vendredi 25 février 2011

QUEL AVENIR POUR LE BASKET EN FRANCE?




Les Français aiment le sport. L’Equipe est le quotidien payant le plus lu. 6 des 10 meilleures audiences télévisuelles de 2010 étaient des évènements sportifs ou des émissions liées au sport. Sur les 100 meilleures audiences de l’année, 3 seulement échappent à TF1, dont un match de Rugby et un autre de Football. Pourtant, la France se plaint de son sport. Le Football français, qui canalise l’attention des médias et des spectateurs, serait ennuyeux. Il n’en reste pas moins l’écrasant point central de la presse française, sportive ou non, qui sans hésitation fera de la place à un résumé du 0-0 dominical de la Ligue 1 au mépris des évènements internationaux, une fois encore sportifs ou non.

Ces dernières années cependant, on a pu observer une montée de sports moins médiatiques, notamment le Rugby, le Handball et la Natation. Comment se fait-il qu’alors que le Foot semble lacher du terrain à ses concurrents directs, le Basket semble s’enfoncer davantage dans son anonymat ? L’explication, bien que longue, n’en est pas moins logique.

Pour commencer, penchons nous sur la perte de vitesse médiatique du Football dans l’Hexagone. Le désintérêt progressif du Championnat français au cours des années 2000 a été en grande majorité du à l’écrasante domination de l’Olympique Lyonnais qui a petit à petit phagocyté la concurrence à un tel point que seules les compétitions internationales devenaient gage de spectacle ou d’un relatif suspens. Spectacle qu’une Ligue 1 saignée aux quatre veines de ses joueurs n’était plus en mesure d’offrir.

Les stars françaises, exilées dans les Championnats européens majeurs, se retrouvaient alors sous le maillot bleu pour montrer qu’au final le Football français n’était pas mort, puisqu’à défaut d’assurer sa place sur l’échiquier, ou plutôt le gazon mondial, via ses clubs, il pouvait encore tenir son rang grâce à l’équipe nationale. Ainsi, l’équipe de France parvint en finale de la Coupe du Monde 2006, pour le dénouement qu’on connaît. La France, bien que déçue, était néanmoins heureuse, et fière.

Oui, la France était fière. Ca doit être ça qu’on appelle être fier d’être Français. 11 personnes qu’on a jamais rencontré jouent au ballon contre d’autres personnes qu’on a jamais rencontré non plus, et l’un des deux camps gagne. Si son maillot est de la même couleur que le logo sur tes papiers, tu es fier. Va savoir pourquoi. Toujours est-il que la France, fière de "ses" joueurs, de "sa" génération Black-Blanc-Bleur, était fière d’elle et pouvait avoir la tête haute.

Car en fait, ce qui rend les Français fiers, ce ne sont pas des Noirs ni des Arabes, c’est qu’il y ait marqué dans le journal "La France gagne". La France ? Vraiment ? Seulement une sélection de 23 joueurs de nationalité française en vérité. Qui pour beaucoup, n’en ont rien à taper de cette histoire de fierté, et qui ont bien raison. Qui représentent-ils ? Personne à par eux. Eux jouent au Foot, et ont le privilège de jouer avec les meilleurs joueurs du pays contre les meilleurs joueurs du Monde, parce qu’ils en ont le niveau. Ils ne représentent en aucun cas des hypocrites qui se retourneront contre eux dès que l’occasion se présentera.

Les Français n’ont jamais aimé les joueurs de l’équipe de France. Tout au plus les ont-ils tolérés parce qu’ils gagnaient. Avant la victoire de 98, Aimé Jacquet était conspué pour mettre autant de nègres et de bicots dans son équipe. Puis il a gagné. Alors basta, du passé faisons table rase, en fait on vous aimait bien les gars, on rigolait. Comment une équipe peut-elle sentir le besoin de représenter une foule qui la haït, mais qui fera mine de la soutenir tant que celle-ci gagnera ?

On en revient à l’image des gladiateurs de l’Antiquité. Adulés par le peuple, acclamés dans l’arène, mais mettant leur vie en jeu à chaque fois que leur sandales venaient à fouler le sable chaud du Colisée. Surtout, esclaves. Les gladiateurs n’étaient pas des hommes libres, et ceux qui scandaient leurs noms dans les tribunes étaient les mêmes qui cautionnaient leur servitude. Qui l’encourageaient, même.

