mardi 21 décembre 2010

DENVER, ANNEE -1


Les semaines ont beau passer, l’avenir de Carmelo Anthony ne semble toujours pas s’éclaircir. S’il est à peu près acquis qu’il portera le maillot des Knicks la saison prochaine, la tunique avec laquelle il terminera l’exercice 2010-2011 n’a pas encore donné sa couleur. Une chose est sure, c’est que les Nuggets version Melo vivent leurs derniers mois de vie commune. Moche quand on se dit que ce désamour émane de doutes de l’ailier quant au potentiel sportif de la franchise, alors que celle-ci propose sur le papier l’équipe la plus forte de l’ère Anthony.

On se replonge un peu en arrière, juste avant l’arrivée du prodige de Syracuse. Rien de bien folichon, si ce n’est que l’équipe est la plus mauvaise attaque de toute la NBA, ainsi que la pire équipe ex-æquo avec les Cavs, leur alter-ego à l’Est. Le meilleur joueur, c’est Juwan Howard, pour ce qui sera une de ses dernières saisons d’un bon niveau, et sa dernière saison tout court avec Denver. En gros, la lose, la vraie. Celle qui te fait encore remercier le bon dieu tous les matins que les Pistons aient choisi Darko Milicic.

samedi 9 octobre 2010

BAD BOYS, WHATCHA GONNA DO?




Personnalités controversées, scoreurs déchainés, les Bad Boys ne sont plus à Detroit mais bien en dehors du terrain. Qu’ils brillent par leurs frasques extra-sportives, leurs déclarations tapageuses ou leurs spectaculaires envolées sur le parquet, les têtes brulées de la ligue ne laissent personne indifférent. Pourtant, un sentiment d’inachevé, de gâchis voire d’agacement revient souvent quand on évoque leurs noms ou jette un œil sur une boxscore où leur nombre de points est à peine supérieur à celui du pourcentage. Capables du meilleur comme du pire, leurs saisons respectives s’annoncent aussi imprévisibles que leur jeu.

Bad boy numéro un de ces dernières saisons, Gilbert Arenas. Evidemment. Attraction hors parquet de l’an dernier avec son affaire de guns au cours de laquelle il a accumulé les explications foireuses voire inconscientes, on le retrouve aussi souriant que le mur de prison auquel il a miraculeusement échappé. Deux ans de mise à l’épreuve plus du TIG pour des menaces armées ? Beaucoup ont pris plus cher pour moins grave. Toujours est-il que le désormais frère spirituel de Gerald Wallace promet un jeu et un comportement plus épuré.

mardi 31 août 2010

UN OUBLI DE MARQUE





Là tu me vois, là tu me vois pas. Le passage de Rondo au sein de Team USA a été aussi rapide que ses raids dans les défenses. Qu’en est-il exactement ? A-t-il été écarté, a-t-il pris la décision de partir de lui-même ? Pourquoi a-t-il été privé de match contre l’Espagne ? Le fonctionnement de Mike Krzyzewski a été bien opaque sur ce coup-là, et les réticences du meneur des Celtics à rejoindre le groupe au début de l’été ont sans doute eu leur importance au moment de boucler la liste. Raisons extra-sportives ? Ca c’est clair. Il ne peut pas en être autrement étant donné l’importance qu’avait prise le jeune all-star dans l’animation du jeu de la sélection américaine. Après, voir de quel côté émane son exclusion, c’est une autre paire de manches. Pour le moment, il va falloir se pencher sur le futur de Team USA.

En effet, l’absence de Rondo pose d’énormes problèmes dans la ligne arrière. Le duo qu’il formait avec Billups était parfaitement équilibré et un tel cocktail venait une fois de plus témoigner du génie de Coach K. Un pur 1 en pleine explosion associé à un ancien 2 reconverti en leader vétéran. Un feu follet intenable en pénétration couplé à un shooteur aussi serein qu’impitoyable. La fougue et la maturité. Le feu et la glace. Bref, le top en matière de conception de backcourt : deux gros défenseurs avec chacun leurs points forts et surtout une capacité de création qui trouve peu d’équivalents pour une paire d’arrières. Moi qui suis un grand fan des combos one-two-punch à deux meneurs, j’étais sous le charme de ce couple concocté par le cerveau de Duke.

Sauf que, évidemment, Coach K a ses chouchous.

mardi 13 juillet 2010

FREE AGENT PROFILE : LEBRON JAMES





Bon pour le portrait, on va faire vite, LeBron est une sorte de Magic Johnson en plus scoreur. Un avantage physique indéniable pour sa position qui aide en défense et en drive, mais surtout une vision de jeu de malade qui permet de distribuer caviar sur caviar. Différence notable, James n’est pas un meneur, et a la responsabilité d’assurer 30 points par soir, ce qui l’a poussé à bosser son shoot et l’empêche de faire comme son illustre prédécesseur, se concentrer sur la mise sur orbite de ses coéquipiers. En même temps vu la gueule des équipes qui ont accueilli l’Elu, que ce soit en high school ou pendant ses premières années NBA, il pouvait difficilement en être autrement. Voilà pour les présentations, concentrons-nous maintenant sur ce qui fait jaser dans les HLMs et les chaumières.

Evidemment, LeBron James, on connaît. L’enfant d’Akron, l’âme de Cleveland, l’Ohio tout-puissant. Sauf que ça c’était il y a une semaine. Maintenant, c’est l’infâme, le pourri, le traître, et on peut difficilement dire que le King n’a pas donné le bâton pour se faire battre. S’affichant devant tout le pays pour annoncer sa destination finale, il l’a mise bien profond à son équipe qui n’était en rien au courant de ses plans. Cleveland retourne à son statut de blaireau que seul l’Elu avait le pouvoir de dissiper. En fait, c’est quoi les Cavs ? The Shot, 1989. Rien d’autre. Si, maintenant, la franchise qui a drafté LeBron James. Wow. Beau palmarès.

Car si les Cavaliers ont réussi à se construire une histoire qu’ils espéraient bien plus longue, ils le doivent uniquement à leur ailier vedette. Arrivé en 2003 dans une équipe de branques, il les a amenés en finale quelques années plus tard, comme Iverson à Philly. Et il a progressé, si bien que des joueurs ont eu envie de rejoindre une franchise qui ne les aurait jamais tentés. Les Cavs se sont rendu compte que James représentait une puissance d’attraction considérable, ont pu entourer leur star d’une équipe digne de ce nom afin de le remercier. Mais James est devenu un phénomène médiatique encore plus grand qu’on aurait pu l’imaginer, alors les Cavs ont continué. Shaquille O’Neal contre rien. Antawn Jamison contre rien. Facile quand on a LeBron.

Sauf que finalement, Cleveland n’a rien gagné. Et James en a eu marre. Marre de joueurs qu’il contribue à surestimer mais dont les limites ressurgissent en playoffs. Un peu comme une table qu’on répare à la va-vite mais qui finit toujours par s’écrouler au bout d’un certain temps, inexorablement. Surtout marre d’une franchise qui se repose uniquement sur lui pour son recrutement. Les joueurs viennent dans l’Ohio pour jouer avec le King, et ceux qui sont suffisamment bons pour ne pas éprouver le besoin d’évoluer à ses côtés ne veulent pas venir. Chris Bosh veut jouer avec James, mais il n’est pas prêt à s’enterrer chez les bouseux de la NBA pour tout l’or du monde. Même ses meilleurs potes refusent de venir dans son trou, alors LeBron se rend à l’évidence : il n’aura jamais de Pippen, jamais de Bryant à ses côtés.

Il est condamné à gagner tout seul, pour la légende. Pour sa légende. Et il veut être un joueur légendaire. Mais à quel prix ? Parce que jouer avec des losers, il a déjà donné. Il a tant donné que jouer au basket ne l’amuse plus. Gagner un titre sans s’amuser, avec des mecs qu’on ne peut plus encadrer, cela vaut-il le coup ? Être considéré comme un joueur légendaire après sa retraite, c’est cool, mais ça ne sert à rien si on n’a pas pu en profiter quand on était ce joueur. LeBron veut la gloire et le kif. Le beurre et l’argent du beurre. Tant pis pour le cul de la crémière, il laissera les dollars de côté.

A l’heure où on montre du doigt les sportifs surpayés, désintéressés du jeu, LeBron fait un choix surprenant. Il part pour jouer avec ses potes. Pour s’amuser. Ce qui est le plus important dans un sport co. En faisant ce choix, James sait qu’il baise totalement son image auprès des fans et des sempiternels polémistes « Qui a la plus grosse ? ». Il ne sera pas Jordan, il ne sera pas Bryant, voilà, et finalement on s’en branle. Parce que le Basket est un sport d’équipe. Et que le Heat de demain a les moyens de marquer l’histoire du Basket plus que le LeBron James de Cleveland ne l’aurait fait tout seul. Abandonner une carrière perso qui aurait de toute façon été grandiose pour tenter le pari de former une équipe encore plus mythique, ça c’est une prise de risque.

Car même si LeBron n’avait jamais gagné en restant à Cleveland toute sa carrière, il était assuré d’avoir une place auprès des plus grands. Un joueur n’est pas meilleur parce qu’il a une bague au doigt. Non, le but du sport n’est pas de gagner mais de s’amuser. Le but de la compétition est de gagner. Et un bon joueur n’est pas nécessairement un bon compétiteur. Du moins pas pour moi. Si Jordan m’impressionne, ce n’est pas pour ce qu’il a gagné, mais pour ce qu’il a apporté au jeu. Il a joué au Basket comme personne d’autre, et je m’en tape de savoir s’il a battu tel ou tel mec pour savoir si c’est un grand joueur ou non.

Donc LeBron a fait le choix du jeu et non de la compétition, ce qui est tout à son honneur. Enfin, ce n’est pas si facile. Evidemment, c’est plus facile de vouloir jouer avec ses potes quand ils s’appellent Dwyane Wade ou Chris Bosh, et cette équipe de Miami a été bâtie par Pat Riley avant tout pour remporter des titres, ce qui ne serait pas pour déplaire aux trois intéressés. Bien sur, un tel rassemblement de talents implique des résultats. Quand on joue « entre potes » dans une des meilleures équipes du Monde, face aux meilleures équipes du Monde, il y a forcément attente de victoires. Aucun des trois n’est là pour se la couler douce, et tous ont envie de goûter, ou de regoûter, à la saveur d’un titre.

Cette équipe que beaucoup voient exploser en vol a pourtant les moyens d’être ultra-compétitive. Deux autres proches de James, Mike Miller et Zydrunas Ilgauskas, devraient arriver. Haslem a choisi de rester fidèle à l’état tatoué dans son dos, amenant apparemment avec lui son ancien coéquipier Juwan Howard, toujours utile. Mario Chalmers, meneur discret qui colle parfaitement avec Wade ou LeBron complète ce roster en construction. Les trois stars vont avoir autour d’elles un supporting cast solide, du niveau de celui de 2006 qui a vu le Heat décrocher son unique bannière.

