mercredi 25 novembre 2009
VOL AU-DESSUS D'UN NID DE FAUCONS
Ah la Californie, la Floride… Les Lakers, le Magic… Ca fait rêver pas vrai ?
Et bien tout ça c’est fini ! Pour du show et des victoires, l’endroit du moment, c’est la Géorgie !
Et oui, les Hawks d’Atlanta présentent le meilleur bilan de la ligue, et avec la manière. 5ème attaque de la NBA, 6ème défense, 7-0 à domicile, et toujours plus de spectacle. Victoires contre les Celtics, Nuggets, Blazers, Heat et autres Rockets, excusez du peu.
L’équipe qui était le poil à gratter de la conférence Est ces dernières années mérite aujourd’hui d’être prise avec nettement plus de sérieux.
Un jeu léché, efficace et spectaculaire
Tout d’abord, la différence majeure entre le jeu d’Atlanta et celui de beaucoup d’équipes, c’est que les Hawks jouent ensemble, là où certains –au hasard, les Cavs- jouent les uns après les autres.
Les Rockets sont loués depuis le début de la saison pour leur jeu collectif, leur absence de star, et leur solidarité. Et bien les Hawks c’est encore plus fort. Non seulement le jeu est fluide, et aucun joueur ne cherche à tirer la couverture à lui, mais techniquement parlant, Atlanta est bien supérieur à la majorité des équipes.
Le jeu des Hawks se caractérise par une vitesse d’exécution impressionnante, une recherche perpétuelle du coéquipier démarqué et bien placé, et une utilisation de l’extra-passe judicieuse, ce qui est possible seulement en présence de joueurs assez talentueux pour mettre un tel projet en place. Et dans la ville d’Outkast, les tripoteurs de ballon se comptent par poignées : entre Crawford, Bibby, Smith, Johnson et Horford il y a de quoi faire. Marvin Williams le facteur X, Jeff Teague le Rookie et Joe Smith le vétéran viennent compléter cette escouade.
Ainsi, on peut voir des joueurs arrivés dans la raquette et en position de tir chercher naturellement à faire jouer avant de tirer, mais surtout une flopée de points marqués en transition. Sur Fast Break, la vitesse des Faucons fait quasiment toujours la différence, et permet au marsupilami Josh Smith de squatter les Top 10 avec une régularité effrante.
La qualité des shooteurs extérieurs et l’explosivité du secteur intérieur compense un évident manque de gabarit et de centimètres sous les panneaux.
Défensivement parlant, les Hawks ne sont pas un terrifiant bloc équipe, mais une fois n’est pas coutume, la qualité des joueurs fait la différence. Solides en un-contre-un, les Faucons se contentent de mettre en place les systèmes défensifs, et l’intensité qu’ils imposent fait le reste. L’es adversaires incapables de répondre au combat se font dévorer et les points en contre-attaque leur tombent sur la tête comme des enclumes.
Tels la Redeem Team de Mike Krzyzewski ou le Barça de Pep Guardiola, les Hawks mettent le talent individuel au service du collectif. Et comme pour ces deux équipes, ça marche.
Les 3 J’s
Au cœur de ce roster bourré de talents, j’aimerais détacher 3 joueurs : Joe Johnson, Josh Smith et Jamal Crawford, qui sont les hommes-clés de cette équipe, et tirent le niveau général vers le haut.
Joe Johnson, la force tranquille :
Joe, c’est le franchise player par excellence. Le mec qui avance petit à petit, sans forcer, et qui finira toujours avec ses 20 points, ses 5 rebonds et ses 5 passes. Il en fera plus si son équipe en à besoin, sinon il fera davantage jouer les autres, se servant des prises à deux sur lui pour créer des shoots à ses partenaires. Bon défenseur, il peut prendre un mec en indiv’ et l’anesthésier, pour mieux relancer l’attaque derrière. Shooteur adroit, puissant en drive, en général techniquement supérieur à son défenseur, Johnson est un poison pour les défenses. Sa vision du jeu et son altruisme font de lui un joueur différent, et plus discret que les noms ronflants qui font vendre des maillots et qui font les jaquettes de jeux vidéos. Joe est un joueur à part dans la NBA, et un candidat plus que sérieux au titre de MVP. Le vrai symbole de cette équipe.