La situation est la même en France. On passera l’éponge sur le fait que Patrice Evra soit Noir et qu’il vienne des Ulis tant qu’il gagnera des matches et sera le meilleur arrière gauche du Monde. Seulement, à la moindre erreur, le Capitaine de l’Equipe de France redeviendra une jeune racaille de banlieue difficile. Des erreurs, il va y en avoir. Passée sa finale mondiale, la sélection tricolore va jouer de moins en moins bien, mais les joueurs échapperont à la guillotine grâce à un homme, Raymond Domenech.

Blue Ray avait parfaitement compris la situation, car à défaut d’être un grand entraîneur, c’est un homme extrêmement intelligent. Il avait vu que son équipe se ferait lyncher médiatiquement si les résultats ne suivaient pas, et a décidé par une série ininterrompue de numéros médiatiques à liguer les médias et les Français contre lui. Ainsi, il protégeait son équipe de son propre niveau de jeu, en lui évitant les frondes racistes de ses "supporters" tant que lui serait sous le feu des critiques.

Car en fait, tout ce que les Français sont en mesure de reprocher à la sélection nationale, c’est son manque de résultats et la faiblesse de son jeu. En aucun cas l’implication de ses joueurs ou leur comportement en dehors du terrain. L’Equipe de France touche des subventions de la FFF, elle-même financée en partie par les diverses taxes en vigueur payée par les citoyens. Une sorte de retour sur investissement, voilà simplement à quoi sont tenus les joueurs convoqués en sélection. En aucun cas ils n’ont à se justifier de leur comportement face à une foule avide de lynchage.

Les insultes de Nicolas Anelka à l’encontre de Raymond Domenech seront le point de départ d’un déversement de haine à l’encontre des joueurs, de leurs origines, de leur intégrité morale, de leurs personnalités. Pourtant, ce qu’a balancé l’attaquant de Chelsea n’est pas si éloigné de ce que ses détracteurs pouvaient s’échanger à l’apéro les jours précédant ce France-Mexique devenu célèbre. Tout juste a-t-il eu les couilles de le dire en face du sélectionneur, et non sous couvert d’un pseudonyme minable sur le forum d’un site non moins bidon. Tout comme la décision des joueurs de refuser de s’entraîner, moyen de protestation régulièrement utilisé par ceux qui leur planteront des couteaux dans le dos à la suite de cette action. Tout comme César, un froid matin des Ides de Mars, assassiné par ceux qui prétendaient le soutenir. Comme quoi, ils ne sont pas si fous que ça ces Romains.

En résumé, le seul tort des Bleus a été de mal jouer, et à cette occasion gaspiller le budget découlant des impôts des citoyens français. Leur comportement, en plus d’avoir été injustement critiqué par des donneurs de leçon qui n’avaient en aucun cas la légitimité de se poser en tant que tels de par leurs propres conduites, n’a pas à être mis en cause. En dehors de leur métier de footballeurs pour quoi ils sont payés, ils n’ont pas de compte à rendre aux Français. Qui eux, sans en avoir le droit, vont apporter leur point de vue sur la vie de Franck Ribéry le Musulman, dont la cote de popularité a curieusement baissé au fur et à mesure que la proportion de gens favorables à l’interdiction du voile et des mosquées augmentait.

Les joueurs de cette équipe de France étaient des Français tant qu’ils gagnaient. Dès lors qu’ils ont commencé à perdre, ils sont redevenus des racailles, des nègres, des musulmans polygames. Au-delà delà de leur jeu, leur erreur majeure aura été de se retourner contre celui qui les aura protégé des vautours qui n’ont pas hésité à se ruer sur les bêtes blessées d’un bien triste mois de juin 2010. En tête de file, l’Equipe qui se congratule encore de sa une que même les moins glorieux tabloïds anglais auraient renié.

Que vient faire le Basket là-dedans, me direz-vous. C’est justement ici que le raisonnement prend toute sa dimension. Ce désamour des Français pour une (oui, on ne dit plus "leur équipe" à ce point-là de l’histoire) équipe de joueurs qui en plus d’être mauvais sont basanés a laissé la place à d’autres sports, comme en témoigne la couverture du "Livre de l’année de l’Equipe 2010", qui révèle mieux que personne la personnalité des blaireaux qui l’achètent :

"La France s’est découvert de nouveaux porte-drapeaux. Stars, et surtout champions !"

