et cette draft est très pauvre en pivots. La hype de Beasley parle pour lui, et les dirigeants floridiens sélectionnent le prodige de Kansas State.
Sauf que B-Easy ne pourra jamais trouver sa place dans un effectif qui n’a pas besoin de lui, étant donné qu’il compte déjà un joueur de profil similaire en la personne de Shawn Marion. En effet, Beasley ne peut plus espérer jouer ailier-fort, étant donné son manque de kilos sur la balance. Il va donc se retrouver au poste 3, où il pourra néanmoins profiter de son physique au rebond. Comme Marion, tiens.
Miami a peur de se taper la honte en avouant avoir fait un bide avec l’ancien de Phoenix qui ne s’est toujours pas intégré dans les systèmes, et continue à le faire jouer titulaire, condamnant l’ami Beasley au banc, d’où il sortira néanmoins pour une moyenne de 13 points.

42 matches joués, Marion n’a toujours pas trouvé sa place, Bad Zo prend sa retraite. Un trade devient donc inévitable pour retrouver un pivot et se séparer de cet ailier hors de prix pour ses 12 points par match. Coup de bol, Toronto cherche à se séparer du fantôme de Jermaine O’Neal, et Miami gratte même Jamario Moon dans le lot.

A partir de ce moment, Beasley devient une évidence au poste 3, gros rebondeur et nettement meilleur techniquement que Marion, surtout offensivement. Pas pour Spoelstra apparemment, qui ne lui aura fait débuter que 19 matches au total sur toute la saison régulière, et pas un seul en playoffs.

Mais la fin de saison n’aura fait que confirmer l’énorme potentiel de l’ancien de Kansas State : en à peine plus de temps de jeu, il marque plus, en tirant à plus de 50% contre un médiocre 45% avant le départ de Marion. Il s’affirme davantage au rebond (7,3 en playoffs)
et laisse entrevoir sa large palette offensive, notamment au rookie game, où il mène les premières années en marquant 29 points à 50%.

Cette année, il devrait être titulaire en 3, après le départ de Moon. Enfin. Ses matches de preseason sont bons, car même si Beasley arrose un peu (43%), il prend plus de shoots, s’impose au rebond, et rassure après s’être fait choper avec de la coke. C’est tout ce que j’attendais de lui : Beasley n’est pas un joueur défensif comme Marion ou Moon, mais bel et bien un scoreur, ultra-technique, avec deux bonnes mains, et un gabarit assez imposant pour un 3. Meilleur moyenne de points par minute parmi les rookies, pour les sceptiques.

C’est pourquoi je pense que Beasley va s’imposer cette année. Marion était un défenseur, faible techniquement qui n’a jamais pu scorer à Miami, ce que peut faire Beasley.
Haslem est un joueur utile, mais pas transcendant, O’Neal ne retrouvera jamais son niveau Pacers, et aucun des deux n’a la capacité de prendre une dizaine de rebonds à chaque match, ce que peut faire Beasley.
Aucun des joueurs floridiens n’a réussi à offrir une alternative à Wade, ce que peut faire Beasley. Ce qu’est en train de démontrer Beasley.

Après une première saison dans une franchise qui ne voulait pas vraiment de lui, gâchée par un coach qui s’est acharné à le faire jouer en sixième homme, Beasley a tous les outils techniques pour s’imposer au sein d’une équipe très faible, et enfin lancer la carrière NBA à la hauteur de son talent. Il va falloir pour cela bosser plus que l’an dernier, et mettre tous les problèmes extra-sportifs de côté. Il peut le faire. C’est pourquoi Michael Beasley va exploser cette année.

mercredi 14 octobre 2009

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES OUTSIDERS : LES SAN ANTONIO SPURS





SAN ANTONIO SPURS – éliminés au premier tour des playoffs par Dallas (4-1)




Les Spurs ont fini la saison dernière avec un résultat minable, un jeu sans inspiration, et un effectif vieillissant. Parker, qui avait permis à l’équipe de garder la tête hors de l’eau l’an dernier pousse une gueulante : il veut un roster digne de l’équipe avec qui il a gagné trois bagues. C’est vrai qu’à part Duncan et la gâchette Roger Mason Jr –plus Manu Ginobili quand il n’est pas à l’infirmerie- on n’a pas vu grand-chose du côté de San Antonio. Autant dire que la tâche des dirigeants texans s’annonçait ardue.

