mercredi 6 janvier 2010

STAIRWAY TO MVP : DECEMBRE




Valuable?


Ce mois-ci, j’ai choisi de vous parler d’un match en particulier qui a bien illustré ce qu’était un MVP. Le 27 décembre, les Mavericks rendaient visite aux Nuggets, soit un match entre deux gros outsiders et aussi entre deux prétendants au MVP, Nowitzki et Anthony. Alors forcément, on s’attend à de grosses perfs des deux forwards, qui brillent souvent dans les grands rendez-vous. Il n’en sera rien, mais on pourra vérifier l’impact de ces joueurs sur leur équipe.


Carmelo se fait éjecter dans le 4e quart après une 6e faute, il aura joué en tout un peu plus de trente minutes, ce qui lui aura permis de laisser ses coéquipiers se démerder seuls pendant quasiment tout le dernier quart d’heure. Pendant sa demi-heure sur le parquet, Melo aura pris 19 shoots et en aura raté 14. Le genre de match à oublier, en gros, malgré ses 12 rebonds. Pourtant, son équipe a un différenciel de +7 quand il a été sur le terrain, soir le meilleur ratio de l’équipe, étonnant, non ?

En fait, au-delà de sa prestation bien en-deçà de ses capacités, Anthony a rendu son équipe meilleure. Il crée des espaces en provoquant des prises à deux, il aide ses intérieurs dans la peinture, et apporte une grosse présence en défense. Le plus impressionnant, c’est son aura sur ses coéquipiers. Quand il a été sur le parquet, les Nuggets n’ont raté quasiment aucun lancer, et ça c’est inexplicable. Melo rend ses coéquipiers meilleurs même quand il est mauvais, voilà tout. Du coup, quand il joue bien, les Nuggets sont les plus sérieux adversaires des Lakers pour l’accession aux Finals. Valuable.


En face de lui, Dirk Nowitzki, MVP en 2007, un des joueurs les plus réguliers au plus haut niveau. Et bien lui aussi va se trouer, terminant le match avec 12 petits points –Carmelo en avait quand même mis 16- et 4 rebonds malgré plus de 38 minutes passées sur le parquet du Pepsi Center. Il ne tentera aucun lancer franc, et manquera 9 de ses 15 shoots. Aucun contre, 5 fautes. Mais lui aussi présente le meilleur +/- de son équipe, à +11.

Dirk a tenté beaucoup de tirs en première mi-temps, avec la faible réussite qu’on sait. Il réagit donc après la pause, en choisissant mieux ses shoots. Il n’en prendra quasiment aucun, et c’est tout juste si on remarquera sa présence. Transparent durant tout le 3e quart temps, on croit retrouver l’Allemand au début du quatrième quand il tente enfin un de ses redoutables turnaround jumpers. Manqué. Il ne tentera qu’un seul autre tir durant le quart-temps. Alors que les Nuggets, sous l’impulsion de Earl « don’t call me JR » Smith, recollent au score après avoir été longtemps menés, Dirk, qui s’est fait complètement oublier tant il semble inoffensif ce soir, prend son seul shoot des dix dernières minutes seul à 3 points, et bien évidemment il le rentre. A ce moment, on sait que Denver ne reviendra jamais. Dirk a marqué un panier dans le money time, et ce panier a fait gagner les Mavs, direct. Valuable.


Tout ça pour dire qu’un MVP n’est pas qu'une bête à stats, et que 40 points d’un joueur valent moins que la victoire d’une équipe. Les joueurs qui ont compris ça sont les meilleurs, et parmi ces joueurs, ceux qui peuvent marquer ces 40 points si leur équipe les nécessite pour remporter un match sont encore meilleurs. Voilà les 10 meilleurs d’entre eux pour le moment.






1 - Kobe Bryant, Los Angeles Lakers (28-6)

29,9 points – 5,6 rebonds – 4,6 passes – 2 interceptions

Rien à dire. Les Lakers gagnent, Kobe pose des stats. Il lui est arrivé d’arroser cette saison, mais à part contre les Cavs où il a été à côté de ses pompes toute la soirée –peu aidé par les arbitres, il est vrai- ça n’a pas directement empêché son équipe de gagner. Mieux encore, il est arrivé aux Lakers de galérer, mais ils ont toujours pu compter sur le joueur le plus incontrôlable du dernier quart –à lire, très bon article de l’inévitable Vince Thomas- qui a déjà rentré trois shoots pour la gagne au buzzer. Qui peut en faire autant avec un doigt en moins? A part Django Reinhardt, personne.