En gros, l’Equipe se décide enfin à faire la place aux sports qu’elle a contribué à enterrer, étant donné qu’il faut bien rendre les Français fiers d’eux sinon ils n’achèteront plus leur torchon. Du coup, du gagnant en veux-tu en voilà, et tant pis si ça fait des années qu’ils dominent leur discipline et qu’on en parle pas, personne ne viendra nous le reprocher. Coup de bol, y’a du Français de Souche un peu partout.

Qu’est-ce qui va se vendre ? Le Handball, pour commencer, champions olympiques, du Monde et d’Europe, ça c’est du Français qui n’en veut. Le meilleur joueur est né en Serbie ? Pas grave, il est blanc, ça sera toujours mieux que l’autre rasta de Jackson Richardson, qui, bien que né à La Réunion (France) et double champion du Monde, faisait bien moins Français. Du coup la France est fière. Le Handball, c’est la France qui gagne.

Dans le même genre, et qui connaît une montée en puissance depuis déjà quelques années, le Rugby. Le Rugby a un côté assez terroir, avec une culture du club local et un imaginaire Pain-Pâté-Vin Rouge qui rappelle bien les valeurs de notre Mère Patrie. La nappe à carreaux, le saucisson et le pinard, ça rappelle au lecteur de l’équipe son quotidien. C’est sur, ça fait un peu cliché, mais c’est pourtant sur de telles valeurs que le Rugby se vend. Le Stade Français a ouvert une autre voie en jouant sur la mode et la métrosexualité, ce qui n’est pas pour rien dans l’intérêt grandissant pour le Rugby. Réconciliation entre Paris et Province, entre la France d’en Haut et la France d’en Bas, entre Papa et son fiston. Le Rugby, c’est la France unie.

Les Français qui suivent le sport et pensent que les sportifs qui portent le maillot de la sélection française ont des comptes à rendre à la Nation ont vécu une crise identitaire avec la Coupe du Monde de Football. C’est tout naturellement qu’ils se sont alors tournés vers des sports aux valeurs plus traditionnelles, ou plus valorisantes. Et c’est là que le Basket est à la peine.

Devant l’ennui, le manque de spectacle, le Basket avait la place de s’imposer, notamment grâce à la forte représentation des Français en NBA, la grande Ligue se différenciant principalement des autres championnats par son rythme et ses rencontres bien plus spectaculaires. La fréquence des points marqués aurait du être un autre plus pour le Basket, comme elle l’a été pour le Handball, mais le mal est plus profond. Le problème est que le souci des Français n’est plus la qualité du spectacle, mais bien les valeurs véhiculées par un sport et les résultats de son équipe nationale.

Tout d’abord, le courant démago à la mode est de dénoncer les salaires exorbitants des milliardaires en short qui n’en foutent pas une. Encore, une fois, l’Equipe est dans la place. Les Handballeurs, qui gagnent moins d’argent que la plupart de leurs collègues des autres sports mais plus de matches, c’est la victoire des travailleurs, qui gagnent leur salaire à la sueur de leurs fronts. Le Basket ? Tony Parker, Joakim Noah et Boris Diaw sont parmi les sportifs français les mieux payés, et on ne cesse de conspuer les jeunes basketteurs exilés outre-Atlantique qui touchent l’imposant salaire minimum voire plus pour couper des citrons… Sans compter que leurs franchises peuvent les retenir et qu’ils pourraient ne pas porter le maillot de l’équipe de France pour pouvoir négocier leurs contrats ! Un beau ramassis de feignants et d’ingrats en vérité.

Mais le maillot de l’équipe de France, qu’en ont-ils à faire, au juste ? Ils vivent tous aux States, ne connaissent pas la Marseillaise, certains –Noah encore- ne feraient-ils pas mieux de jouer pour les Ricains ? Problème identitaire cette fois-ci : cette équipe de France ne ressemble pas aux Français. Contrairement aux Handballeurs et aux Nageurs, il y a beaucoup de noirs, et le Basket ne bénéficie pas particulièrement de son image de sport de rue dans un contexte de stigmatisation des jeunes des Quartiers. Ne parlons même pas de l’album de "Rap" de Tony P. L’équipe de France de Basket ressemble à tout ce dont les français ont peur. Quand il voit cette armée de dealers débarquer sur le parquet dans leurs belliqueux maillots Kinder, Eric Zemmour fait dans son froc.