But du jeu : reconstruire en un été une équipe compétitive pour gagner le titre. Il reste déjà le Big Three des années impaires, et une foule de role players. Un moindre mal. Ce qui manque réellement à San Antonio, ce sont des options offensives, le jeu de fin de saison consistant à faire driver Parker pour une passe à l’extérieur, à Duncan, ou un shoot. Un peu maigre. Un joueur capable de se créer ses shoots –et de les rentrer- et un intérieur solide devront être les priorités de la franchise.

Du coup, comme tout le monde, on va aller faire un tour du côté des Bucks voir ce qu’il y a à grappiller.
Premier arrivé, premier servi, les Spurs repartent avec le bon et régulier Richard Jefferson. Un ailier capable de tourner sans souci autour des 20 points de moyenne, et avide de résultats. Un peu normal quand on a vécu la destruction des Nets, et qu’on arrive de Milwaukee.
Jefferson va pouvoir rejouer avec de grands joueurs, et apporter du scoring. Un retour sous les projecteurs après avoir évolué chez d’anonymes Bucks, qui ont pour seul fait d’arme la gloire de posséder le maillot le plus laid de la ligue.
Les Spurs trouvent l’élément qui leur a fait défaut lors des derniers playoffs –en plus c’est un ailier, coup de bol. Jefferson, revanchard, retrouve une bonne équipe. Tout le monde est content.
Ah oui, au passage les Spurs perdent Bruce Bowen, qui prendra sa retraite quelques semaines après, Kurt Thomas et Fabricio Oberto. On l’aurait presque oublié, tiens.

L’autre très bon coup des Spurs, c’est Dejuan Blair. Le 37th pick a puni les GMs frileux qui n’ont pas osé le choisir, à cause de son poids inconstant et d’un vague doute sur l’état de ses genoux, en écrasant tout d’abord les summer leagues, puis actuellement les matches de preseason. Blair gobe rebond sur rebond, et score quand il le faut, beaucoup s’il le faut, pour le plus grand bonheur de la franchise, qui se frotte les mains d’avoir réalisé THE steal de cette draft.

Le rookie ferait presque oublier l’arriver d’un autre ailier-fort dans l’effectif, le vétéran Antonio McDyess, qui pèse toujours ses 10 points-10 rebonds. Joueur utile dans la rotation, le seul Piston à surnager lors des derniers playoffs apporte un peu d’expérience à une équipe qui en a déjà beaucoup, et nul doute qu’avec deux joueurs comme Dice et Duncan à l’entraînement, Dejuan Blair va progresser à vitesse grand V.

Mais un souci persiste. Le seul pivot du roster est Theo Ratliff, qui n’est ni une jeune pousse ni un foudre de guerre sous les panneaux. Euh non, il y aussi... Ian Mahinmi! Coach Pop va donc être forcé de repositionner TD en poste 5, et nul doute que le double MVP assurera comme d’habitude, mais il faut bien constater que ce poste sera le point faible des Spurs l’an prochain.
Pas de pivot de calibre, mais 3 ailiers-forts de bon voire très bon niveau, la raquette est un peu bancale. Cela dit, McDyess-Duncan avec Blair en bonus dans la rotation, ça a quand même de la gueule.

Mission accomplie pour les dirigeants texans, l’équipe a de nouveau un effectif pour revenir dans le gratin de la NBA, et batailler avec les meilleurs. Le titre, objectif logique d’une franchise comme les Spurs, est largement envisageable, et même probable si Ginobili joue à son niveau toute la saison. Les progrès faits par Parker et la régularité au plus haut niveau de Duncan vont aussi peser dans la balance. Tremble, Kobe Bryant! The Spurs are back!

mercredi 30 septembre 2009

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES FAVORIS : LES BOSTON CELTICS




BOSTON CELTICS - éliminés en demi-finales de conférence par Orlando (4-3)


Ce qui leur a manqué :
Kevin Garnett, mais surtout un banc de champion.

Ce qu'ils ont fait :

La plupart des fans des Celtics vous diront qu'avec Kevin Garnett, ils auraient ramené une 18e bannière à la maison. Ils n'ont que partiellement raison, car si l'absence du Big Ticket leur a été préjudiciable, le départ de James Posey l'a été bien davantage.