Mais revenons-en à LeBron James. Il a fait ce qui était le mieux pour lui, sauf que bien qu’il sorte grand gagnant de ce changement d’équipe, il a sévèrement écorné son image. Quitter un état qui reposait sur lui financièrement et émotionnellement, qui comme son équipe était devenu trop dépendant de lui, allait de toutes façons être un choix qui lui serait reproché. Afin de partir en bons termes et se préserver de quelques critiques, un départ à l’amiable eût été la meilleure des solutions. Au contraire, James a fait un bon coup de pute à ses désormais anciens collaborateurs en les ridiculisant devant la nation entière, ce dont la ville de Cleveland se serait bien passée.

Pire encore, lui qui se voulait la star de l’intersaison s’est fait voler la vedette. Il se voyait le plus beau, influant sur chaque décision, sur chaque mouvement, sur chaque dollar impliqué dans les transactions estivales. Il n’en fut rien. Stoudemire a signé à New York, et surtout Bosh a signé à Miami. Il n’avait plus le choix. Accepter les projets brumeux des Knicks ou des Nets, rester seul à Cleveland, partir à Chicago en solo, ou rejoindre les rangs du Heat, une équipe déjà acquise à un autre. En annonçant la tenue de The Decision, James a perdu toute l’influence qu’il pouvait avoir sur le marché.

Du coup, non content de passer pour un traître, il passe pour un faible. Bien fait pour sa gueule. Ce qu’il a fait à la ville de Cleveland et surtout à ses coéquipiers en annonçant publiquement sa décision sans en avoir discuté en interne est bien trop égoïste pour qu’on puisse ressentir une quelconque compassion pour l’ex-Cavalier. Chris Bosh n’a guère été plus noble dans son départ, mais il n’a pas le statut ni l’importance du King. Il n’est qu’un all-star comme il y en a tant d’autres, alors que LeBron est déjà l’un des grands de l’histoire de la NBA. D’où un rang à tenir, et se mettre autant en avant implique un comportement plus responsable que celui qui a été celui de James depuis trop longtemps déjà, le point de non-retour étant bien évidemment cette émission.

Le pire est qu’il s’en sort bien, puisque pour son plus grand bonheur, son ancien fief va faire une erreur terrible. Dan Gilbert, le proprio des Cavs, le pourrit dans un communiqué aux fans, et le Clevaland Plain-Dealer le renie dans la une suivant son départ. Evidemment, il n’en faut pas plus pour que LeBron passe pour une victime, esclave d’une ville ingrate qui a profité de lui sans aucune reconnaissance. Ils auraient donc bien mieux fait de la boucler, car bien que James les ait salement enflés, ceci est loin d’être faux. Dan Gilbert n’aurait jamais pu monter l’équipe dont il dispose aujourd’hui sans le n°1 de la draft 2003, et son discours démago n'a d’autre but que de dissimuler aux fans sa propre incompétence à conserver son joueur. « 7 years in Cleveland. No rings » lance amèrement le Plain-Dealer. Par contre les Cavs, 40 years in the NBA, no banners, ça on l’oublie vite.

Amers, ils ont raison de l’être puisqu’ils viennent d’être les victimes d’un des évènements médiatiques les plus méprisables de l’histoire du sport. Ingrats, ils ont tort parce qu’ils n’ont pas offert à LeBron James autant que lui leur a apporté. Et dans cette histoire, seule la forme est dégueulasse, car l’Elu a fait un choix qui impose le respect. Je suis un grand fan des joueurs qui restent fidèles à leurs clubs, mais quand on y prête l’œil, la plupart d’entre eux ont la chance d’avoir débuté dans de grandes équipes. Magic, Bird, Pierce, Maldini, Raùl, Gerrard… J’admire énormément tous ces joueurs, et si The Akron Hammer avait pu gagner avec sa petite équipe dans le coin qui l'a vu naître, c'eût été splendide. N'empêche que la décision de James avait fait monter le bonhomme dans mon estime. Au milieu du pognon, des mercenaires, de la pression, des statistiques, du défi d’être le meilleur, d’un statut de superstar, de la compétition, se trouvait un gars qui avait choisi de jouer, tout simplement. Dommage que cette façon infâme de l’annoncer m’ait remis les pieds sur terre, avec devant moi un sale type au milieu d’autres sales types. Dire que j’avais failli y croire.

***

« Tant que le joueur n'oublie pas le petit garçon qui préparait son sac le dimanche pour aller jouer, tant que le joueur a en lui ce petit garçon, il n'a rien à craindre. Mais souvent, les joueurs perdent ce petit garçon en route et finissent par croire qu'ils sont vraiment importants. Tout le monde leur dit donc ils finissent par le croire. »
Lilian Thuram

vendredi 2 juillet 2010

FREE AGENT PROFILE : AMAR'E STOUDEMIRE




Annoncé parti à chaque fois que le marché des transferts est ouvert, Amar’e Stoudemire a pourtant honoré chaque année de son contrat avec Phoenix jusqu’à sa clause libératoire, qui arrive cet été. Le départ de Steve Kerr et l’appétit gargantuesque de l’ailier-fort en matière de billets verts ont sonné le glas d’une union qui aura tout de même duré huit ans. Huit ans au cours desquels le Stoude s’est affirmé comme un all-star régulier, et même NBA 1st-teamer en 2007. Sans aucun doute un des tous meilleurs 4 de la ligue, mérite-t-il le contrat max sur 6 ans que les Suns refusent de lui offrir ?

Amar’e est un joueur atypique à son poste. Il donne l’impression d’un joueur plutôt fin en comparaison avec Tim Duncan ou Carlos Boozer, à qui il ne rend pourtant que peu de kilos. En fait, Stoudemire est très athlétique pour son poste, ce qui lui permet de rivaliser avec ses homologues malgré ce déficit de viande. On l’a même souvent vu jouer en 5 à Phoenix, un poste qu’il peut occuper dans un jeu rapide, sa mobilité lui permettant de gêner et juguler beaucoup de pivots même s’il ne pourrait vraisemblablement être une solution viable à ce poste. C’est bien simple, Amar’e est un roc. Pas un pét’ de graisse, que du muscle.

Et plus de 110 kilos de muscles, c’est dur à arrêter. Car contrairement aux autres intérieurs, Stoudemire n’a pas de kilos en trop ce qui le rend beaucoup plus rapide et plus explosif que ses vis-à-vis. Ajoutez à cela un premier pas rapide et vous avez un 4 capable de driver en partant de loin, ce qui élimine les défenseurs trop lourds ou trop lents pour endiguer les accélérations du Sun. Le manque de volume du Stoude est compensé par cette habilité à éliminer son adversaire direct sur une isolation, sans avoir à recourir à du jeu en post-up. Dans le basket moderne, très peu d’intérieurs disposent d’une telle mobilité.

Mais cette mobilité ne saurait être une arme efficace sans être juxtaposée à un bagage technique solide. Si l’on regarde Hakim Warrick, avec qui il partage ce profil de 4 grand-athlétique-rapide, qui n’est pas pour autant capable d’être une menace offensive régulière, on se doute que réduire Stoudemire à ses capacités athlétiques serait une erreur. En effet, il possède depuis quelques années un jump-shot assez fiable, qui rajoute une pression supplémentaire sur le défenseur. Si celui-ci est moins mobile, il aura tendance à se reculer pour contrer un éventuel drive, position que le Stoude peut alors sanctionner avec un face-up jump-shot que ses 2m08 se chargeront de mettre hors de portée d’un contre.

Ce shoot devient encore plus intéressant quand on sait à quel point Amar’e maîtrise le pick’n’roll. Il peut enquiller des shoots ouverts dès qu’il récupère la balle après avoir fait écran, ou créer une situation de mismatch pour les deux défenseurs impliqués si le cuir ne lui parvient pas entre les mains. Capable de s’adapter à n’importe quelle situation défensive quand il s’agit d’exécuter ce schéma, Stoudemire est un joueur qui peut scorer ou créer à partir de situations simples, et peut donc le faire quel que soit le coach qui le dirige.

Pourtant, le point le plus intéressant concernant Amar’e Stoudemire est encore à venir. Ce qui fait la force du joueur des Suns, c’est sa bestialité. Quand il se trouve à 3 mètres du cercle, il se transforme en animal et devient incontrôlable pour la défense. Ses moves vers le cercle n’ont rien d’académiques tout simplement parce que dans ce moment son seul objectif est de s’approcher de l’anneau et de mettre la balle dedans. Il attaque son double pas en prenant par sa vitesse un petit avantage sur le défenseur, puis résiste aux impacts grâce à son impressionnante compacité. Contacts au cours desquels il élargit parfois son chemin. Le voilà sous le cercle, et son jump fait le reste. Finaliste du concours de dunks en 2005, il peut battre n’importe quel big man qui défend sur lui sur sa simple détente, et ainsi finir avec un bon tomar à une main.

S’il ne parvient pas à claquer la balle dans le cercle, il va soit s’en sortir avec des gesticulations aussi improvisées qu’inélégantes qui lui permettront toutefois de marquer quand même. Dans le cas contraire, il obtiendra quasiment toujours la faute, d’où ses 7,7 lancers tentés par match, 3e chez les intérieurs derrière Howard et Bosh. Lancers qu’il n’a aucun mal à convertir, lui le détenteur du record sur un match chez les Suns, avec un 20/20 contre Houston en 2008. 2e au classement des dunks et des and-ones, Stoudemire est un finisseur ultime près du cercle, ce qui compense sa relative faiblesse en post-up, car même s’il dispose de quelques moves, son manque de poids se fait souvent sentir quand il joue dos au panier.

Cette capacité à provoquer des fautes et à se créer son shoot en drive, isolation, poste bas, mi-distance, au périmètre ou sur pick’n’roll fait de Stoudemire un des tous meilleurs scoreurs purs tous postes confondus et le meilleur chez les powers. De plus, contrairement à la majorité des scoreurs, Amar’e sélectionne bien ses shoots ce qui lui permet d’être dans les 20 meilleurs joueurs de tous les temps en ce qui concerne le pourcentage de réussite en carrière. Si sa moyenne de points est plus basse que celle d’un Chris Bosh, c’est simplement parce qu’il est mieux entouré et doit partager la balle alors qu’aux Raptors Bargnani est le seul autre joueur capable de marque plus de 10 points pendant 5 matches d’affilée.

C’est là qu’arrive la première interrogation. Le Stoude n’a jamais été un go-to-guy puisque sous la houlette de Nash et inclus dans le plus gros collectif de la ligue depuis des années. On a bien pu voir qu’il n’est pas un joueur de 4e quart-temps, et qu’il est incapable d’élever son niveau de jeu en playoffs avec régularité. Si une franchise se décide à bâtir une équipe autour de Stoudemire elle prendra un gros risque en donnant les clés à un joueur qui n’a jamais été un patron, et encore moins un leader. Le talent d’Amar’e semble lui suffire et il n’a jamais cherché à aller plus loin.