Comme pour les Footballeurs, tout ceci pourrait passer si les résultats étaient là. Seulement, l’équipe de France, malgré la génération la plus prometteuse de son histoire, s’est pris les pieds dans le tapis à chacun de ses grands rendez-vous, et cet Euro 2011 sera la dernière chance pour la génération Parker-Diaw d’accéder aux Jeux Olympiques ou à une finale majeure. En plus de ça, bien des Français en NBA ne jouent pas de rôle majeur, et quand bien même, cela n’est pas gage de soutien comme a pu en témoigner Parker dans un passé pas si lointain. Ajoutez à ça le faible niveau de la Pro A sur la scène européenne et vous avez un panorama presque aussi sombre que les sorties pluvieuses de la salle Cerdan un soir de défaite de l’Etendard.

Si la sélection tricolore ne fait pas un bon résultat à l’Euro, ce qui est probable, le Basket continuera de manger son pain noir dans le beau pays qui est le nôtre. Pourtant, la montée en puissance impressionnante des sites Basket francophones tels que BasketUSA ou Basketsession laisse supposer une ouverture plutôt large pour la balle orange. Les actions spectaculaires qui font les choux gras de Youtube, les statistiques à volonté, tout est mis en œuvre pour qu’Internet permette au Basket de s’imposer en France, ce qui n’était pas le cas auparavant étant donné la difficulté d’accès à l’actualité NBA avant l’avènement de la World Wide Web.

Vous aurez noté que par développement du Basket en France, je me focalise sur la NBA et la sélection nationale. Malheureusement, le spectacle est de l’autre côté de l’Océan, et la faible capacité de promotion de la FFBB et de la LNB oblige les sites sus-mentionnés à faire le taf tous seuls, chose qui n’est pas possible puisqu’ils doivent couvrir en priorité la NBA, plus vendeuse, et surtout moins avare en communication. Fabrice Auclert (rédac’ chef de BasketUSA) n’est jamais aussi bon que lorsqu’il parle d’un sujet qu’il maîtrise, et là-dessus, il vous en parlera mieux que moi.

Pour conclure, le Basket avait tout pour s’imposer. Le rythme, le spectacle, la simplicité d’accès. Mais ironie du sort, c’est alors que son développement médiatique était appelé à être à son summum qu’il s’est retrouvé confronté à une crise des valeurs du public hexagonal. Valeurs qui sont malheureusement un peu trop différentes de celles véhiculées par les professionnels de la balle orange. Donc au final, le spectacle n’a que peu d’importance. Seules les valeurs et la conformité comptent. Les Français n’aiment que les sportifs qui leur ressemblent, ou qui gagnent. Les Français n’aiment pas le sport. Les Français n’aiment qu’eux.

9 commentaires:

  1. Clap clap clap ! T'auras pas de mal à trouver un stage ou du taf mon mignon, j'te l'dis !
    Ils vont se battre pour t'avoir.

    Bisou

    Ro

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  2. Je suis d'accord sur certains points : il y a un gros manque de médiatisation du basket en France, et ce bien qu'il y ait des milliers de licenciés. L'Equipe (et beaucoup d'autres médias) est par ailleurs devenu un torchon en relayant l'insulte (si il y a eu) d'Anelka à destination de Raymond Domenech (qui n'est pas du tout intelligent, contrairement à ce que vous déclarez).
    Sinon, pas terrible votre prose. Dans votre "article", y a comme un arrière goût de "Oui de toute façon les français sont jamais contents, ils stigmatisent et sont racistes". Ce discours tout-prêt, qu'on nous répète souvent, vous vous en êtes servi pour faire quelque chose de chialant et social. Des constats pourtant: Anelka qui porte le maillot de l'edf, et qui dit "si on m'avait demandé de jouer la Marseillaise, je l'aurais pas fait". Que faire face à ça? Des mecs qui se traînent sur un terrain, qui ne montre absolument AUCUNE envie (de surcroît quand ils ne sont pas bénévoles; entendez par là qu'ils sont grassement payés quand d'autres qui prendraient bien leur place crèvent de faim et dorment dans la rue), comment réagir? Alors oui, "le Français", est content quand ils voient des mecs et des filles portant le maillot bleu gagner, remporter des trophées, lever le drapeau tricolore et en être fière (Tony Parker qui parade avec le drapeau bleu-blanc-rouge après le titre en 2007). Et "le Français" comme vous dites, n'accepte pas qu'on siffle la Marseillaise au Stade de France. Une interrogation tout de même: et vous-même Lucas, vous sentez-vous Français?