Josh Smith : le marsupilami
Le secteur intérieur des Hawks rendant généralement une bonne portion de centimètres à son homologue chaque soir, Josh et Al Horford ont du faire avec. Si Horford a appris à se servir de sa mobilité, Smith a lui su tirer profit de sa détente hallucinante et de son talent défensif. Présent au rebond offensif –cf sa claquette contre Houston à 0.7 du buzzer- et défensif, meilleure moyenne de contres de la ligue, et des actions spectaculaires à la pelle. C’est bien simple, Josh Smith rebondit sur le parquet, et très haut. Ses contres sont en général au-dessus du cercle ou face à des joueurs beaucoup plus grands que lui, sa présence rassure la défense et effraye l’attaque. Offensivement, sa vitesse et son explosivité font de lui un joueur prédestiné à la contre-attaque, et le partenaire de alley-oop privilégié de Mike Bibby. Nouvelle corde à son arc, Smith délivre beaucoup plus de passes décisives cette année (4,3 contre 2,4 l’an dernier), avec des pointes qui lui font souvent frôler le triple-double.
Ce mec fonctionne à l’énergie, met plus d’intensité que n’importe qui, et tire le meilleur de tous ses coéquipiers en défense. C’est un vrai leader. Et il sera au all-star game cette année, pas de doute là-dessus.
Jamal Crawford : Mr Dynamite
Si les Hawks sont si haut cette saison, ils le doivent en grande partie à Jamal, qui s’avère être le meilleur coup des transferts estivaux. Trop rapide pour beaucoup de défenseurs, trop précis dans ses tirs, sans doute un peu trop perso pour être le patron de l’équipe, Crawford trouve parfaitement sa place en tant que 6th man. Jamais ce joueur n’avait été si bien utilisé : le système d’Atlanta tire le maximum de ses capacités, et il apporte largement sa part au scoring, ce qui permet de faire souffler successivement ses deux compères cités plus tôt. Contrairement à certains joueurs dans ce rôle, Crawford ne monopolise pas (trop) le ballon et permet par sa simple présence de créer des espaces pour ses coéquipiers. Joueur au sang-froid, il sortira toujours de sa boîte dans le money-time pour rentrer quelques shoots assassins.
Le favori pour le 6th Man of the year, sans conteste.
Toujours une équipe poil à gratter ?
Quelques interrogations persistent, et reviennent à chaque fois qu’on se pose devant un match d’Atlanta.
Horford parvient souvent à gommer sa petite taille et son manque de puissance par une mobilité et une vitesse d’éxécution rare pour un pivot, et ses 10 rebonds et 1,8 contres sont très honorables. Mais comment va-t-il s’en sortir face à des mammouths des raquettes style Dwight Howard ou Shaquille O’Neal ?
Les Hawks ont du mal à gérer un match. Cette équipe est joueuse, et parfois nonchalante quand elle domine trop largement. Avec le match en main à 3 minutes de la fin face aux Rockets, Atlanta s’est fait rejoindre trop facilement. Les Faucons gagnent par le jeu et perdent par le jeu.
Malgré cela, quand ils ne sont pas loin devant ou pas favoris, le sérieux est bien présent, et Mike Bibby mène ses troupes en bon vétéran. De bon augure pour les playoffs.
D’ailleurs, quid de la postseason ? Atlanta va-t-il, à l’instar d’Orlando l’an dernier s’écrouler lamentablement face à la pression d’une éventuelle finale (de conférence ou tout court), ou l’expérience acquise ces dernières années, tout d’abord en poussant Boston au match décisif, puis en battant le Heat lors du Game 7, et enfin en prenant une sévère correction face à LeBron James et ses troupes, a-t-elle pourvu les Hawks d’un mental d’acier, d’une capacité à se surpasser, à faire la différence dans les matches qui comptent ?
D’ici à la réponse, Mike Woodson aura peut-être reçu son trophée de Coach of the Year. Pour le moment, il le mériterait.
Car les Faucons sont en train de quitter le nid. Et ils vont rapidement prendre leur envol et se mettre en chasse. On peut déjà surveiller le ciel.
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Super article !!!
RépondreSupprimerTrès bon article même si je ne pense pas que Joe Johnson soit un candidat au titre de MVP(il a tendance a s'effacer dans les moments chauds).
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