Aller plus loin, ou moins loin. Par exemple sous son propre panneau. Le Stoude est la parfaite illustration du fait que les stats ne font pas le défenseur. Car s’il affiche 8,9 rebonds et 1,4 contres en carrière, STAT est loin d’être un foudre de guerre passé la phase offensive. Ses bons chiffres aux rebonds sont simplement dus au fait qu’il joue intérieur dans une équipe sans spécialiste défensif –attendons quand même de voir Robin Lopez l’an prochain. Il défend près du cercle, il récupère les ballons qui retombent près du cercle, point. Et si son jump et ses réflexes font de lui un shotblocker correct, il n’en est pas pour autant un bon défenseur sur l’homme, et encore moins une tour de contrôle de la défense.

Pourtant, un Stoudemire motivé peut être un excellent rebondeur, comme en témoignent ses records en carrière de 17 rebonds défensifs et 23 rebonds totaux. Sa nonchalance de ce côté du terrain ne date pas d’hier mais n’est pas pour autant compréhensible. Il n’existe quasiment plus que des pivots défensifs, et on voit parallèlement de plus en plus de 4 offensifs. C’est vrai que quand on se penche sur les noms des gros intérieurs free agents (Bosh, Boozer, Lee), aucun d’entre eux n’est un défenseur ne serait-ce que potable. Mais ils sont tous d’excellents rebondeurs, ce qui n’est pas le cas du Stoude. Une pierre dans son jardin qui a suffi aux Suns pour ne pas lui proposer un contrat maximum. Ce qui ne serait pas forcément une erreur si ceux-ci récupèrent un des trois noms évoqués plus haut.

Car si Stoudemire est un intérieur à part, le plus incontrôlable en attaque à défaut d’être le plus doué, ses errements défensifs et son manque d’activité au rebond sont une barrière logique à un contrat de franchise player. Un franchise player qu’il n’a jamais été et qu’il ne sera sans doute jamais. Pourtant, le Stoude est un scoreur pur, avec un talent inné et des capacités physiques démentielles, qui une fois intégré dans un collectif est bien plus fort que les autres powers sur le marché. En fait, pour offrir un tel contrat au all-star de Phoenix et en avoir pour son argent, il faut être en mesure de pouvoir gommer ses défauts. C'est-à-dire avoir un pivot défensif disposé à faire le sale boulot et un go-to-guy capable de mener ses troupes. Vous avez dit Chicago ?

samedi 19 juin 2010

TRUE MOCK DRAFT




1st pick - Washington Wizards


John Wall, Kentucky. Point Guard.

Pas d’erreur possible, Wall sera bien évidemment le n°1 de cette draft. Meneur ultra-explosif capable aussi bien de scorer que de distribuer le jeu, le prodige de Kentucky a en plus de ses qualités actuelles une marge de progression assez démente ne serait-ce qu’au niveau de son shoot. On a pu le voir très mature dans la gestion de son équipe composée massivement de freshmen et il pourra apporter dès cette année en NBA. Bien qu’il soit souvent comparé à Derrick Rose, je pencherais plutôt pour Penny Hardaway au vu de sa vitesse et de son physique.

2d pick – Philadephia Sixers

Evan Turner, Ohio State. Swingman.

Une nouvelle fois, un choix évident pour les Sixers, même s’il s’est dit que ceux-ci pourraient prendre Favors avec leur deuxième choix. Turner est le joueur le plus NBA-ready de cette draft, et surtout un patron sur le terrain à qui ont peut confier les rênes d’une équipe. Philly a besoin de se reconstruire et la sélection de Turner est la meilleure chose qui puisse leur arriver dans cette optique, et son arrivée rappelle étrangement celle de Roy à Portland dont il est le parfait sosie dans le jeu. Moins bon shooteur que The Natural, il est en revanche un meilleur rebondeur.

3d pick – New Jersey Nets

Derrick Favors, Georgia Tech. Power Forward/Center

Si les Nets avaient bougé à Brooklyn dès cette année, il leur aurait fallu du clinquant et la sélection de Johnson, beaucoup plus NBA-ready, serait apparue plus évidente. Mais étant donné qu’il leur reste un an avant de déménager cette saison peut apparaître comme une transition et Favors est le choix qui s’impose. Monstre physique, il est plus orienté défense et collera parfaitement avec Lopez, plutôt attaque. S’il progresse dans sa palette offensive, et il a les moyens de le faire, Favors peut devenir injouable dans la raquette. C’est avec Wall le meilleur potentiel de cette draft.

4th pick – Minnesota Timberwolves

Wesley Johnson, Syracuse. Combo Forward.

Dans cette draft, Johnson est peut-être le joueur qui peut le plus apporter dès sa première année. Très rapide, très athlétique, l’Orangeman partage un profil d’ailier très bon rebondeur et défenseur avec Shawn Marion, mais contrairement à The Matrix il possède un excellent shoot, peu importe la distance, comme en témoignent ses 50% aux tirs et 41% à trois points. Pas de bon poste 3, pas de spécialiste de la défense, manque d’adresse derrière l’arc, l’arrivée de Johnson peut faire un bien fou aux Wolves.

5th pick – Sacramento Kings

DeMarcus Cousins, Kentucky. Forward/Center.

Extrêmement doué techniquement, très bon rebondeur, Cousins présente un profil très rare pour un big man en NBA. Son talent évident aurait pu lui permettre de venir contester le top 3 de cette draft, mais sa désinvolture et son taux de graisse anormalement élevé ne rassurent pas franchement quand on a pu observer la tournure qu’a prise la carrière d’Eddy Curry. Pourtant, Cousins est un 7-footer qui peut scorer en post-up, au périmètre et réaliser des double-doubles régulièrement dès sa saison rookie. L’arrivée de Dalembert aux Kings les pousse à sélectionner un intérieur offensif pour l’épauler, et Cousins peut être ce joueur.

6th pick – Golden State Warriors

Greg Monroe, Georgetown. Power Forward.

Intérieur rapide et plutôt habile de ses mains, l’ailier-fort de Georgetown s’adapterait parfaitement au jeu up-tempo des Warriors, d’autant qu’il défend plutôt bien les lignes de passes et est un contre-attaquant redoutable. Parfois un peu emprunté en défense, pas forcément toujours capable de dominer son vis-à-vis en un-contre-un, Monroe peut s’éclater à Oakland, d’autant que son jeu de passes est très développé pour un intérieur.

7th pick – Detroit Pistons

Cole Aldrich, Kansas. Center.

Les Pistons manquent cruellement d’un grand pivot dans leur frontcourt, l’arrivée d’Aldrich qui approche des 2m10 peut donc leur faire énormément de bien. Le pivot de Kansas est un spécialiste de la défense, ce qui ne sera pas de trop dans une équipe qui regorge de scoreurs. Bon rebondeur, bon contreur, grosse envergure, il apporte une présence dans la peinture même s’il n’est pas spécialement athlétique.

8th pick – Los Angeles Clippers

Al-Farouq Aminu, Wake Forest. Combo Forward.

Pour parfaire leur 5 majeur, il ne manque aux Clippers qu’un poste 3. Si Aminu est encore disponible quand viendra leur 8e choix, ils doivent se jeter dessus. Au niveau du talent ou des besoins de l’équipe, l’ailier de Wake Forest est le joueur qu’ils doivent drafter. Gros défenseur, très athlétique, Aminu peut former avec Griffin un duo de forwards absolument dévastateur.

9th pick – Utah Jazz

Ed Davis, North Carolina. Power Forward.

Anticipant un probable départ de Carlos Boozer, le Jazz se doit de sélectionner un intérieur dans une draft qui n’en manque pas. Ed Davis est un joueur avec un bon QI basket comme les aime Jerry Sloan, doué en post-up et excellent défenseur. En plus de ça, Davis donne l’image d’un garçon humble qui ne cherche ni le strass ni les paillettes. Parfait pour le Jazz.

10th pick – Indiana Pacers

Avery Bradley, Texas. Combo Guard.

Sans doute l’équipe à qui il manque le plus un meneur, les Pacers ont raté le coche l’an dernier et se retrouvent gros jean comme devant pour cette draft ci. Il serait idiot de gâcher leur 10e choix pour sélectionner Eric Bledsoe, alors que beaucoup de talents seront encore disponibles à ce stade de la soirée. Avery Bradley est un pur scoreur, qui peut être très utile en sortie de banc comme Thornton à New Orleans. Un choix par défaut sans doute, mais un bon choix quand même.

11th pick – New Orleans Hornets

Gordon Hayward, Butler. Small Forward.

Bien plus athlétique que sa couleur de peau ne le laisse paraître, Hayward est également un excellent shooteur. De plus, le parcours de Butler « plus défensif tu meurs » a renforcé son image de bon défenseur sur l’homme. Doté d’un QI basket bien au-dessus de la moyenne, son entente avec Chris Paul ne fait pas le moindre doute, et en le sélectionnant les Hornets peuvent commencer à préparer l’après-Stojakovic avec ce joueur qui me rappelle beaucoup Dan Majerle.

12th pick – Memphis Grizzlies

Xavier Henry, Kansas. Shooting Guard.

Les Grizzlies sont l’équipe qui a le plus laissé jouer son 5 majeur cette année, en grande partie à cause de la faiblesse de leur banc. Henry apparaît comme une solution crédible à ce problème, lui qui est un scoreur pur. Comme Indiana, Memphis aurait aimé choper un bon meneur mais cette draft en est bien trop avare. En revanche, le possible repositionnement de Mayo en 1 quand Conley est sur le banc peut être extrêmement flippant si pendant ce temps Henry est avec lui dans le backcourt.

13th pick – Toronto Raptors

Hassan Whiteside, Marshall. Center.

Chris Bosh a déjà préparé ses valises, et contraint par la même occasion les Raptors à drafter un autre big man. Whiteside est un pivot très grand et à l’envergure immense, la plus grande de cette draft, ce qui peut permettre le repositionnement de Bargnani en 4 où il pourra peut-être enfin laisser exploser son potentiel trop rarement entrevu. Bon rebondeur mais un peu léger offensivement, le pivot de Marshall est encore très jeune et présente un potentiel très intéressant. Peut-être le joueur le plus complémentaire de l’ailier-fort italien disponible en fin de loterie.

14th pick – Houston Rockets

Patrick Patterson, Kentucky. Power Forward.

Pour densifier leur rotation intérieure, le choix du Junior de Kentucky peut être une bonne pioche pour les Rockets. Capable d’attaquer, de défendre et de prendre des rebonds, Patterson peut devenir un role player très utile, plus particulièrement dans une équipe qui perd régulièrement son meilleur intérieur. Après 3 ans passés en NCAA, le coéquipier de John Wall peut apporter dès sa première année de par sa maturité et son sérieux.

15th pick – Milwaukee Bucks

Luke Babbitt, Nevada. Combo Forward.

Très technique, très bon shooteur, Babbitt peut apporter son écot de points à une équipe des Bucks qui manque quand même de scoreurs réguliers. Sa capacité à jouer à deux postes est un plus, même s’il aura du mal à défendre sur des powers.

16th pick – Minnesota Timberwolves

Paul George, Fresno State. Small Forward.