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  3. Je ne pense pas avoir délivré un discours tout-prêt.
    "Les Français sont jamais contents" : Il me semble bien avoir défendu le contraire. Les Français sont contents à partir du moment où on flatte leur ego. Le spectacle, la beauté du sport n'a pas d'intérêt; le seul but est le résultat positif qui confortera l'équipe/la nation représentée/le joueur supporté dudit Français. Qui sera plus content d'avoir lu dans le journal une victoire de son équipe au terme d'un match pourri que d'avoir eu l'occasion de voir en direct une défaite au cours d'un match sublime.
    "Ils stigmatisent et sont racistes." Une fois encore, je n'ai pas extrapolé à un tel point. Évidemment, raccourcir une réflexion en une phrase est aisé. Cependant, faire abstraction de plusieurs exemples l'étoffant est plus maladroit. Il est dur de nier que Jacquet s'est fait pourrir avant sa coupe du monde pour son équipe trop basanée au goût du public. De la même manière, il faut se rendre à l'évidence que le Handball période Richardson a remporté de nombreux titres majeurs sans pour autant réunir autant de suffrages que "Les Experts" ne serait-ce qu'après le premier de leur série en cours. Et une fois de plus dans le Tennis, il saute aux yeux que malgré ses médiocres résultats depuis des années, Richard Gasquet reste le numéro un dans le coeur des médias hexagonaux.
    Alors oui, la sélection nationale de football était nulle sur le terrain, sans envie. S'ils avaient gagné, on leur aurait pardonné. Rapidement. Comme je l'ai dit, les seuls comptes qu'il ont à rendre sont vis à vis de leur salaire directement importé des bourses du contribuable. Pourquoi alors parle-t-on de voyous, de racailles, rappelle-t-on l'origine sociale ou géographique de ces joueurs? Insulte-t-on de la sorte Brian Joubert après une compétition ratée? Crache-t-on ainsi sur l'athlétisme français quand les médailles ne sont pas au rendez-vous? Jamais. Le fait est que l'équipe de France de football représente une frange de la population qui n'est pas parmi les plus appréciées, loin de là.
    Une frange de la population qui refuse de chanter la Marseillaise, tout simplement parce qu'elle n'y adhère pas. Qu'elle n'adhère pas à l'hymne d'un pays au passé colonialiste et répressif aussi chargé que la Seine en Arabes il n'y a pas si longtemps. Qui préfèrerait peut-être la siffler, comme je le fais moi-même. Ce qui devrait probablement répondre à votre dernière question.

    La bise.

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  4. Donc cela confirme bien ce que je disais plus haut, votre petite vision étriquée se rapporte bien au discours tout prêt. Ou alors je ne saisis vraiment pas votre propos. Le coup du pays au passé colonialiste est pas mal non plus, mais pareil, assez connu. Quand on voit ce que la France a apporté à ses colonies... Avec je le reconnais, et honte pour nous, beaucoup d'exploitation. Mais cela appartient à l'histoire.
    Un petit mot sur vos exemples: on doit pas s'informer aux mêmes endroits, car moi quand je me tiens au courant de l'actualité sportive, on n'hésite pas à dire quand un joueur ou un athlète a été franchement mauvais, que ce soit Gasquet, Joubert, ou Evra. Mais je mets encore ça sur le compte de votre discours prêt à défendre les minorités opprimées de la France.
    Bref, c'est bon, pas besoin d'aller plus loin que ça, votre dernière phrase me laisse un bon aperçu de votre état d'esprit. Siffler l'hymne du pays dans lequel on habite...
    Ah et oui je sais pas si c'est volontaire, ironique ou quoi que ce soit, mais vos derniers mots, "la bise", c'est une -vaine- tentative d'ironie? Ou un appel à la fraternité-ce qui m'étonnerait franchement-?
    -Peu- Cordialement