Il est vrai que KG est le leader, en particulier défensif de cette équipe. Mais je trouve que son influence est en net déclin. Pour illustrer mes propos, je propose quelques statistiques. Garnett tourne en carrière à 20 points, 11 rebonds et 1,6 contres par match. Il atteint d'ailleurs une pointe à 24-14-2,2 lors de sa saison MVP. Ses moyennes depuis son arrivée à Boston sont de 17-8,7-1,2; soit moins bien que "Papy Shaq" cette saison. KG est même tombé à moins de 16 points par match cette saison.
Les stats ne disent pas tout, mais celles-ci sont assez parlantes. Le rôle de Garnett a bien évidemment changé depuis son arrivée dans le Massachusetts, n'étant plus le scoreur n°1 il prend moins de shoots et peut se concentrer sur la défense, là où il est le meilleur. Cela n'explique pas la chute de sa moyenne aux rebonds, alors que ce n'est pas le médiocre Kendrick Perkins qui va venir les lui piquer -je met les baisses aux contres de côté, car une bonne défense n'est pas forcément synonyme d'une cake party. KG prend moins de rebonds, tout simplement parce que KG n'est plus au top niveau physiquement, et que son influence dans la raquette est sur une pente bien raide.
Sa blessure de l'an dernier -qui serait plus grave que ce que les Celtics ont bien voulu dire- en est l'illustration la plus flagrante. Ajoutez à cela de plus en plus de tirs au poste pour éviter d'aller batailler dans la peinture, et vous vous rendrez bien à l'évidence que la présence d'un Garnett en postseason -donc encore plus émoussé- n'aurait apporté aucune garantie de titre final aux C's.

C'est là que Danny Ainge entre en jeu. Avec ses all-stars, il va convaincre Rasheed Wallace, free-agent, de s'installer un peu plus à l'Est. Il parvient à prolonger le très demandé Big Baby Davis. Wallace apportera un poids défensif supplémentaire dans la raquette, et Davis sera un back-up parfait pour permettre à Garnett de souffler un peu. Kendrick Perkins en plus, et voici une rotation intérieure des plus intéressantes.
Je disais plus tôt que le départ de Posey avait été plus préjudiciable encore que la blessure du Big Ticket. En effet, à part les (très) bons playoffs de Glen Davis, et les irrégulières envolées à 3 points de Eddie House (qui aurait du faire le 3point shootout l'an dernier), le banc des Celtics à eu un impact très faible. Un 6th man de la trempe de Posey, qui sort du banc pour apporter une grosse défense et rentrer quelques shoots assassins n'aurait pas été de trop sur la route du back-to-back.
Boston s'en est rendu compte, et dans le but de se refaire un banc de champion, Danny Ainge améliore donc la rotation de la raquette (donc plus besoin de Mikki Moore ou Leon Powe), et sort de son chapeau Shelden Williams, dont on attend toujours qu'il confirme ses années NCAA où il excellait en défense (meilleur rebondeur et meilleur contreur de l'histoire de Duke), ce qui, le cas échéant, ferait de lui un remplaçant plus que crédible à James Posey, et pour moins cher.
Stephon Marbury ayant snobé les C's pour aller pleurer devant sa webcam, seul un dernier meneur -House est beaucoup plus utile en poste 2- manque à l'appel. No problemo, Boston sélectionne le prolifique Lester Hudson avec son 58th draft pick. Affaire rondement menée.

Les Celtics ont donc recomposé un banc de champion pour la saison à venir, et ont construit une raquette en béton armé avec l'arrivée de Rasheed Wallace. Sans doute le cinq majeur le plus impressionnant de la ligue, on pourrait même retrouver tous les starters au all-star game!
Une intersaison réussie, mais douteuse sur le long terme : Garnett, Wallace, Allen et Pierce totalisent 2778 matches de saison régulière à eux 4. Si The Truth et Jesus semblent globalement prêts pour la suite, le titre ne pourra pas attendre plus bien longtemps pour les deux intérieurs vétérans. Tant mieux, ils ont l'occasion de s'en emparer dès cette année.

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES FAVORIS : LE ORLANDO MAGIC




ORLANDO MAGIC - éliminé en finales par Los Angeles (4-1)

Ce qui leur a manqué : jouer à leur niveau après les finales de conférence.