Bon shooteur quelque soit la distance, doté d’une très bonne vision du jeu, George serait un bon choix pour les Wolves, équipe la plus maladroite de la ligue derrière l’arc. Dans une équipe reposant beaucoup sur le jeu intérieur, sa qualité de passe ne sera pas de trop.

17th pick – Chicago Bulls

Ekpe Udoh, Baylor. Power Forward.

Udoh peut offrir d’intéressantes possibilités à la rotation intérieure des Bulls et c’est un excellent défenseur. Un ailier fort plus offensif eut été plus judicieux pour les Bulls, mais pas sur qu’il en reste un plus talentueux qu’Udoh à ce stade de la draft.

18th pick – Miami Heat

Solomon Alabi, Florida State. Center.

Jermaine O’Neal ne sera surement plus de la partie l’an prochain, et le Heat aura urgemment besoin d’un pivot. Si Erik Spoelstra s’entête à faire joue Beasley en 4, il faudra un pivot de grande taille pour pallier le manque de gabarit et d’effort défensifs de l’ancien n°2 de draft. Mesuré à plus de 2m10, Alabi est une assurance de ce côté-là.

19th pick – Boston Celtics

Eric Bledsoe, Kentucky. Point guard.

Rajon Rondo a besoin d’un back-up et la carrière NBA d’Eric Bledsoe se résumera probablement à ce rôle. Un choix évident pour les C’s si le meneur de Kentucky est toujours disponible à ce stade de la draft.

20th pick – San Antonio Spurs

Daniel Orton, Kentucky. Forward/Center

Gros potentiel, Orton a encore beaucoup à apprendre. Tim Duncan et Antonio McDyess sont de bons exemples à suivre et l’intérieur de Kentucky sera peut-être en mesure de prendre le relais le jour ou Dream Tim raccrochera les sneakers.

21th pick – Oklahoma City Thunder

Larry Sanders, VCU. Forward/Center.

Un big man défensif mais toutefois assez rapide, ajout a priori intéressant dans une rotation intérieure.

22th pick – Portland Trailblazers

Kévin Séraphin, Cholet. Forward/Center

Habitués à réussir de bons coups dans la draft
, les Blazers pourraient se laisser tenter par l’intérieur français, costaud et doté de bonnes mains, mais pas encore prêt pour la NBA.

23th pick – Minnesota Timberwolves

James Anderson, Oklahoma State. Shooting Guard.

Bon shooteur, bon défenseur, mais pas très à l’aise avec son dribble, Anderson ne devrait pas trop avoir à s’en faire à 'Sota où ses deux principales qualités seraient sans doute les seules utilisées.

24th pick – Atlanta Hawks

Craig Backins, Iowa State. Power Forward.

Un ailier-fort pour permettre à Josh Smith de passer le plus de temps possible au poste 3, voilà ce qu’il faut aux Hawks. Backins est un bon rebondeur et surtout un très bon shooteur pour un 4, ce qui n’est pas inintéressant.

25th pick – Memphis Grizzlies

Damion James, Texas. Combo Forward.

Très athlétique et très rapide, James n’a en revanche pas vraiment de poste clairement défini, ce qui peut devenir un atout s’il sort du banc, ce qu’il ferait aux Grizzlies.

26th pick – Oklahoma City Thunder

Jordan Crawford, Xavier. Shooting Guard.

A ce stade de la draft, on ne réfléchit plus et on prend le meilleur joueur possible. Si Crawford est toujours disponible, le choisir avec un 26e choix est une excellente affaire.

27th pick – New Jersey Nets

Lance Stephenson, Cincinnati. Combo Guard.

Gros potentiel que ce Lance Stephenson, assez athlétique et bon dribbleur. Pas un gros risque avec un 27 choix, et un pari intéressant sur le long terme. Un gars de Brooklyn en plus, que demande le peuple?

28th pick – Memphis Grizzlies

Quincy Pondexter, Washington. Small Forward.

Pondexter est un bon shooteur, rapide et très bon en jeu de transition, un des points forts des Grizzlies. Toujours dans l’optique de renforcer le banc, un choix intéressant.

29th pick – Orlando Magic

Greivis Vasquez, Maryland. Combo Guard.

Pas maladroit derrière l’arc, passeur correct et doté d’une bonne vision du jeu, Marquez peut faire l’affaire en tant que back-up de Nelson si Jason Williams ne resigne pas.

30th pick – Washington Wizards

Devin Ebanks, West Virginia. Small Forward.

Un joueur assez athlétique, et qui met beaucoup d’engagement des deux côtés du terrain. Assez généreux, Ebanks a un bon état d’esprit et apparaît comme le parfait coéquipier. Ca fera sans doute du bien aux Wizards.

Allez, et je tente un petit trade pour le fun : les Wolves veulent Turner, les Sixers se débarasser du contrat de Brand, alors éventuellement un échange de picks et Al Jefferson contre Elton Brand. Quelques dollars, quelques tours de draft, et le deal est conclu. Evidemment dans ce cas les Sixers prennent Cousins et non Johnson, ce qui foire sévèrement ma mock draft. M'enfin avec 'Sota on sait jamais ce qui peut -où aurait pu- se passer...
Sinon je vous conseille vivement d'aller faire un tour sur UnlimitedNBA où Stillballin aka Mr Draft prend ses quartiers estivaux en vue du 25 juin prochain.

vendredi 18 juin 2010

UN PUTAIN DE MATCH




Bon ben voilà, fini. Plus de 100 matches disputés pour chaque finaliste, et tout s’est joué sur 48 minutes. 48 minutes sans forcément avoir vu du beau basket, du spectacle, des exploits, mais de l’intensité et de l’engagement à ne plus savoir qu’en faire. Les Lakers récoltent leur 16e titre après un combat âpre et un match où la défense et le rebond ont été la clé.

Pourtant, ils ont bien failli passer à côté. Tout ça à cause d’un homme, Kobe Bryant. Celui qui les a si souvent fait gagner avait remis son costume de croqueur et aurait pu se retrouver avec la casquette du boulet en cas de défaite. En début de match, l’arrière des Lakers laisse le jeu se faire, mais il se rend rapidement compte qu’il n’a pas pris un shoot et se rappelle que ce match est pour lui, un match pour entrer dans la légende.

Il se décide alors à mettre des points, mais Ray Allen défend bien sur l’arrière angelino et les prises à deux voire à trois se mettent en place rapidement dès que Kobe cherche l’isolation. Au lieu de ressortir la balle, il préfère alors forcer ses shoots et en envoie même un derrière la planche alors qu’il était dans le corner. Les Lakers s’en sortent grâce à un abattage monstrueux sous les panneaux verts, Gasol compensant sa maladresse aux shoots par une suractivité au rebond offensif.

En revanche, ils ont oublié leur défense sur jeu de transition au vestiaire –comme depuis le début de la série- et Rondo prend un malin plaisir à provoquer des fautes et à rentrer des lay-ups sur des fast breaks post-rebond défensif. La défense intérieure des Celtics leur permet de contenir Gasol et Bynum, et avec une présence au rebond défensif plus importante ils pourraient déjà être loin devant, face à des Lakers qui shootent à moins de 30%. En attaque placée, plus de difficultés, dues à une défense de mort de faim d’Artest sur Pierce, mais le Sheed fait très mal dans la peinture avec un jeu en post-up qui gène beaucoup Gasol qui perd l’avantage de taille qu’il avait face à Perkins.

L’Espagnol est d’ailleurs catastrophique en défense, se faisant également bouffer par Garnett qui l’enrhume avec la même feinte à tous les coups. Pendant ce temps, Kobe continue d’arroser et heureusement que la rentrée de Lamar Odom revitalise un peu des Lakers qui parviennent à rester au contact à la faveur d’un 9-0 en début de 2e quart-temps. 40-34 à la mi-temps pour les C’s, qui compensent les 2d chance points californiens par une défense de fer, toujours moins de 30% aux shoots pour les Lakers qui peuvent s’estimer heureux de n’être qu’à 6 points. A la surprise générale, Ron Artest est le meilleur marqueur à la mi-temps. Normal, c’est le seul sur le parquet à jouer à son vrai niveau.

A la mi-temps, tout le monde invoque la performance de John Starks lors du Game 7 des Finals 94 pour qualifier la prestation de Kobe. 3/14 aux shoots, deux seulement pris dans de bonnes conditions, pas glorieux. Pourtant, le parallèle est totalement erroné : lors de ce match, Starks avait fait 3 premiers quart-temps d’un niveau correct, comme d’habitude, car son rôle était de sortir de sa boîte dans le money time pour finir les Rockets. Seulement, ce match-ci, le meneur new-yorkais n’arrivait pas à rentrer ses shoots dans le dernier quart. Pourtant Pat Riley s’acharnait à demander des systèmes pour qu’il puisse shooter à trois points, expliquant ainsi la feuille de stats pourrie de son joueur, visiblement touché par son tir au buzzer manqué au match précédent.

Rien à voir ce coup-ci. Kobe n’arrive pas à rentrer ses shoots, mais continue à en prendre, même s’il se rend bien compte que la défense de Boston ne lui en laissera pas un seul potable. Il demande des isolations, alors que Ray Allen le contient parfaitement parce que Kobe est trop prévisible : il sort toujours les mêmes dribbles, les mêmes feintes, pour au final les mêmes briques. Une passe décisive seulement pour lui après 24 minutes. Il a la pression, il flippe, il rate ses premiers lancers alors qu’il tourne à 95% sur la finale. Il sait que ce match doit être le sien, mais il sent aussi que celui-ci lui échappe. Il est attendu au tournant mais se dirige droit dans le mur.

Et les choses ne s’arrangent pas à la reprise, puisque les C’s compteront jusqu’à 13 points d’avance au cours du troisième quart. Mais leur écart commence à diminuer, puisqu’aucun des deux bancs ne parvient à apporter de points, ce qui embête bien Doc Rivers qui sait l’importance que le sien a eu dans cette finale. A la fin du quart-temps, 4 points seulement séparent les deux équipes. Gasol commence à prendre la mesure des intérieurs verts en attaque, même si il rate beaucoup de lancers, au contraire de Kobe qui s’il continue à lutter avec son shoot parvient à provoquer quelques fautes et compense sa maladresse par une suractivité au rebond défensif.

Côté Celtics, Pierce est totalement muselé par Artest, qui est partout en défense. Allen donne tellement sur Bryant que son shoot s’en retrouve altéré, et quand on voit la performance de Kobe ce soir on comprend mieux pourquoi Jesus a des pourcentages si faibles sur l’ensemble de la finale. Garnett devrait continuer à s’amuser avec Gasol mais la défense californienne s’est resserrée et Rondo a toutes les peines du monde à trouver ses intérieurs. C’est serré. Très serré. Tendu, stressant, appelle ça comme tu veux. Mon cendrier se remplit aussi vite que mon paquet de feuilles se vide.