2- LeBron James, Cleveland Cavaliers (27-9)

28,9 points – 7,1 rebonds – 8,1 passes – 50,3% aux shoots - 1,5 interceptions

Qu’est ce que James peut faire de plus ? Toujours irréprochable, toujours aussi altruiste, toujours aussi innarêtable, et toujours cette facilité qui émane du 1st pick de la draft 2003. LeBron sort des feuilles de stats complètement noires tous les soirs, et les Cavs présentent un bilan de 14-3 en décembre, avec des séries de 5 et 7 victoires consécutives, incluant une fessée infligée aux Lakers au Staples Center. Les Cavs reviennent au sommet de la conf’ Est, James est stratosphérique, mais pour le moment, Kobe et son équipe jouent mieux, voilà tout.


3 – Paul Pierce, Boston Celtics (24-8)

18,2 points – 4,8 rebonds – 3,7 passes - 47,3% à 3 points

A vrai dire, je ne pensais pas mettre Pierce aussi haut, mais ces derniers temps il a vraiment brillé par son absence. Sans The Truth, les C’s ont perdu contre les Warriors. Contre les Warriors. Son rendement statistique n’est pas parmi les plus sexys, mais Pierce réussit à toujours garder son équipe au sommet malgré un Garnett sur une jambe, un Ray Allen qui louche, un Sheed qui tente de battre son record de techniques, et Kendrick Perkins. Les Celtics sont un collectif avant tout, mais sans Pierce ils ne valent pas leur première place à l’Est.


4 – Steve Nash, Phoenix Suns (22-13)

18,7 points – 11,2 passes – 53,8% aux shoots dont 43,3% à 3 points – 94,1% aux lancers

Quand on voit Nash jouer, on se demande s’il a bien 35 ans. Il est plus rapide que bon nombre de meneurs de la ligue, et c’est toujours aussi agréable de le voir balader les défenses en traversant la raquette comme un chien fou. Le plus impressionnant, c’est qu’il progresse encore. On le voit bosser avec insistance sur des gestes particuliers aux échauffements, tel ce fadeway rainbow shoot qu’il commence à maîtriser à la perfection. J’ai même eu la surprise de remarquer qu’il avait progressé en défense : il est toujours aussi mauvais en un-contre-un, mais l’air de rien, il provoque en moyenne 2 passages en force par match. Un grand professionnel, doublé d'un mec rigolo.


5 – Dirk Nowitzki, Dallas Mavericks (24-11)

24,9 points – 8,1 rebonds – 1,3 contres

Je ne vais pas m’étendre sur Dirk, je l’ai déjà fait en introduction, mais il m’impressionne toujours autant. Par sa capacité à toujours être dans le match, à être capable de rentrer un shoot de dingue par-dessus son défenseur après en avoir manqué 6 d’affilée, et à le faire à chaque match. Rappel : les Mavs sont solidement accrochés à la deuxième place à l’Ouest.


6 – Carmelo Anthony, Denver Nuggets (22-13)

30 points – 6,4 rebonds – 3,3 passes

Anthony est actuellement blessé, et cela vient clore une série de matches où il a été assez décevant. Beaucoup moins adroit aux shoots, moins altruiste, et les résultats des Nuggets en décembre sont le reflet de sa baisse de régime. Un maigre 8-7 qui rappelle que Denver n’est jamais aussi bon que quand Melo et Billups jouent ensemble.


7 – Brandon Roy, Portland Trailblazers (22-15)

22,7 points – 4,7 rebonds – 5,1 passes

Roy a vu ses statistiques sensiblement augmenter au rythme du remplissage de l’infirmerie. Un mal pour Portland ? A mon avis non. Les joueurs reviendront un par un et seront au top pour les playoffs qui permettront d’utiliser à merveille le formidable effectif dont dispose Nate McMillan. Surtout, Roy retrouve une importance et des responsabilités dans le jeu qu’il n’avait plus eu besoin de démontrer. Roy est en train de passer du rôle d’un Pierce à celui d’un Kobe en plus altruiste, et ce costume lui va à merveille.