Ce qu'ils ont fait :

Concrètement, il n'y avait pas grand chose à modifier. Après avoir battu consécutivement tous les leaders de divisions de la conférence Ouest en saison régulière puis sorti les champions en titre et le meilleur bilan de la saison en playoffs, les joueurs du Magic se sont fait marcher dessus tout au long des Finals. Pour gagner le titre, il leur faudrait juste revenir et jouer leur jeu. Empoisonner le gatorade de Kobe Bryant avant chaque match, même. Mais tout n'est pas aussi simple. Ca serait pas drôle sinon.

Pour commencer, la concurrence monte d'un cran à l'Est, Cleveland accueille Big Shaq et le Sheed part pour de plus verts paysages. No souci, le Magic surenchérit en tradant quelques joueurs mineurs pour récupérer Vince Carter. Sacrée réponse en effet, mais le vainqueur du Slam Dunk Contest 2000 est-il le joueur nécessaire à la progression de la franchise?
Carter arrive sur un poste 2 ou le prometteur Courtney Lee partageait son temps de jeu avec le bon défenseur et bon shooter Mike Pietrus. Vinsanity est bien évidemment au-dessus de ces deux joueurs, mais la franchise devra se passer du très snob Turkoglu, dont les prétentions salariales ajoutées à la fiche de paye du nouveau venu risquent de provoquer de bien difficiles fin de mois pour la franchise floridienne.
En plus ils ont le même numéro. Carter vendra plus de maillots, salut Hedo, merci d'être passé.
Petit souci : Jameer Nelson est un très bon shooter, un organisateur correct, mais en aucun cas un playmaker. VC n'est pas non plus un crack en la matière. Oups, Orlando a laissé filer son créateur de jeu. Embarrassant pour un collectif qui peinait déjà à trouver son franchise player Dwight Howard (moins de 13 tirs pris par match en saison régulière, contre plus de 22 pour Dwayne Wade), lequel s'en était plaint. On lui avait alors reproché des lacunes techniques, mais le pivot all-star avait raison. Quand Nelson s'est blessé, la balle a commencé à moins bien tourner. Après le départ de Turkoglu qu'en sera-t-il? Le revenant Jason Williams est le seul playmaker de cette équipe. Maigre pour une équipe qui vise le titre.

Le tableau peut alors sembler bien noir. Sauf que le Magic s'est bâti un roster à la mesure de ses ambitions, et qui va faire fureur sur 2K10 tant il est bien fourni à chaque poste.
Outre 4 joueurs all-star dont un des favoris pour le MVP, excusez du peu, Orlando a enrichi ont banc de l'espoir Brandon Bass et de l'utile Matt Barnes. Otis Smith est même parvenu à conserver -à prix d'or- le solide back-up d'Howard, le Polonais Marcin Gortat dont les Mavericks avaient fait leur priorité à l'intérieur. Bass va permettre à Lewis de se repositionner en 3 -son vrai poste- de temps en temps, et va offrir des solutions dans une raquette où D12 a parfois pu se sentir seul.
Tous les postes sont solidement doublés sauf celui du meneur, qui est déjà le plus faible du Magic. White Chocolate comme back-up de Nelson, ça n'apporte aucune certitude. En tous cas guère plus que Marbury à Boston la saison dernière.

Cela dit la franchise floridiene fait partie des grands favoris, grâce notamment à son recrutement tape-à-l'œil, mais surtout par la présence de 4 all-stars dont le meilleur pivot actuel en constant progrès, un banc plus qu'impressionnant et une flopée de tireurs longue-distance.

Si le Magic relève le défi du jeu qui s'impose à lui, s'appuie davantage sur Howard et tire profit de ses nouvelles recrues, mais surtout de son échec des Finals de l'an dernier, rien ne l’empêchera de faire mieux que la saison dernière.

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES FAVORIS : LES CLEVELAND CAVALIERS




CLEVELAND CAVALIERS – éliminés en finales de conférence Est par Orlando (4-2)


Ce qui leur a manqué :
Une menace offensive à l’intérieur, des joueurs qui ne se chient pas dessus en playoffs, un coach (LeBron ne peut pas inventer tous les systèmes pendant qu’il joue !)

Ce qu’ils ont fait :

On a beaucoup présenté, à tort, l’arrivée du Shaq à Cleveland comme "l’arme anti-Dwight Howard". Sauf que le bourreau des Cavs l’an dernier se nommait Rashard Lewis, qui s’est surpassé dans cette série, et surtout qui a, contrairement à West et Williams, shooté à plus de 48% à 3 points. Pendant ce temps, D12 faisait péter les stats, aux points et rebonds, mais aussi aux fautes, laissant à Lewis et Turkoglu le soin de crucifier leurs adversaires en fin de match.