Les deux défenses rivalisent d’herméticité. Avec Odom sur le terrain, les Lakers sont plus petits mais bien plus mobiles et les prises à deux se multiplient sans pour autant ouvrir de shoots aux Celtics. Kobe se crée et rentre un shoot pas évident. On se dit alors que cette fois c’est bon, voici venu le moment où le Black Mamba va écrire les plus belles lignes de son histoire. En fait, pas du tout, ce sera son seul shoot réussi du quart-temps. Après avoir testé les intérieurs de Boston, Gasol les piétine. Bien aidé par les arbitres, l’Espagnol prend des rebonds, marque et provoque des fautes. Un shoot à trois points de Fisher sur la tête de Ray Allen à qui il rend pourtant une quinzaine de centimètres, deux nouveaux lancers de Bryant qui fait son beurre sur la ligne de réparation, et voilà les Lakers devant pour la première fois depuis le milieu du deuxième.

C’est alors que le match s’emballe. Les deux équipes sont dans le bonus. Kobe toujours aussi laborieux veut la balle mais n’arrive à l’avoir qu’après une dizaine de secondes. Quelques secondes de plus pour jauger Allen, quelques dribbles inutiles, pas de shoot en vue. Quand il en reste moins de cinq au chrono, il se décide à lâcher la gonfle et offre des shoots moisis à ses collègues. Et c’est comme ça depuis l’entre-deux. A une minute de la sirène, après un 3 points assassin du Sheed, toujours pareil, Kobe tergiverse, Artest récupère la balle derrière l’arc avec 4 secondes pour shooter. Filoche, +6 Lakers. Ron Ron se la raconte. Un peu trop vite. Trois points rendu par Allen. Kobe Bryant se loupe, pas Gasol qui rentre encore des lancers. Temps mort Boston, système pour Allen à trois points qui se mange une prise à deux et envoie un airball. Rondo récupère, se recule dans le corner et allume. Ca rentre. Moins de 20 secondes à jouer, Jackson remplace Artest par Vujacic dans l’optique des lancers.

Remise en jeu pour Odom, pas de Bryant ni de Fisher en vue, l’ailier angelino parvient quand même à trouver The Machine –j’ai toujours kiffé ce surnom. Sur la ligne des lancers, le Slovène tremble comme une feuille. Il a joué 5 minutes et le voilà en train de shooter pour un titre NBA. Il rentre le premier. Puis le deuxième. Temps mort. Vujacic est survolté, il saute partout, se permet de venir chauffer Kobe Bryant pour la possession Celtic à venir. Possession hyper mal jouée, Rondo balance une brique depuis le corner, rebond Gasol qui balance un scud devant récupéré par Bryant qui aurait même pu finir avec un dunk au buzzer, pour le style. Et puis c’est terminé. 5h54 heure française, les Lakers sont champions.

Kobe harangue la foule, on sort les casquettes et les serpentins, les Lakers sont champions. On voit Gasol qui pleure à chaudes larmes tentant vainement de se cacher des caméras. On voit Odom et Artest qui s’enlacent avec des yeux de gamins le jour de Noël. On voit Vujacic qui chope Kobe et lui gueule « Five ! Five ! » bien que les deux hommes soient loin d’être des amis. On voit Bynum dans les bras de Phil Jackson qu’en fait il dépasse à peine. Et puis la cérémonie, le truc relou, quoi. Jerry Buss, le proprio des Lakers, bien démago comme il faut, déclare au micro que s’ils ont gagné c’est grâce à leur public, le meilleur. Le parterre de stars courtside et le public qui faisait moins de bruit qu’une seule vuvuzela quand les Celtics menaient de plus de 10 points semblent être d’accord avec lui.

Russell qui donne le trophée à Kobe, MVP, se fait siffler. Celtic, normal, répondront les fans, aussi fair-play dans la victoire qu’un Sheed dans la défaite. C’est bon, ça c’est fait, on fête le titre avec sa famille et du bon Gatorade, on fait le con à la télé parce qu’on est Ron Artest, on reste sobre parce qu’on est Phil Jackson et que un titre de plus ou de moins on s’en branle, on éteint l’ordi parce qu’on est en France, qu’il est 6 heures passées et qu’on a un peu sommeil.

Ce qu’il faut retenir de ce Game 7, c’est la perf de Ron Artest, 20 points, 3 rebonds offensifs et 5 interceptions. Grosse défense sur Pierce, sur les lignes de passes, beaucoup d’engagement et un trois points ultra-clutch. Les Lakers ont gagné grâce à leur défense dans le money time, où ils ont étouffé les Celtics. Kobe a raté une belle occasion d’ajouter un peu de clinquant à sa légende, mais le principal c’est cette 5e bague.

Au final, je suis content. Déjà parce que j’ai jamais vraiment pu encadrer les Celtics. Pas de raison particulière, peut-être parce qu’ils ne jouent pas assez Shippin’ up to Boston au TD Garden. Ouais, ça doit être pour ça. En même temps, je suis pas un grand fan des Lakers non plus. Par contre, ce que j’aime, c’est voir l’histoire s’écrire, et cette nuit j’ai pu en voir une belle page. C’est toujours frustrant de te rendre compte que tu as raté quelque chose et que tu ne pourras jamais le revivre, genre le titre de l’OM en 93. Bien sur, il y a toujours moyen de revoir le match, mais tout ce qui l’entoure a disparu. C’est pour ça que j’adore Federer. J’apprécie le personnage autant que le joueur, mais malgré moi, ce que je préfère c’est de le voir tomber les records parce que je vois l’histoire du Tennis s’écrire avec lui.

Et ce soir, j’ai pu voir de nouvelles lignes dans le grand livre du Basket avec ce game 7, très serré, très défensif. Mais surtout avec ce 5e titre pour Bryant. Certes, il a raté ce match à titre personnel, mais avec cette bague il rentre un peu plus dans la légende. J’ai eu une pensée pour le Shaq, et pour NTM. Ben oui, en fait c’est pareil. Le duo maudit. Kool Shen avec sa carrière plus conventionnelle, plus aboutie, album solo, production, pub sur le maillot de Lyon et tout le reste. Comme le Shaq. Quelques transferts, quelques bagues, quelques distinctions individuelles. Mais il faut bien se rendre à l’évidence, même s’ils ont perdu du temps en route, et peut-être moins d’accomplis à l’heure du bilan, les génies sont Joey et Kobe, pas leurs acolytes. Problèmes judiciaires, années noires, mais une aura intouchable. NTM, ça veut dire Joey Starr, Lakers ça veut dire Kobe Bryant. Point.

Tout ça pour dire que j’ai passé une bonne soirée. Hier, SoFoot s’était fait passer le mot suite à un article aussi mauvais niveau fond que niveau forme de Chérif Ghemmour, décidément capable du meilleur comme du pire, en gros seuls les spécialistes peuvent apprécier la Coupe du Monde parce que c’est trop dur à comprendre ce qui est beau pour le spectateur lambda, et les boloss qui veulent du spectacle, allez voir la finale NBA. Spectacle ? J’en ai pas vu des masses. Pas de gestes hallucinants, seulement deux dunks, déjà oubliés. Par contre, de la défense, de l’intensité, de l’engagement, du suspense. Du sport quoi. Et j’ai plus kiffé ce soir devant un match fermé, disputé, sans supporter une seule des deux équipes que devant un match des Suns de D’Antoni. Un putain de match, je vous dis.

lundi 7 juin 2010

LEBRON JAMES AUX MAVS : POURQUOI CA PEUT LE FAIRE





Si par un hasard incroyable vous n’êtes pas encore au courant, LeBron James fait partie de la flopée d’agents libres de cet été. Annoncé partout, même aux Clippers, l’Elu continue de faire l’actu chaque jour malgré son élimination il y a déjà 3 semaines. Chacun fait sa pub, chacun tente des manœuvres plus ou moins farfelues, parfois depuis des années, afin de ramener le double MVP dans sa ville. Attaché à la ville de Cleveland et à sa région qui l’a vu grandir, James ne restera pourtant que si la franchise ohioan peut lui glisser la bague au doigt. Des destinations prestigieuses, il en a à la pelle, mais il se pourrait bien que The Akron Hammer se fasse la malle du côté de Dallas.

Après deux saisons ponctuées aussi bien par des titres de MVP et des bilans faramineux que des non-participations aux Finales, le seul défi qu’il reste à James est de remporter ce foutu championnat qui lui échappe depuis des années. Il souffre des comparaisons entre lui et Bryant, sa main étant toujours vierge de bagues. Chaque débat voit toujours les mêmes arguments revenir : LeBron n’a jamais rien gagné, et ça l’énerve au plus haut point. Aux Mavs, il rencontrerait un autre mort de faim qui est comme lui prêt à plaquer son équipe de cœur pour enfin soulever le trophée Larry O’Brien, Dirk Nowitzki. L’Allemand se sent capable de quitter Dallas et un contrat de 25 millions par an pour aller chercher le Graal, mais si LeBron arrive, nul doute qu’il restera.

D’où problème potentiel, James peut-il accepter de partager la vedette avec une autre tête d’affiche ? Dallas est la ville de Nowitzki, et l’Elu sait bien que dans les cœurs des fans, il ne dépassera jamais le leader Maverick. Cela dit, malgré un effectif plutôt balèze, celui qui porte le maillot bleu depuis 12 ans n’a jamais ramené de titre. Si LeBron arrive et gagne le championnat dès sa première saison dans le Texas, il peut être le héros de cette aventure. De plus, Nowitzki est un joueur bien moins flashy qu’un Wade ou qu’un Bryant, ce qui n’empêchera pas l’Elu de s’attirer les feux des projecteurs. Sur le plan sportif, Nowitzki est sans doute le joueur le plus complémentaire du King, leur entente ne fait donc pas le moindre doute.

James sait créer pour ses partenaires, Dirk n’a pas son pareil pour finir les actions quand on lui en donne l’occasion. Un 4 shooteur ouvrirait la voie aux pénétrations du bulldozer de l’Ohio, et si en plus il peut rentrer les shoots quand le King ressort la balle, ce duo de forwards serait de loin le plus destructeur de la ligue. Rajoutons à cela un effectif de qualité déjà en place, vous avez là le favori pour 2011. Aucune autre franchise n’est en mesure de proposer un tel projet sportif à la star de l’été, qui pourrait se laisser tenter par les sifflets de train du Far West si ceux-ci présentent un tel potentiel sur le papier.

En effet, l’effectif des Mavs est l'un des plus fournis de la ligue. Malheureusement, l’élimination prématurée des Texans en a vite montré les limites et l’arrivée de LeBron permettrait d’y ajouter ce qui a manqué lors des playoffs aux coéquipiers de Jason Kidd. Jason Kidd ? En voilà un argument de poids ! James a depuis longtemps fait savoir qu’il voulait jouer avec l’ancien meneur des Nets qu’il adore depuis qu’il l’a côtoyé avec le Team USA. Après avoir promis aux dirigeants des Cavs qu’il ramènerait un titre s’il avait Kidd à ses côtés, déclaré que celui-ci était le joueur avec qui il avait préféré évoluer, la présence du meneur 10 fois all-star pèsera lourd dans la balance au moment des négociations.