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  5. Rien à voir.
    Un sportif français est mauvais, on dit qu'il est mauvais. Mais jamais on ne met en cause son intégrité. A-t-on lu après la suspension de Gasquet à la cocaïne "Gosse de riche camé"? A-t-on lu après un mauvais match de Mauresmo qu'elle était plus à l'aise pour brouter du gazon que jouer dessus? Jamais. Par contre pour taxer les footeux de racailles, de voyous, de caïds, de truands, là il n'y a pas de raison de se gêner.
    Parce que ça ne paraît pas choquant de balancer sur ce genre de personnes, et que c'est même devenu normal. Black + Région parisienne = délinquant, racaille. Et prenant le fait pour acquis, on peut se permettre de déclarer sans souci que les joueurs de l'EdF sont des voyous. Personne n'y trouvera rien à redire, et en effet, personne n'y a rien trouvé à redire.
    Quand à la Marseillaise, ce n'est pas parce qu'on habite dans un pays qu'on doit pour autant accepter son passé, ni son présent. Celle-là ou "Maréchal nous voilà" c'est du pareil au même. Parce qu'avoir un nom ou un visage pas franchement gaulois donne accès aujourd'hui à des privilèges sensiblement semblables à ceux d'une étoile jaune il n'y a pas non plus si longtemps. Et que jamais je n'irai chanter la chanson de quiconque si celui-ci cherche à me pourrir en permanence. Ou me pourrira dès que je sortirai du cadre qu'il m'a donné.

    PS - Si les présidentielles avaient lieu aujourd'hui, Marine Le Pen serait en tête au premier tour avec un quart des suffrages. Force est de constater que ma "petite vision étriquée" ne s'éloigne pas tant que ça de la situation présente.

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  6. Rappeler l'origine ethnique d'un loser ou d'où il vient, je trouve ça tout à fait condamnable, et je ne le fais pas, pour la simple et bonne raison que je trouve ça inutile. Après, si vous lisez l'équipe ou écouter Zemmour, oui, la vous trouverez des trucs qui vont pas vous plaire (des trucs qui vous renvoie dans votre "cadre" de "pas-français", mais bon vous avez quand même de quoi bouffer tous les jours, faut peut être arrêter de vouloir se faire passer pour plus minable que l'on est).
    Cependant, je vois vraiment pas comment je peux défendre des mecs qui courent pas sur un terrain. Effectivement, dans la mesure où ils ne justifient même pas leurs salaires, je trouve que le terme de "truand" est bien approprié.
    Comparer la Marseillaise et maréchal nous voilà est tout simplement abject. Ici, vous faites une jolie démonstration de votre ignorance.
    Enfin, je terminerais par dire que bien que votre blog se nomme "TRUE NBA : Analyses NBA depuis septembre 2009", vous réussissez à glisser des mots sur Mairine le Pen. Je n'ai qu'une seule réaction à cela: ?

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  7. Ne pas être en accord avec ma thèse ne doit pas pour autant vous obliger à en nier le raisonnement. Si vous ne comprenez pas la place que finit par tenir Marine Le Pen dans ma réflexion Basket, je ne saurais trop vous conseiller de relire l'article ainsi que ses commentaires.
    Si vous ne parvenez toujours pas à saisir, tant pis pour vous. Je ne viendrai pas pour autant vous traiter d'ignorant ou chercher à m'immiscer dans votre réfrigérateur.
    Tout au plus me dirai-je que votre vécu doit être bien différent du mien pour qu'on sente autant de mépris dans vos paroles et une position aussi défensive face à une relation à la nation qui diffère de la votre. M'enfin, sans doute avez vous raison. Faut pas toucher aux valeurs de la France.

    ...Ah non. C'est moi qui ai dit ça. Voilà au moins un point sur lequel nous sommes d'accord.

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  8. Eh bien selon moi, c'est un excellent article, n'en déplaise à "Anonyme". Les références historiques classieuses (Aaaaah, les ides de mars...!) m'ont impressionnée autant que le fond, plein de lucidité et d'humanisme.
    Bravo Lucas.
    Et sur Rome... les grands esprits se rencontrent ;-)
    http://www.france-info.com/chroniques-le-sens-de-l-info-2011-04-03-le-mercato-526824-81-173.html

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  9. L'article est incroyablement BON, vous êtes vraiment bon et j'apprécie le travaille en plus de la qualité rédactionnelle et de la culture dont vous faites part.
    Depuis, #teamfrance à terminée vice-championne d'europe mais l'engouement autour du basket-ball n'a pas plus évoluer que cela. A peine nous pouvons noter une progression du nombre de licenciés.... Tout ça est vraiment domage.

    Anthony K.

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