8 – Kevin Durant, Oklahoma City Thunder (19-15)

28,4 points – 6,9 rebonds – 1,5 interceptions

Tout comme les Blazers, le Thunder est une équipe jeune et bourrée de talents. La différence est que leur effectif est moins fourni que celui de ceux dont ils étaient autrefois les voisins. Ce qui ne les empêche pas de se battre pour un strapontin en playoffs, portés par celui qui s’impose comme un des tous meilleurs joueurs de la ligue aux yeux de ceux qui en doutaient. Talentueux, adroit, altruiste, Kevin est en plus élégant. La classe des grands.


9 – Joe Johnson, Atlanta Hawks (21-12)

21,5 points – 5,2rebonds – 4,9 passes

Les Hawks jouent toujours aussi bien, mais n’arrivent pas à se maintenir parmi les géants de l’Est. Ils sont une équipe intermédiaire, entre ceux qui jouent le titre et ceux qui jouent un premier tour de playoffs. De la même façon, Joe ne sera jamais un Kobe ou un Nowitzki, mais il sera toujours un joueur à part dans la cours au MVP. La force tranquille, on avait dit.


10 – Zach Randolph, Memphis Grizzlies (17-16)

20,4 points – 11,5 rebonds – 51,3% aux tirs

J’ai longtemps hésité avec Deron Williams, mais le Jazz n’arrive pas à confirmer tandis que les Grizzlies montrent plus chaque jour. Z-Bo se joue de ses détracteurs et écrase les intérieurs de toute l’Amérique avec son collègue Marc Gasol. Offensivement il est actuellement le meilleur intérieur de la ligue, rien que ça. 24-58 l’an dernier pour les Grizzs, et déjà 17 victoires depuis deux mois qu’il est arrivé. Valuable.

2 commentaires:

  1. C'est sur ces critères que Nash a remporté deux titres de MVP de suite en 2006 et 2007. Et pourtant, Kobe avait claqué 81 points début 2006...
    Suite à la lecture de ton billet, j'ai été faire un petit tour sur 82Games, et vois-tu, la stat que je vais te citer est pour moi révélatrice du fait que LeBron doit bouger cet été : chez les Cavs, sur la base du Simple Rating, seuls James et Varejao sont très positif (Mo Will et Danny Gibson à peine au-desus de 0), le reste de l'équipe étant dans le négatif.

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  2. Varejao ça ne m'étonne pas, c'est pour moi le meilleur joueur de complément de la ligue. Il n'a pas l'étoffe d'un titulaire, pas la capacité de scorer comme les autres 6th men, mais son apport est incroyable. Depuis que Brown l'a mis sur le banc, son rôle a vraiment changé, et c'est impressionnant à quel point il est utile. Les Cavs sont rarement aussi bons que quand ils jouent (très) small ball avec Varejao en pivot. Dans le genre, Ilgauskas est pas mal non plus, même s'il rate quasiment tous ses shoots mi-distance, avoir un bon pivot de 2m21 sur le banc c'est vraiment un gros plus.
    Après, Mo Williams c'est un élément extrêmement très important, au-delà des stats. C'est le seul à pouvoir prendre le relais quand James est sur le banc ou dans un mauvais soir. Le souci, comme pour tous les shooteurs, c'est que quand il n'est pas dedans il pénalise son équipe, et étant donné les responsabilités de Mo, les conséquences sont souvent énormes quand il est à côté de ses pompes.
    Perso, j'aimerais bien que James reste à Cleveland -du moins s'il ne gagne pas le titre cette saison- étant donné que j'ai toujours été fan des joueurs qui faisaient toute leur carrière dans la même équipe. Et puis le gars du coin, etc, j'adore vraiment ce genre d'histoire. S'il s'en allait après un titre ça serait un remerciement pour la fanchise, et ce serait vraiment classe. S'il part pour des dollars après un ou deux titres de MVP et un maigre titre de conférence Est, c'est moche.
    Mais bon, business is business, et c'est sur que l'effectif des Cavs c'est pas ça...

    Et merci d'être passé ;)

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