Négociations qui ne seront pas seulement sportives, mais bien évidemment financières. LeBron veut de l’oseille, et Mark Cuban peut lui en donner. Le propriétaire des Mavericks a construit son équipe comme on fait sa fantasy, amassant les talents et dépensant sans compter, avec un retour sur investissement plutôt décevant, car si Dallas est en playoffs depuis 2001, la finale de conférence gagnée en 2006 a été la seule disputée depuis l’arrivée du milliardaire. L’arrivée de l’Elu lui offrirait des retombées médiatiques sans pareil en NBA, plus des bénéfices directs sur la vente de maillots et de billets. Ce que James voudra, Cuban le lui donnera au risque de rogner sur d’autres secteurs.

Nowitzki s’est vu proposer un contrat de 25 millions la saison qu’il a refusé. Si James arrive, l’Allemand verra son enveloppe diminuer légèrement mais il suivra la logique sportive et se pliera à un renouvellement du moment qu’il tourne autour des 20 millions. Le salary cap sera alors explosé avec le contrat du King, mais Cuban peut contacter les Cavaliers pour un sign-and-trade. L’effectif qu’il a construit a déçu, il pourra donc se séparer de quelques éléments sans trop de regrets. Renouvellement de l’équipe par le départ de cadres comme Jason Terry, avec dans la balance un Shawn Marion, un Erik Dampier ou les deux pour équilibrer le deal. Quelques tours de draft en prime et Cleveland pourrait se plier aux exigences de son leader pour rejoindre le Texas. James quitte la ville en y laissant une équipe compétitive à défaut d’une bannière, mais ce scénario reste honorable.

Cependant, il serait davantage profitable à l’Elu d’avoir décidé seul de l’endroit où il continuera sa carrière. Etre tradé c’est bien moins classe que de signer tout seul comme un grand là où on veut jouer. Et Dallas est un pôle bien moins attractif que Brooklyn ou New York. Si LeBron privilégie l’image au sportif, il ne rejoindra pas les rangs des Mavs. Mais la meilleure image qu’il puisse se donner n’est-elle pas celle d’un gagnant ? Le titre qu’il n’aura jamais à Cleveland, il l’aura à Dallas au sein d’une équipe somme toute sans histoire ni héros historique –Nowitzki mis à part. Qui plus est, s’exporter à l’Ouest peut donner lieu à une rivalité avec le Los Angeles de Kobe, inscrite dans l’histoire aux côtés des classiques Bulls-Knicks et autres Lakers-Celtics.

Bref, Dallas a des arguments en béton armé pour attirer le plus gros poisson de l’été dans ses filets, mais celui-ci répondra-t-il aux appels du pied de Cuban ? LeBron veut être LA star de la NBA, et il ne veut pas partager. Une star déjà dans la place, une franchise pas franchement tape-à-l’œil, un constat d’échec à Cleveland, autant de raisons qui peuvent pousser l’Elu à rejeter l’hypothèse Mavericks. Mais s’il veut sa place dans la légende, sa route doit passer par des titres, et pour cela quoi de mieux que d’en gagner avec une franchise sans passé ? Le sportif, l’argent et l’Histoire l’attendent dans le Texas. Qui peut lui proposer mieux ? Pour le moment, personne.

lundi 10 mai 2010

RAJON RONDO, ROULETTE RUSSE





Depuis le début des playoffs, Rondo est éblouissant. Des stats flamboyantes et une main mise totale sur le jeu des Celtics. On l’attendait, on l’a. Le vrai meneur all-star qui s’affirme et dirige une armée de vétérans plus reconnus les uns que les autres. Le patron, c’est lui. Le jeu des C’s, c’est lui. Ses épaules semblent assez solides pour supporter cette pression et on le voit évoluer à un niveau tel que des « MVP ! MVP ! » commencent à sortir des tribunes quand le supersonique meneur se pointe sur la ligne de réparation.

Oui, Rajon est le boss qu’il était amené à devenir au sein de l’équipe. Le problème est qu’il est en train de dépasser ce stade. Plus qu’un boss, il se pose en leader tous domaines confondus. Ce qui est inquiétant quand on voit l’effectif de Boston, dont Rondo est le meilleur scoreur, passeur, intercepteur et troisième rebondeur. Alors le problème se pose : l’explosion du meneur vert est-elle néfaste pour ses coéquipiers ?

En effet, on pourrait simplement se dire que Rondo est obligé d’élever son niveau de jeu pour pallier aux faibles rendements de ses aînés, mais j’ai bien l’impression qu’il en est le principal responsable. Pierce et Allen vivent leur pire campagne de playoffs sur le plan individuel, tout comme Garnett, qui fait en revanche bien mieux qu’en saison régulière. Car si le meneur Celtic parvient à tirer le meilleur de son secteur intérieur, il phagocyte ses ailiers, et par conséquent ne les met pas dans de bonnes conditions quand on sait l’importance que peut avoir la mise en route d’un shooteur comme Allen.

Rondo est avant tout un playmaker, meneur passeur par excellence étant donné son jeu de passes mais aussi ses difficultés à scorer. Sauf que maintenant, il sait que sa capacité de pénétration peut faire extrêmement mal aux meneurs qu’il affronte et a pris confiance dans son shoot en progrès. C’est là que se situe le cœur du problème : il est maintenant également capable d’apporter son écot à la table de marque et ne s’en prive pas, pensant qu’il est de son devoir de s’occuper de tous les secteurs du jeu. Ainsi, la Flèche Verte est durant ces playoffs le joueur qui prend le plus de tirs par match chez les Celtics, avec une réussite bien moins importante qu’en saison régulière. On peut y ajouter ses 5,8 lancers tentés, encore une fois plus haute moyenne de l’équipe.

On peut voir à travers ces chiffres que Rondo est devenu la menace au scoring n°1 de Boston. Il va même jusqu’à s’accorder 1,4 tentatives derrière l’arc alors que son pourcentage en carrière ne dépasse pas les 25%. Le meneur des C’s veut trop bien faire, et il en fait trop en empiétant sur le territoire de joueurs qu’il est censé faire mieux jouer. Manque de maturité ? Peut-être. Quand je vois Rondo jouer et abuser de sa facilité à driver je ne peux m’empêcher de penser à Steve Nash qui même s’il est depuis longtemps l’un des tout meilleurs artilleurs de la ligue ne se sert que peu de son shoot et préfère faire confiance à ses coéquipiers, aussi mauvais soient-ils. Le Canadien ne se mue en scoreur que quand à l’approche de la sirène son équipe a besoin de ses paniers. Son homologue Celtic est persuadé que ses points sont nécessaires à la bonne marche de l’équipe alors que ce n’était pas le cas jusque là, et montre peu de confiance envers ses partenaires dont c’est le rôle.

Il est certain que Rondo n’est pas un vétéran, et n’a pas la sérénité d’un Jason Kidd, mais ce n’est pas pour autant qu’on peut lui excuser sa trop grande confiance en lui. A l’inverse d’un MVP, il ne tire pas ses partenaires vers le haut et parvient à faire douter de lui-même la montagne de sang-froid qu’est Paul Pierce. Les meilleurs meneurs savent tirer le meilleur de leurs joueurs, ce qui n’est pas le cas de Rondo. Chris Paul parvient à faire de David West un all-star et de Tyson Chandler un bon joueur offensif aux yeux des Bobcats, ce qui montre bien l’influence du bonhomme sur ses équipiers. Il n’a pourtant qu’un an de plus que le meneur des Celtics. En fait, la meilleure défense sur Rondo va être pour ses adversaires de jouer sur cette confiance qu’il a en lui.

Ray Allen et Paul Pierce sont deux grosses menaces offensives ? Si je laisse de l’espace à Rondo, il va avoir tendance à shooter ou à attaquer le cercle pour faire comprendre qu’il peut marquer partout, et pendant ce temps les deux pistoleros seront inoffensifs. Si en plus de ça je laisse deux joueurs les coller, le meneur Celtic va avoir tendance à jouer à l’intérieur sur attaque placée et quand ils auront un shoot à prendre, la mécanique ne sera pas en route, ce qui donne des pourcentages à 3 points de 22% pour Pierce et de 26% pour Allen dans la série contre Cleveland. Série au cours de laquelle Ray Ray a tenté la majorité de ses tirs longue distance sur jeu de transition. On peut dire ce qu’on veut de Mike Brown pour ce qui est de l’attaque, mais en ce qui concerne la défense c’est l’un des tous meilleurs coachs de la ligue. La clé de la série pour les Cavs, c’est de faire de Rondo un scoreur. Les deux défaites de Cleveland correspondent aux deux meilleurs totaux de passes du Celtic.

Point d’orgue de ses excellents playoffs, son triple-double du Game 4 qui propulse les C’s vers la victoire, construit à la force de 21 tirs tentés (13 de plus que Pierce), 16 lancers tentés (plus que Pierce, Allen, Garnett et Wallace additionnés) mais aussi un improbable 18 rebonds, soit autant que Garnett, Perkins, Wallace et Davis réunis ! Je veux bien croire que Rondo doit faire le boulot à la place des autres, mais à un moment il faut savoir faire confiance à ses coéquipiers. Le meilleur match des Celtics reste le Game 2 à Cleveland où il avait distribué 19 caviars, preuve qu’ils ne sont jamais aussi bons que quand leur meneur reste dans ce rôle de distributeur dans lequel il excelle plutôt qu’un attaquant hyperactif qui rappelle davantage Stephon Marbury que Jason Kidd.

Les choses ne sont bien évidemment pas si limpides, tout simplement parce que Rondo est un joueur extrêmement talentueux. Ses performances aussi contre-nature soient-elles sont d’un niveau tellement élevé qu’il est difficile d’en faire le reproche au principal intéressé. Toutefois, la Flèche Verte est devenu à travers cette montée en puissance un revolver avec une balle dans le chargeur, braqué sur la tempe des Celtics. Ils ont beau appuyer sur la gâchette, ils sont encore en vie. Mais la sixième balle ne pardonnera pas.

mercredi 5 mai 2010

TRUE ROOKIE OF THE YEAR : TYREKE EVANS




En 2004, LeBron James était élu Rookie of the Year devant Carmelo Anthony, arnaque principalement justifiée par la supériorité statistique de celui qui deviendrait plus tard double MVP. Anthony avait emmené les Nuggets en playoffs, performance qu’il a d’ailleurs toujours réédité depuis, tandis que les Cavaliers de James pouvaient partir pêcher dès le mois d’Avril. Cette année-là, James ne méritait pas son trophée. Pourtant, les mêmes arguments résonnent comme un écho quand il s’agit de défendre Tyreke Evans, mais sont cette fois-ci parfaitement suffisants.