Danny Ferry a donc fait venir Big Diesel, pas pour faire un concours de field goals avec le kicker des Browns, mais bien pour apporter des points dans la peinture quand les arrières sont dans un soir –voire une série entière- brumeux et que LeBron se dit qu’il ferait mieux de jouer tout seul pour gagner.
Ilgauskas est un pivot solide, Varejao un gars utile (ce qui reste peu pour 8M/an) mais aucun des deux n’arrive à mettre des points face à des centers digne de ce nom. Cleveland a réussi à s’attacher les services du joueur disponible qui correspondait le plus à ce profil, et entre parenthèses un ancien MVP et quadruple champion NBA. Egalement un des meilleurs pivots de tous les temps. Pas mal.
Alors d’accord l’ami Shaq est sur le déclin, moins puissant, moins rapide, moins dominateur, mais il a planté plus de 40 points à Chris Bosh (oui, une des stars du marché 2010), gardé des moyennes plus qu’honorables, joué son 15e all-star game (il jouera son 16e cette année vu la faible concurrence à l’Est) où il a remporté le titre de co-MVP. Il a même presque passé la barre des 60% aux lancers ! Le Big Cactus reste tout simplement un des meilleurs pivots d’une NBA qui en manque cruellement.
Du coup bonne affaire pour les Cavs qui ne perdent au passage qu’un mec qui a un prénom de dresseur Pokémon et Ben Wallace dont la coupe champignon a cessé d’être atomique depuis longtemps. Si on ajoute à ce trade hold-up les bonnes perfs de Varejao avec le Brésil cet été qui laissent présager de bonnes choses pour le seul joueur à faire concurrence à Joakim Noah pour la coupe de cheveux la plus anarchique de la ligue, le problème de points à l’intérieur semble en partie réglé, même si un ailier-fort de référence fait toujours défaut à la franchise de l’Ohio.
L’éventuel repositionnement du King au poste 4, qui n’est pas stupide étant donné ses performances à ce poste avec Team USA et en tant que pivot quand la raquette entière à fait péter un plomb à Mike Brown, a beau être crédible, il ne fera que décaler le souci au poste 3, poste auquel James est LA référence ultime.

Trois autres recrues free-agents viennent grossir les rangs de Cavaliers soucieux de bien figurer sur le marché.
Je choisis là de ne pas parler de Powe, celui-ci étant à priori blessé jusqu’au printemps.
Les arrivées de Jamario Moon et Anthony Parker sont, elles, un plus, mais pas plus. Moon est un bon défenseur, athlétique et spectaculaire. Parker est un bon shooter et vient s’ajouter à un back-court qui s’est pris une fessée en playoffs. L’ancien des Raptors a un profil similaire à West, et plus ou moins le même niveau, ce qui m’amène au point négatif de ces arrivées : Moon ou Parker seraient-ils titulaires à Orlando, LA ou Boston ? Non. Odom, Pietrus ou Wallace auraient, eux, leur place dans le 5 majeur de Cleveland.
Ces arrivées sont donc un plus, mais pas plus. Insuffisant pour un prétendant au titre. Est-ce un manque de rapidité dans les transactions, un manque d’ambition des dirigeants de la franchise ? Je n’ai pas la réponse.

Toujours est-il que LeBron James a déjà mené une équipe largement inferieure à celle-ci aux Finals, et qu’avec l’expérience acquise en playoffs l’an dernier (du moins on l’espère pour Mo Williams) plus l’ajout d’un pivot scoreur vétéran encore au-dessus de la majorité des intérieurs de la ligue, le titre suprême est un objectif plus que légitime pour la bande à LeBron.

PREVIEW SAISON 2009-2010 - LES FAVORIS : LES LOS ANGELES LAKERS




LOS ANGELES LAKERS – champions NBA en titre


Okay, on ne va pas tourner autour du pot. Sans conteste, les Los Angeles Lakers sont l’équipe à abattre cette année.
Les champions en titre, en plus de conserver Lamar Odom et de resigner Kobe Bryant, ont réussi sans difficultés à combler le départ d’un Trevor Ariza trop gourmand qui doit finalement se contenter des miettes que Houston a bien voulu lui offrir. Un ailier en devenir, plutôt bon en défense, remplacé par un autre ailier, celui-là all-star et le meilleur défenseur en un-contre-un de la ligue. Un mec sympa et rigolo en plus, les dirigeants Angelinos ne le savaient même pas. Nous non plus d’ailleurs.
"L’échange" Artest-Ariza est donc tout bénef pour les mauves et or, qui risquaient de s’affaiblir, et en fait se sont renforcés. En plus Ron-Ron touchera moins que la saison dernière. Chapeau.

