lundi 7 juin 2010

LEBRON JAMES AUX MAVS : POURQUOI CA PEUT LE FAIRE





Si par un hasard incroyable vous n’êtes pas encore au courant, LeBron James fait partie de la flopée d’agents libres de cet été. Annoncé partout, même aux Clippers, l’Elu continue de faire l’actu chaque jour malgré son élimination il y a déjà 3 semaines. Chacun fait sa pub, chacun tente des manœuvres plus ou moins farfelues, parfois depuis des années, afin de ramener le double MVP dans sa ville. Attaché à la ville de Cleveland et à sa région qui l’a vu grandir, James ne restera pourtant que si la franchise ohioan peut lui glisser la bague au doigt. Des destinations prestigieuses, il en a à la pelle, mais il se pourrait bien que The Akron Hammer se fasse la malle du côté de Dallas.

Après deux saisons ponctuées aussi bien par des titres de MVP et des bilans faramineux que des non-participations aux Finales, le seul défi qu’il reste à James est de remporter ce foutu championnat qui lui échappe depuis des années. Il souffre des comparaisons entre lui et Bryant, sa main étant toujours vierge de bagues. Chaque débat voit toujours les mêmes arguments revenir : LeBron n’a jamais rien gagné, et ça l’énerve au plus haut point. Aux Mavs, il rencontrerait un autre mort de faim qui est comme lui prêt à plaquer son équipe de cœur pour enfin soulever le trophée Larry O’Brien, Dirk Nowitzki. L’Allemand se sent capable de quitter Dallas et un contrat de 25 millions par an pour aller chercher le Graal, mais si LeBron arrive, nul doute qu’il restera.

D’où problème potentiel, James peut-il accepter de partager la vedette avec une autre tête d’affiche ? Dallas est la ville de Nowitzki, et l’Elu sait bien que dans les cœurs des fans, il ne dépassera jamais le leader Maverick. Cela dit, malgré un effectif plutôt balèze, celui qui porte le maillot bleu depuis 12 ans n’a jamais ramené de titre. Si LeBron arrive et gagne le championnat dès sa première saison dans le Texas, il peut être le héros de cette aventure. De plus, Nowitzki est un joueur bien moins flashy qu’un Wade ou qu’un Bryant, ce qui n’empêchera pas l’Elu de s’attirer les feux des projecteurs. Sur le plan sportif, Nowitzki est sans doute le joueur le plus complémentaire du King, leur entente ne fait donc pas le moindre doute.

James sait créer pour ses partenaires, Dirk n’a pas son pareil pour finir les actions quand on lui en donne l’occasion. Un 4 shooteur ouvrirait la voie aux pénétrations du bulldozer de l’Ohio, et si en plus il peut rentrer les shoots quand le King ressort la balle, ce duo de forwards serait de loin le plus destructeur de la ligue. Rajoutons à cela un effectif de qualité déjà en place, vous avez là le favori pour 2011. Aucune autre franchise n’est en mesure de proposer un tel projet sportif à la star de l’été, qui pourrait se laisser tenter par les sifflets de train du Far West si ceux-ci présentent un tel potentiel sur le papier.

En effet, l’effectif des Mavs est l'un des plus fournis de la ligue. Malheureusement, l’élimination prématurée des Texans en a vite montré les limites et l’arrivée de LeBron permettrait d’y ajouter ce qui a manqué lors des playoffs aux coéquipiers de Jason Kidd. Jason Kidd ? En voilà un argument de poids ! James a depuis longtemps fait savoir qu’il voulait jouer avec l’ancien meneur des Nets qu’il adore depuis qu’il l’a côtoyé avec le Team USA. Après avoir promis aux dirigeants des Cavs qu’il ramènerait un titre s’il avait Kidd à ses côtés, déclaré que celui-ci était le joueur avec qui il avait préféré évoluer, la présence du meneur 10 fois all-star pèsera lourd dans la balance au moment des négociations.

Négociations qui ne seront pas seulement sportives, mais bien évidemment financières. LeBron veut de l’oseille, et Mark Cuban peut lui en donner. Le propriétaire des Mavericks a construit son équipe comme on fait sa fantasy, amassant les talents et dépensant sans compter, avec un retour sur investissement plutôt décevant, car si Dallas est en playoffs depuis 2001, la finale de conférence gagnée en 2006 a été la seule disputée depuis l’arrivée du milliardaire. L’arrivée de l’Elu lui offrirait des retombées médiatiques sans pareil en NBA, plus des bénéfices directs sur la vente de maillots et de billets. Ce que James voudra, Cuban le lui donnera au risque de rogner sur d’autres secteurs.

Nowitzki s’est vu proposer un contrat de 25 millions la saison qu’il a refusé. Si James arrive, l’Allemand verra son enveloppe diminuer légèrement mais il suivra la logique sportive et se pliera à un renouvellement du moment qu’il tourne autour des 20 millions. Le salary cap sera alors explosé avec le contrat du King, mais Cuban peut contacter les Cavaliers pour un sign-and-trade. L’effectif qu’il a construit a déçu, il pourra donc se séparer de quelques éléments sans trop de regrets. Renouvellement de l’équipe par le départ de cadres comme Jason Terry, avec dans la balance un Shawn Marion, un Erik Dampier ou les deux pour équilibrer le deal. Quelques tours de draft en prime et Cleveland pourrait se plier aux exigences de son leader pour rejoindre le Texas. James quitte la ville en y laissant une équipe compétitive à défaut d’une bannière, mais ce scénario reste honorable.

Cependant, il serait davantage profitable à l’Elu d’avoir décidé seul de l’endroit où il continuera sa carrière. Etre tradé c’est bien moins classe que de signer tout seul comme un grand là où on veut jouer. Et Dallas est un pôle bien moins attractif que Brooklyn ou New York. Si LeBron privilégie l’image au sportif, il ne rejoindra pas les rangs des Mavs. Mais la meilleure image qu’il puisse se donner n’est-elle pas celle d’un gagnant ? Le titre qu’il n’aura jamais à Cleveland, il l’aura à Dallas au sein d’une équipe somme toute sans histoire ni héros historique –Nowitzki mis à part. Qui plus est, s’exporter à l’Ouest peut donner lieu à une rivalité avec le Los Angeles de Kobe, inscrite dans l’histoire aux côtés des classiques Bulls-Knicks et autres Lakers-Celtics.

Bref, Dallas a des arguments en béton armé pour attirer le plus gros poisson de l’été dans ses filets, mais celui-ci répondra-t-il aux appels du pied de Cuban ? LeBron veut être LA star de la NBA, et il ne veut pas partager. Une star déjà dans la place, une franchise pas franchement tape-à-l’œil, un constat d’échec à Cleveland, autant de raisons qui peuvent pousser l’Elu à rejeter l’hypothèse Mavericks. Mais s’il veut sa place dans la légende, sa route doit passer par des titres, et pour cela quoi de mieux que d’en gagner avec une franchise sans passé ? Le sportif, l’argent et l’Histoire l’attendent dans le Texas. Qui peut lui proposer mieux ? Pour le moment, personne.

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