On a longtemps présenté Brandon Jennings comme l’adversaire d’Evans pour le trophée, car il est parvenu à amener Milwaukee en playoffs tandis que les Kings ont fait une saison anonyme -une de plus- mis à part les prestations de leur prolifique rookie. Le parallèle avec le ROY 2004 semble alors évident, mais la situation est bien plus ambiguë. En fait, quand LeBron James pique le trophée à Anthony, il tourne (comme Robertson et Jordan en leur temps) au-dessus de cette « fameuse » barre des 20-5-5. 20,9 points, 5,5 rebonds et 5,9 passes pour être exact. Les Cavs eux sont à 35 victoires, 10 de plus que les Kings d’Evans. La différence majeure se situe dans les statistiques d’Anthony : 21 points, 6,1 rebonds et 2,8 passes, des chiffres pas si éloignés de ceux de James. Jennings, même s’il a largement contribué au succès de son équipe, est bien loin d’avoir des statistiques du niveau de celles d’Evans.

Dur en effet de défendre la candidature de Hollywood quand on voit ses pourcentages rachitiques aux shoots et 3 points. Certains vont même jusqu’à dire que la bonne saison des Bucks est due seulement à Andrew Bogut et non au virevoltant rookie. Je n’irais pas si loin, car comme le rappelle Felipe Furtado, le meilleur coéquipier de Jennings a réalisé sa meilleure saison tandis que le meilleur coéquipier d’Evans a été transféré. On peut dire ce qu’on veut de Kevin Martin, mais un gars qui sort d’une année à presque 25 points de moyenne n’est pas un mauvais joueur, et Evans a été incapable de jouer avec lui. En fait, Jennings a davantage un profil de MVP, mais sans les stats alors que Ty-Break a les stats mais pas vraiment le profil.

On pourrait alors lui opposer Stephen Curry, qui lui aussi propose d’excellentes stats dans une équipe au bilan similaire à celui des Kings (une seule victoire de différence). A la différence d’Evans, Curry a su s’adapter. Lui qu’on voyait comme un 2 a été positionné dans un rôle de meneur par Don Nelson, et il s’est avéré qu’il pouvait être un vrai playmaker en plus de ses talents de shooteur qui avaient fait de lui le meilleur marqueur de NCAA. Une fois Stephen Jackson parti, Curry a véritablement explosé chez les Warriors, haussant sa production et ses pourcentages au fur et à mesure de la saison. Une capacité d’évolution et de progression que n’a pas montré Evans, mais à laquelle il oppose sa régularité sur toute la saison, chose dont Curry ne peut pas se targuer, n’ayant véritablement explosé qu’en 2010.

Alors oui, les Kings ont fait confiance à Evans et c’est pourquoi ils ont viré Martin qui aurait gêné leur pépite. Oui, ils ont accepté de lui donner ce poste 2 alors que lui-même se définissait comme un meneur avant le début de la saison, bouleversant ainsi leur roster. Oui, ils croient en leur rookie et c’est pour ça qu’ils ont été prêts à passer une saison de transition dans les profondeurs du classement et n’ont pas cherché à l’orienter vers un autre rôle. Mais cela rend les choses trop faciles pour Evans, et pas sur qu’il puisse réellement progresser si on ne lui fait faire que ce qu’il sait déjà faire. Pendant ce temps, on a face à lui Jennings qui a plus de responsabilités, puisqu’étant meneur titulaire d’une équipe de playoffs, et bombardé leader offensif après quelques matches. On a face à lui Curry qui, s’il évolue dans une équipe qui n’a pas de réel objectif, cherche vraiment à évoluer vers un rôle qui n’est pas le sien à la base.

En fait, de ces trois Rookies, Evans a sans doute fait la saison la moins enrichissante sur le plan personnel et collectif. Jennings est aux manettes d’une équipe qui joue les playoffs, Curry donne une nouvelle direction à des Warriors en perdition depuis le départ de Baron Davis, mais les Kings ne vont toujours nulle part. La saison la moins enrichissante, oui. La moins réussie, non. En termes de performances, Evans est de loin le n°1. Des trois rookies cités, Evans a été le meilleur, mais sa marge de progression est beaucoup plus faible que celles de ses deux compères, qui apprennent comment jouer en NBA et ont plus de responsabilités. Les prochaines saisons d’Evans vont très probablement ressembler à celle-ci -ce qui est certes loin d’être une mauvaise chose- si on ne l’oriente pas vers un autre rôle, puisqu’il n’a rien fait de plus en NBA qu’en NCAA. Finisseur hors pair, sans doute l’un des meilleurs, solide et capable de délivrer des passes décisives, mais incapable de driver une équipe. Evans sera un excellent lieutenant, mais les deux autres seront de vrais leaders.

Vous l’aurez probablement compris, je suis loin d’être un fan de Tyreke Evans. Cependant, le Rookie of the Year comme son nom l’indique récompense le rookie de l’année et non celui du futur. La progression est un facteur difficile à prendre en compte étant donné que tous ces joueurs effectuaient leur première saison, il faut donc se baser davantage sur l’adaptation à la NBA, et là, il est évident que Tyreke a été de loin le plus impressionnant dans ses performances et la régularité de celles-ci. Comme il n’y a pas de Carmelo Anthony à lui opposer cette saison, Tyreke Evans est pour moi le Rookie of the Year.


TRUE NBA AWARDS :

True Most Valuable Player : LeBron James

True Coach of the Year : Jerry Sloan

True Executive of the Year : John Hammond

True Most Improved Player : Russell Westbrook

STAIRWAY TO MVP : FINAL RANKINGS



Au final, c’est quoi un MVP ?


« Le joueur qui, par ses performances individuelles, élève le niveau de son équipe de façon à la faire gagner. »

Sans doute, mais lequel des trois éléments est le plus important ? Quel équilibre doit-il y avoir entre eux ?

En fait, le MVP est toujours un joueur aux grosses performances individuelles, ce qui ressort souvent dans les statistiques. Le meilleur scoreur sera ainsi toujours cité au moment du vote, peu importe son importance dans les résultats de son équipe (Jerry Stackhouse par exemple). Ce premier élément, les prestations strictement individuelles -bien qu’évidemment une passe décisive, un panier ou autres chiffres comptabilisés aident l’équipe- est en règle générale celui qui va déterminer les candidats. Les joueurs qui ont les statistiques les plus impressionnantes seront les nominés, quelque soit le bilan de leu équipe, qui peut très bien être absente des playoffs. Les premiers choisis seront souvent les meilleurs marqueurs, c’est pourquoi les autres devront compenser leurs points de retard par un gros rendement au rebond ou une production de caviars soutenue.

Parmi ces candidats se fait un premier écrémage, qui va en disqualifier quelques uns. Le bilan de l’équipe va être examiné, et va valoriser les joueurs des franchises qui gagnent. Evidemment, comment peut-on prétendre être le meilleur joueur si on est incapable de gagner des matches ? Le Basket est un sport collectif, c’est pourquoi les simples statistiques individuelles ne peuvent pas être prises en compte, étant donné que personne ne joue seul. Le chiffre majeur pour déterminer le quotient de réussite collective va donc être le plus simple, le nombre de victoires.

C’est là qu’apparaît le paramètre le plus subjectif de l’élection, la capacité du joueur à élever le niveau de son équipe. Même si les résultats sportifs d’une franchise peuvent être moyens, l’influence qu’a son leader dans le pourcentage de victoires va être primordiale. Ainsi, un Dwyane Wade, même si le Heat n’a pas un bilan faramineux, a une responsabilité directe dans chaque victoire acquise par son équipe car le collectif qui l’entoure est d’un niveau plutôt faible. A contrario, les résultats de l’équipe de Dirk Nowitzki ne vont pas énormément faire avancer sa cause puisqu’il a autour de lui un effectif très relevé. Une équipe avec 45-50 victoires avec un effectif moyen porté par une star lui permettra donc de se mettre au niveau du leader d’une franchise à 50-55 victoires qui dispose de coéquipiers au niveau intrinsèque plus haut.

Il faudra donc se pencher directement dans l’influence qu’a le joueur dans le jeu. Kevin Durant ou Joe Johnson sont généralement constants pendant un match entier ce qui donne confiance à leurs coéquipiers ou permet de pallier leurs erreurs. Kobe Bryant et Carmelo Anthony sont souvent plus inconstants, mais savent toujours prendre le match à leur compte quand le score est serré et le temps fuyant. Les Suns et les Bulls ne jouent jamais aussi bien que quand Steve Nash ou Derrick Rose sont sur le parquet. Dwight Howard ne pèse pas beaucoup en attaque, mais sa simple présence en défense fait de lui le joueur le plus important du Magic. Tous ces joueurs ont une influence directe dans le jeu de leur équipe, par leurs présences ou leurs absences, leurs erreurs ou leurs envolées.

Une fois tous ces éléments considérés, libre à chacun d’accorder plus d’importance à l’un ou à l’autre. En fait, il n’y a pas de réel équilibre donné entre eux puisque chaque saison est différente. Un monstre statistique peut ainsi succéder à un maître à jouer hors pair qui lui-même aura succédé au leader d’une équipe que personne n’aurait imaginé en playoffs. Même si le trophée a déjà été décerné, voici mon verdict pour cette année.



L’ENIGME – Dwight Howard, Orlando Magic (59-23)

18,3 points – 13,2 rebonds – 2,8 contres – 61,2% aux tirs

Leader de la ligue aux rebonds, contres, pourcentage et double-doubles, Howard compense son scoring inférieur aux standards MVP par une suractivité dans les autres secteurs statistiques. Même si j’ai déjà dit ce que je pensais des chiffres des rebonds, il apparaît clairement que la simple présence de Dwight dans une raquette oblige l’adversaire à faire des ajustements offensifs et défensifs. Howard ne rend peut-être pas ses coéquipiers meilleurs, mais il rend l’équipe adverse moins bonne, ce qui au final revient plus ou moins au même.


10 – Joe Johnson, Atlanta Hawks (53-29)

21,3 points – 4,6 rebonds – 4,9 passes

Johnson n’est pas un franchise player comme les autres. Il ne va pas subitement se métamorphoser en go-to-guy dans les moments critiques mais simplement continuer à jouer son jeu pour rassurer ses coéquipiers. C’est évidemment un élément important dans la perspective du MVP, mais si Double J est si constant c’est parce qu’il est incapable d’élever son niveau de jeu. Heureusement, son niveau de jeu normal est celui d’un MVP, donc mentionner son nom parmi les candidats ne pose aucun problème.


9 – Derrick Rose, Chicago Bulls (41-41)

20,8 points – 6 passes

Chicago n’a jamais gagné un match sans son meneur sophomore, ce qui fait déjà une carte de visite plutôt sympa. Plus important encore, la production de Rose en 2010, largement au-dessus de premiers mois plutôt ternes, qui a permis aux Bulls d’arracher leur place en playoffs. A 21 ans, D-Rose est déjà un leader hors normes capable de prendre ses responsabilités et de se transcender quand son équipe le nécessite. Son équipe a besoin de lui plus que personne d’autre, et lui répond présent.