Seul point d’ombre majeur dans le pays merveilleux des Lakers, Andrew Bynum. L’ancien pivot de St Joseph n’a toujours pas confirmé les espoirs placés en lui, et on commence à s’impatienter. En plus, il faut se rendre à l’évidence, Pau Gasol est meilleur en 5 qu’en 4.
Joueur du mois en Février, alors que Bynum était blessé, impérial face à Dwight Howard pendant les Finals –et tout au long des playoffs bien évidemment-, MVP de l’Euro après avoir écrasé tous les intérieurs qui se dressaient sur son passage : l’Espagnol a bien démontré cette année que c’est en tant que pivot qu’il peut donner toute la mesure de son immense talent. Avec Odom dans le roster, décaler Gasol en 5 ne devrait poser aucun problème à Phil Jackson.
Sauf que de temps en temps Bynum fait un bon match, les éloges pleuvent et Odom retourne sur le banc. Le jamais all-star se révèle intéressant en 6th man, mais c’est vraiment une place de starter que ce joueur exceptionnel mérite. A Bynum de me faire mentir et de prouver qu’il peut être régulier dans ses performances.

Mon autre interrogation consiste le banc. Vujacic, Farmar et leurs potes ne sont pas des foudres de guerre, ce qui est peu dire, et le banc des Lakers fait bien pauvre comparé par exemple avec celui du Magic. Sauf que les Lakers restent sur deux finales d’affilée dont la dernière s’est soldée par un sévère 4-1 dans la face de ce même Magic.
Donc même s’il paraît à priori plus faible que d’autres, le banc des Angelinos n’est en aucun cas un frein ou un boulet. Il n’en reste pas moins la seule chose qui fasse que cette équipe ne soutienne pas la comparaison avec les UnstoppaBulls, n’en déplaise à Ron Artest.

LA a maîtrisé son intersaison, Phil Jackson rempile : il y a donc fort à parier qu’on reverra la tignasse de Gasol et les grimaces de Kobe sur un parquet estampillé Finals en juin prochain.

Reste à savoir contre qui et, si ce n’est pas le cas, qui les aura sortis.

A suivre, les trois autres favoris, ce qui leur a manqué pour le titre l’an dernier, ce qu’ils ont fait pour y remédier.

Vous remarquerez sans doute qu’ils sont tous à l’Est. Je ne me suis pas basé sur la géographie, mais sur la valeur de l’équipe. Donc le fait qu’ils soient à droite sur la carte ne rentre pas en compte dans ces analyses. Ce sont juste à mon avis les trois équipes les plus fortes après les Lakers.

TIP-OFF

A partir de la saison 2009-2010, on va parler de "True NBA".
Question : pourquoi? cette saison est-elle un tournant dans le monde du basket?
Réponse : Oui.
Parce que LeBron James, qui sera considéré plus tard comme le meilleur joueur de tous les temps, gagne son premier titre.
Parce que les Lakers emmenés par Kobe Bryant, qui sera considéré plus tard comme le meilleur joueur de tous les temps, écrasent la ligue avec un nombre de victoires encore jamais vu.
Parce que c'est l'année de la draft de Ricky Rubio, qui, s'il ne joue pas encore, sera considéré plus tard comme le meilleur joueur de tous les temps.
Parce que c'est la première saison de Brandon Jennings, qui sera considéré plus tard comme le meilleur joueur de tous les temps.
Mouais. Tout cela est bien douteux.
En fait, cette saison est un tournant dans le sens où c'est le lancement du blog "True NBA", rédigé par celui qui sera considéré plus tard comme le meilleur chroniqueur de tous les temps...ou pas.
Il n'y a pas de sens particulier à ce départ. Juste une envie d'écrire et de faire partager mes analyses et opinions sur la NBA. Et "True NBA", je trouve que ça sonne bien. Pas vous? Ah bon.
En tous cas, bonne lecture à tous.

Lucas