8 – Carmelo Anthony, Denver Nuggets (53-29)

28,2 points – 6,6 rebonds

Le souci d’Anthony cette année, c’est qu’il est parti trop fort. Après avoir marché sur l’eau en début de saison et montré clairement que depuis les playoffs 2009 il faudrait compter avec lui dans le débat pour le MVP, son niveau a baissé d’un cran et des blessures lui ont coûté quelques matches. Anthony ne rentrait plus autant de shoots mais continuait à les prendre, avec néanmoins des résultats plus que satisfaisants, mais bien en-dessous de ce qu’il avait pu montrer l’automne dernier. N’empêche que Melo reste un scoreur et leader hors normes qui pourra se hisser plus haut dans les classements si tôt qu’il gardera un niveau constant durant une saison entière.


7 – Dwyane Wade, Miami Heat (47-35)

26,6 points – 4,8 rebonds – 6,5 passes – 1,8 interceptions

A l’approche des playoffs, Wade hausse toujours son niveau de jeu et cette saison n’a pas dérogé à la règle. Le Heat a connu un coup de boost énorme dans les derniers matches qui lui a permis de faire le break avec les autres seconds couteaux de l’Est. Finalement, les playoffs ont montré la nullité criante de son équipe au même titre que son incroyable niveau personnel. Avoir amené si haut une équipe si mauvaise, chapeau Mr Wade.


6 – Steve Nash, Phoenix Suns (54-28)

16,5 points – 11 passes – 50,7% aux tirs – 42,6% à 3 points – 93,8% aux lancers

Trois derniers mois de saison régulière laborieux pour Captain Canada, mais de la même façon qu’Anthony et Billups se passent le relais quand l’un d’entre eux a un coup de mou, Stoudemire a élevé son niveau de jeu permettant ainsi à son meneur de se délester d’un peu de ses nombreuses responsabilités. Dans un tout autre style que Wade, Nash a été capable d’emmener très haut une équipe qu’on voyait plutôt très bas. Le Canadien sait décidément mieux que personne tirer le meilleur de ses partenaires.


5 – Deron Williams, Utah Jazz (53-29)

18,7 points – 4 rebonds – 10,5 passes

S’il est difficile de dire s’il est le meilleur meneur de la ligue, on peut affirmer en revanche que Williams a été le meilleur meneur cette saison. N’en déplaise à Nash, le meneur du Jazz a été bien plus régulier sur le plan individuel, ne connaissant aucune baisse de régime mais simplement des hausses. De la même manière, son équipe a avancé tranquillement avec des pics qui lui ont permis de finir à la place qu’on sait. Grands rendez-vous, grand Deron Williams, et la fin de saison en est un. Depuis Avril, il tourne à 23,5 points et 10,1 passes.


4 – Dirk Nowitzki, Dallas Mavericks (55-27)

25 points – 7,7 rebonds – 91,5% aux lancers

Dirk n’a pas besoin de forcer son talent pendant les matches des Mavericks, ce qui semble évident quand on voit les joueurs qui l’entourent. Pourtant il marque beaucoup, ce qui montre que Dallas nécessite quand même ses points pour gagner, surtout dans le money time où seuls James et Bryant le devancent en termes de scoring. Une équipe si bien fournie mais si dépendante de sa star, ça montre bien l’importance du bonhomme.


3 – Kobe Bryant, Los Angeles Lakers (57-25)

27 points – 5,4 rebonds – 5 passes

Une saison régulière à oublier pour Bryant, ponctuée de blessures à répétition et de passages difficiles pour les Lakers. Des doutes sur sa sélection de tirs que l’on s’imaginait partis depuis sa saison MVP où il avait été simplement excellent dans le jeu, des critiques de toutes parts. Et au final, Los Angeles finit en tête de la conférence Ouest, Bryant termine sur des statistiques de haut vol et reste le joueur le plus craint des dernières minutes. C’est quand on se dit que c’est une mauvaise saison régulière pour Kobe qu’on réalise l’incroyable niveau de ce joueur.


2 – Kevin Durant, Oklahoma City Thunder (50-32)

30,1 points – 7,7 rebonds – 90% aux lancers

Niveau performances individuelles, Durant termine meilleur marqueur de la ligue, avec en plus de bonnes stats aux rebonds, interceptions, contres et pourcentages. Niveau résultats, le Thunder se qualifie pour les playoffs pour la première fois de sa jeune histoire avec en plus 50 victoires. Niveau influence dans le jeu, KD a franchi le pallier qui sépare la star du MVP : il est capable de mettre ses coéquipiers en confiance, sa seule présence suffit à provoquer des décalages et des maux de têtes pour les coaches adverses. Niveau style, c’est Ray Allen en plus grand, plus rapide et plus doué.


TRUE MOST VALUABLE PLAYER – LeBron James, Cleveland Cavaliers (61-21)

29,7 points – 7,3 rebonds – 8,6 passes – 50,3% aux tirs

Cette année, seul Durant aurait pu empêcher James de récolter le trophée. Le trublion du Thunder avait la meilleure association de stats, résultats après le King, mais avec un effectif moins bon. Seulement, James a planté de si bonnes stats au sein de la meilleure équipe qu’il est tout simplement impossible de lui contester le MVP cette saison. Avec des lieutenants de très haut vol, il reste une machine à chiffres et ne cherche pas à s’éloigner de ses responsabilités si bien qu’il est le meilleur sur tous les plans de la définition proposée en début d’article. Incontestable.


TRUE NBA AWARDS :

True Coach of the Year : Jerry Sloan

True Executive of the Year : John Hammond

True Most Improved Player : Russell Westbrook

mercredi 21 avril 2010

TRUE COACH OF THE YEAR : JERRY SLOAN





"When's the last time we heard an impassioned crowd chanting, "C-O-Y! C-O-Y!'' as Brooks or Gregg Popovich or Phil Jackson made a pivotal late-game substitution?"


Jerry Sloan après 1190 victoires à la tête des Bulls et surtout du Jazz n’a jamais reçu le trophée du meilleur coach de l’année. Argument qui suffit à beaucoup pour défendre la cause du Hall of Famer dans cette élection, mais bien réducteur quand on regarde de plus près la saison de son équipe, 5e à l’Ouest après avoir longtemps lutté pour la place de dauphin des Lakers. 2009/2010 a été un bon exercice pour le Jazz qui termine avec le 7e bilan toutes conférences confondues.

Plus important que ses excellents résultats, le jeu pratiqué par le Jazz est la raison majeure qui m’a poussé à choisir Sloan pour cet award. Un jeu fluide qui implique la totalité de l’équipe, du meneur au pivot. Caractérisée par une circulation de la balle permanente grâce à des systèmes qui font confiance à chaque joueur présent sur le parquet, l’attaque de Utah est une parmi les plus efficaces de la NBA. Le fait que chaque membre de l’équipe soit impliqué nécessite une concentration permanente des acteurs qui doivent se sentir concernés sur chaque possession. Sloan donne de grandes responsabilités à son effectif, des plus âgés aux rookies. Wesley Matthews, débutant non drafté, a commencé 48 matches et en a disputé la totalité pour une moyenne de 9,4 points aux côtés de Deron Williams. On sent dans le jeu de Matthews une maturité qui n’émane que de peu de rookies, et une sobriété qui tranche avec les caractéristiques classiques du première année fou-fou qui apporte culot et audace. Celui du Jazz joue comme s’il était en NBA depuis des années, ce qui montre bien la capacité de Sloan à responsabiliser ses hommes afin de mettre son jeu en place. Cette implication maximale des joueurs n’est pas sans rappeler le football total batave des 70’s.

On dira alors, facile d’offrir un jeu aussi audacieux quand on dispose d’un bon effectif. Il est vrai qu’avoir LE meneur qui sait le mieux diriger le jeu sans avoir la gonfle collée aux mains aide dans la mise en place d’un tel projet. Deron Williams est le joueur idéal dans l’optique de Sloan, qui mise également beaucoup sur son entente avec Boozer en pick’n’roll. Un axe meneur-power all-star, beaucoup de coachs n’ont pas cette chance. Pourtant, le roster du Jazz n’est pas si impressionnant qu’on veut bien le croire. En manque de liquidités, les dirigeants ont lâché sans contrepartie un des piliers de l’équipe, Ronnie Brewer, qui apportait autant par sa défense que par sa connaissance de systèmes qu’il effectuait depuis 4 ans. Le prometteur Eric Maynor, drafté en 20e position a lui aussi été prié de faire ses valises malgré le sérieux de ses prestations en tant que back-up de Williams et la considération que Sloan avait pour lui. Ajoutons à cela les blessures récurrentes au sein d’une équipe où seuls deux joueurs ont réussi à disputer la totalité des matches cette saison. Kirilenko n’a pris part qu’à 58 matches qui ne lui ont pas permis de retrouver son meilleur niveau même si sa présence a fait un bien fou à l’équipe. A nouveau blessé pour les playoffs, tout comme Mehmet Okur, il s’ajoute à la liste de tuiles à laquelle Jerry Sloan a dû faire face. Malgré tout ça, le Jazz termine sa saison régulière avec une étiquette d’outsider plus que sérieux. Merci qui ? Pour un trophée qui a souvent récompensé le coach de l’équipe surprise de la saison à défaut de d’offrir le MVP à son leader, le stratège du Jazz mérite une candidature plus que sérieuse.

Au-delà du jeu pratiqué et de ce que Sloan arrive à tirer de son effectif, on se doit de souligner la présence du Jazz dans tous les domaines basketballistiques. Non seulement son équipe pratique le jeu le plus collectif de la NBA, comptant la meilleure moyenne de passes décisives par match sans pour autant pratiquer un jeu up-tempo (9e rythme en NBA), ce qui donne un hallucinant 67,8% de paniers résultants d’une passe décisive. Plus de deux tiers, ce qui démontre bien l’efficacité des systèmes Sloan. Qui peut se targuer de shooter à plus de 49% en se basant sur de l’attaque placée ? Personne. L’équilibre entre attaque et défense n’est pas en reste, le Jazz étant la 4e attaque et la 12e défense de la ligue, entraînant la 3e plus haute marge de victoire moyenne. N’en jetez plus. Ce savant mélange d’efficacité offensive et de sérieux défensif permet au Jazz d’atteindre une fois encore les playoffs sous les ordres de son génial entraîneur.

Les chiffres parlent tous en faveur de Jerry Sloan, la qualité du basket qu’il propose aussi. Si l’Energy Solutions Arena est une des salles les plus redoutées de la ligue, ce n’est pas un hasard. Les fans ne s’y trompent pas et savent qu’en venant ils auront le droit à une démonstration de haut niveau de la part d’une équipe drivée par le même coach depuis 21 ans. Si tout cela ne vous a pas convaincu de choisir Jerry Sloan pour le Coach of the Year, j’ajouterais qu’il est Hall of Famer, qu’il a gagné 1190 matches mais qu’il ne l’a jamais eu, bouh, c’est trop pas juste. Non, en fait c’est définitivement vraiment pourri comme argument, si je vous ai pas convaincus, relisez depuis le début autant de fois qu’il le faudra.


TRUE NBA AWARDS :

True Executive of the Year : John Hammond

True Most Improved Player : Russell Westbrook